Ode I : Le prince et le barde
Ici réside le Royaume de Roagan,
où des centaines de milliers d'elfes vivent en harmonie,
Parmi les grands arbres au milieu de la verdure,
au son si doux des cours d'eau qui murmurent.
Dans la province d'Hopure,
s'étend une grande tour étincelante,
Un phare d'émeraude béni dans de l'éther,
embrassant le ciel d'une lumière éclatante.
Au centre du monde, le grand château se dresse,
la quintessence elfique incarnée,
Ses portes et salles tissées de bois,
accord parfait des fées de la nature enchantée.
Un pas précipité résonne dans les couloirs,
une porte s'ouvre, mais personne n'y est à voir,
Le prince a-t-il disparu ?
Ses majestés frémissent, inquiètes déjà.
Pas sur le trône,
ni dans la salle où s'entrelacent les savoirs,
Ni parmi les plus belles femmes,
aux regards purs et aux chants d'or.
Se pourrait-il qu'il soit égaré,
errant dans les recoins les plus dissimulés,
À la recherche d'une chose,
ou peut-être de quelqu'un, a aimé.
À travers décors envoûtants,
nous cheminons, fascinés par la beauté du paysage,
Jusqu'à la plus haute colline,
offrant une vue sur le monde,
un véritable hommage à sa grandeur.
Là, le prince aux cheveux d'or, aux yeux bleus d'azur,
carrure imposante, haut-elfe gracieux,
Manie ses dagues emballées avec une dextérité céleste,
elles virevoltent, saluant tous les cieux.
À ses côtés, son fidèle compagnon à l'ombre du grand arbre de vie,
il chante ses exploits,
Le barde et son prince,
L'or et le noir,
Le chant résonne,
L’arbaluth chantonne,
évoquant ses pas parfois.
Son nom prône l'espoir de chacun,
car il est le gardien des ombres, dans l'éclat du jour,
Nous sommes liés par le destin,
par ces terres où règne la magie, où tout est amour.
Soudain, sans crier gare,
une jeune fleur apparue,
servante du prince,
arrive en hâte,
La main sur la poitrine,
le souffle court,
elle le retrouve,
un sourire se dessine,
une annonce à faire sans délai.
Je suis désolée, je ne veux point vous déranger,
Je suis désolée de vous embarrasser.
Serait-elle celle qui porte son maître dans son cœur.
Mais surprise,
elle marmotte faiblement à son oreille : 'Qui est cet elfe noir ?'
Elle pensait qu'il n'existait que dans les légendes perdues du matin,
mais le prince, nonchalant, hausse les épaules sans réponse.
Rattrapant ses dagues avec adresse,
il répond d'un ton calme et serein, ‘Je vous prie de dire à ce barde de cesser sa mélodie hasardeuse'
Le regard du prince, empreint de suffisance, croise le sien,
Et dans cet instant,
Il ajoute de sa voix grave et mielleuse,
'Vous devriez cesser, car voyez-vous à l'origine je supportais, mais mes oreilles ne tolèrent plus cela désormais’,
Pointant l'arbaluth…
Une nouvelle corde se rompt, en plus de celles l'étant déjà qu'il remarque aussitôt.
- Quoi ? La corde est cassée ? Lorelei ! Tu es blessée ! Tu es brisée ! Depuis quand ? Dites-nous depuis quand ?
- Depuis trop longtemps, avoue le prince.
- Lorelei ! Lorelei !, crit-il en proie aux pleurs.
- Messires, nos altesses vous demandent. C'est une affaire très urgente. Ils s'impatientent.
- Tiens ! Elda ! Tu es encore là !
- Je…Je suis votre servante, bégaye-t-elle.
- Vous avez osé nous ignorer. Celui-ci croyait que vous étiez notre ami d'enfance, mais vous lui avez menti.
- Par la barbe d'Elios ! Qui êtes-vous ?
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