Chapitre 8 - Garder ses souvenirs au chaud
Je culpabilise de choisir de suivre mon rêve d'adolescent. Mon grand-père m’a rappelé qu’il faut faire ce que l’on veut lorsqu’on peut. La mort de Matheus m’a prouvé que nous ne sommes pas immortels. Et si Sam mourrait, pendant mon périple européen ? Je suis tiraillé entre mon appétence au départ et l'aventure, et ma salacité et mon amour pour Sam. Partir loin ou rester aux Ateliers ?
Avant de prendre la route, Sam m’a posé entre les mains un petit appareil photo et un couteau pliant étincelant avec un système liner-lock : son manche est en Morta, du chêne fossilisé des marais de la Brière, la lame est en acier damas Pyramide. Il a accompagné ces présents, d'une pierre à aiguiser et d'un autre couteau en Morta, plus petit avec des incrustations en ivoire de mammouth. Connaissant Sam, Val a vu dans ses cadeaux, toute l'angoisse qu'il a de me laisser partir sur les routes. Sam espère qu'en cas de danger, je puisse me défendre avec ces lames. Il ne m’a pas accompagné jusqu’à la nationale. Il est resté enfermé seul dans son labo-photo. Adieu, Sam. Je t’aime.
Après le départ de Bosco, je cherche ses traces dans le vent, j’espère qu'il me rende son parfum, un de ses éclats de rire ou même quelques mots ordinaires. Je saisirais sa main et le temps reprendrait sa place. Je dois faire l'apprentissage de ma vie sans Bosco, cela ne peut être qu'aux Ateliers. Je pourrais voir mon fantasme penché sur les plates-bandes, assis sur un banc, taillant des arbres, cuisinant, épluchant des pomme de terre avec un économe ou un livre à la main jetant des coups d'œil furtifs vers moi... L'indigence de ma vie sans lui me saute à la figure. Je ne perçois plus le monde qui m'entoure de la même manière : tout est plus fade et sans saveur. Je suis inconsistant et misérable. L'écho de nos conversations, de nos désaccords, de sa rigueur morale et d'analyses me manquent. Bosco est les couleurs de mon monde en noir et blanc. C’est un fil coloré dans la trame blafarde du temps, un espoir. Un espoir, un amour. Il me manque terriblement. Je me noie dans le travail. Je n’ai plus le courage de prendre mes appareils et de partir en Mongolie : Un jour, j’irais mais accompagner de Bosco ou je n’irais pas.
La nuit, je rêve des paumes de Sam. Il fait pénétrer la pommade sur le galbe de mes mollets, le fuselé de mes cuisses endoloris par les kilomètres parcourus. Les doigts enduits d'onguent tracent les contours de mes fesses. Avec la même maestria que pendant qu'il sculpte, il modèle mes épaules et mes bras douloureux, pince ma peau le long de ma colonne vertébrale. Il masse ma nuque tout en la baisant sauvagement. Ma chair est encore imprégnée de la puissance de ses mains. Souvent, je me réveille avec le boxer poisseux. Je n'ai pas émis autant de pollutions nocturnes depuis la fin de mon adolescence ! Je jouis inconsciemment. Je suis épuisé à pédaler pour me branler, mon cerveau le fait à mon insu.
Parfois, je suis désappointé, comme le jour où mon vélo chante un air aigrelet : ma roue avant est voilée suite à un passage dans un chemin caillouteux et plein d'ornières. Je l'ai poussé jusqu'au soir. Je suis tel un ange déchu, tombé d'un trottoir, lamentable à pleurer comme un enfant. « C'est comme ça, c'est toujours différent de ce que l'on a imaginé. » me dirait Sam.
Je relis régulièrement le petit mot qu'il a glissé dans mon sac :
« Va où tu veux ! Si à un moment, tu fatigues, arrête-toi ! Si tu veux prendre du recul, fais-le ! Oui, la vie est courte, alors remplis-la d'aventures et d'amour. Si le dard de cupidon te touche en chemin, saisis ta chance et régale-toi ! J’ai glissé une boîte de capotes dans ta musette. Ce qui se passe sur la route, reste sur la route. Pars, mon amour ! Vis ton rêve ! Ne te retourne pas ! Fonce, je t'attendrais comme tu m'as attendu. Je t'aime. Sam »
Je le glisse à nouveau avec mes couteaux et la pierre à aiguiser dans une pochette que je porte autour du cou. C'est comme si Sam était tout contre ma peau, tout contre mon cœur.
Il y a quelque chose de fragile en moi. Je veux être aimé comme un enfant, à l'instar de ma mère qui m’a cajolé sans rien attendre en contrepartie. Alors que dans le reste du monde des hommes, il faut donner pour être aimé. J’ai besoin d'être câliné, rassuré, caressé. J’aime tellement me blottir contre le corps de Sam et ne rien faire. Je dois attendre encore si longtemps avant de revivre ses moments-là !
Après le départ de Bosco, des ténèbres silencieuses émergent mes voix intérieures que je peux saisir et retranscrire en trois dimensions. Je traduis toutes les expériences sensorielles que j’ai ressenties avec Bosco par une image, un modelage ou un collage.
Contrairement à un sourire, à un baiser ou à une érection, il y a plus de volonté dans le travail des mains. Je veux me consacrer à l'intelligence de mes mains. Être plus proche d'elles dans l'action, c'est m'éloigner de mon corps lorsque l'objet est fini. Il ne m’appartient plus. J’ai parfois la main lourde, mais jamais les mains liées ou les mains vides, mais toujours les mains pleines de glaise et d'argile. Les mains sales. Mes mains sont souveraines dans mon atelier. Je modèle, ponce, ciselle, façonne, forme. L'on peut lire dans mes mains, non pas leur propre avenir ni le mien, mais ce qu’elles ont forgées. Elles racontent mes secrets les plus intimes, elles sont mon dehors et mon dedans. Elles respirent le pouvoir et le lascif.
À coups de caresses et de façonnages, de constructions et de destructions, de malaxages et de lissages, d'agilité, de doigté ou de précision, mes mains démultiplient le sensible et les non-dits. Comme dans ma pratique des arts martiaux, il n'y a aucune différence entre ma dextre et ma sénestre. Mon ambidextrie ne s'épanouit pas que dans le sport. Je mets dans mes gestes de sculpteur autant de douceur que de force. Mon toucher parle. Ma langue des gestes, les pressions de mes doigts sont comme les héritiers d'un savoir-faire ancestral. Val photographie mes mains travailleuses. Il a trouvé le titre de cette série de clichés : « La main qui donne est bien plus heureuse que celle qui reçoit. » (Actes des apôtres) C'est Éloi qui lui a soufflé.
Je sais reconnaître le chagrin car souvent il se cache sous un rire ou même un sourire. Sam rit trop fort et ses sourires ressemblent à des tics nerveux. Sam sombre peu à peu. Il apprend à vivre seul, sans son homme près de lui, son cœur est affreusement solitaire. Ses nuits, il les passe à travailler, ranger, trier, pleurer. Il est assis au bord du monde dans le noir ou sur un banc dans le jardin japonais. Il dit qu’il n’a même plus de désir sexuel : ses mains ne font que travailler, jamais elles ne parcourent autre chose que l'argile et les autres matériaux. Son corps sexuel s’est éteint. Souvent, il frappe dur, les sacs de frappe le savent bien ! Il s'entraîne comme un dément. Thor et moi essayons de le suivre à la salle de sport, mais nous nous fatiguons bien avant lui. Je m'inquiète. J’ai appelé Jibril au secours :
─ Je vais lui demander de s'occuper de plus de cours de jujitsu et de muay thaï. Ça lui changera les idées. Il y a quelques rencontres de prévu avec d'autres clubs. S'il met toute sa tristesse dans ses poings, il va faire un carnage. Je m'occupe de lui et je vais suivre de près son entraînement pour qu'il ne se blesse pas. Il faut savoir se reposer pour que les fibres musculaires se régénèrent. Merci, Malo de m’avoir prévenu.
Le soir même, je suis venu voir Sam. Je passe mon bras autour de ses épaules. Nous restons un long moment silencieux. Sam n’a pas changé, il garde le même respect pour moi, son sensei. Il suit mes ordres à la lettre. Je dois être le seul qui puisse le mater. Nous faisons des exercices de respiration consciente et de la sophrologie pour calmer son stress. Je masse doucement son corps tendu comme un arc bandé. Je m’astreins à venir chaque jour. Fouad m’accompagne même s’il ne distingue plus que la silhouette de ses interlocuteurs. Lors de nos séances, les Nocturnes de Frédéric Chopin ou les Gymnopédies d'Erik Satie s'envolent dans son atelier. Elles sont comme un signal : "Ne pas déranger, Sam prend soin de lui."
Maintenant, Jibril m’emmène à chaque fois " voir " mon petit Sam. Les semaines passent et il va de mieux en mieux. Il reprend pied et goût à la vie. Nous faisons de petites balades à pas comptés dans le jardin. Nous parlons notre sabir franco-arabe. Je m'appuie sur son bras et pose ma tête sur son épaule. Nous nous arrêtons régulièrement. Sam me lit des poèmes de Châteaubriant ou de Victor Hugo. Nous écoutons les bruits de la Nature. Nous donnons à manger aux poules, aux carpes koï et aux lapins. Nous regardons les chiens courir avec Vikingur et Azza. Puisque ma vue baisse de plus en plus, Sam m’aide à faire des cornes de gazelle. Je lui serai toujours redevable de m’accompagner chaque année au jour de la journée nationale d’hommage aux harkis. Chaque 25 novembre, il est fidèle comme un petit-fils avec son grand-père. Je ne pouvais pas avoir un petit-fils mieux que lui. Il est ma joie et ma fierté. Il est dévoué et généreux. J’espère avoir contribué à ce qu’il est, même juste un tout petit peu. Il me dit que bien sûr puisque je suis son grand-père. C’est un brave petit. Je veux qu’il soit heureux. Il ne faut pas qu’il se chagrine, son amoureux reviendra. Si ce n’est pas le cas et bien, c’est qu’il n’en valait pas la peine.
Fouad et moi essayons être les meilleurs soutiens qui soient. Malgré les épreuves qu’il a traversées, Sam s'est toujours considéré comme chanceux de nous avoir à ses côtés. Avec le recul, je suis sûr que c’est nous qui avons de la chance. Il est d’une fidélité familiale et d’une droiture amicale sans pareille. Il a un sale caractère, mais a-t-il le choix ? Il faut être féroce dans certaines situations pour pouvoir s’en sortir !
Sam a promis à Fouad de bien faire attention à lui. Il ne faut pas qu'à son retour, Bosco voit la souffrance qu'a été son absence. Je lui ai un peu fait la morale :
─ Tu lui dois d'être fort mon fils. Bosco t'avait attendu patiemment pendant de deux ans. Il t'aime plus que lui-même, alors, cette fois-ci, c'est à toi d'être généreux. Je te fais confiance, tu es le meilleur des fils qui soit ! Je t'aime.
En revenant des Ateliers, après le repas du soir, Fouad s'est endormi et ne s'est pas réveillé. Tous les hommes présents aux Ateliers, ainsi qu’Azza sont venus aux obsèques du vieux harki. La seule promesse que Sam ait faite à Fouad, est d’aller chaque 25 novembre au centre communautaire musulman avec les derniers harkis encore vivants. Il est enterré dans le carré musulman du cimetière municipal, Sam y a acheté une concession. Il est le seul héritier des humbles possessions de son grand-père. Il a préféré payer les taxes et garder l'ensemble des biens de Fouad qui tenait dans deux malles. J’ai beaucoup de mal à faire face à cette perte. Sam s’est occupé de tout. Il a été une fois de plus exemplaire. Je me fais du souci : Sam n’a pas encore pleuré.
Si j’avais su que c'était la dernière fois qu'il voyait Fouad, je lui aurais encore dit que je l'aimais, mais non, j’étais trop centré sur mon propre tristesse, pour ne pas être égoïste. « On ne dit jamais assez à ceux que l'on aime, qu'on les aime. » M’aurait fait remarquer Bosco.
Trois mois sont passés depuis le décès de Fouad.
─ Malo, je n’ai toujours pas versé une larme. Je ne dois pas être normal.
─ Chaque jour suffit sa peine ! Me répond-il.
─ Je ne sais pas montrer l‘affliction dans laquelle je suis. J’ai peu de nouvelles de Bosco.
─ Tu vas te faire un ulcère si tu n’extériorises pas ta tristesse.
─ Je le fais en peignant, en boxant et en poussant de la fonte.
─ Ça ne suffit pas. Tu dois parler à quelqu’un, me somme-t-il.
─ Je ne sais pas, peut-être. Une personne dont c’est le métier d’écouter les autre, en tout cas. Et puis, les cartes postales de Bosco se font de plus en plus rares. Elles sont de plus en plus laconiques.
─ Je ne sais pas quoi te dire. Il est parti comme toi, il y a quelques années, sans cellulaire. Imagine comme il a souffert en t’attendant pendant deux ans. Il ne savait pas où tu étais. Je ne pense pas qu’il le fasse pour se venger. Sa vengeance arriverait trop tardivement.
─ Il a peut-être rencontré quelqu’un.
─ Peut-être, je ne peux rien te dire. Si je le savais, je n’hésiterais pas à t’en parler. Me répond Malo bien embêté.
C’est difficile de ne pas avoir de réponses pour un ami, je le sais bien.
Je m'attends à ne plus rien recevoir d'ici quelques semaines ou quelques mois. C'est la fin de notre relation. Je dois laisser partir mes sentiments et Bosco. J’ai vécu les plus belles années de ma vie. Mon corps se souviendra de nos rondes sensuelles. J’ai espéré que cela dure, mais je savais aussi que c’était une illusion. Bosco est un gay qui n'a aimé que des hommes pourvus par la Nature d'un pénis, alors que je n’ai qu'un phalloris que certains appelle dicklit.
Il faut que j’arrête de sous-estimer mon corps ! Je ne veux pas me laisser couler ni subir une nouvelle crise de dysphorie qui m'embarquerait vers les affres de la dépression. Je dois déjà gérer la perte de mon cher Fouad, je ne peux pas me permettre d’aller mal. Jibril a besoin de moi. La communauté a besoin de moi. Pour me sentir moins seul, je vais accepter la demande d’entrer aux Ateliers du Bonheur de deux nouveaux hommes. L'un est mécanicien auto-moto, l'autre est carrossier et tous deux, comme moi, sont des hommes trans. Avoir des hommes avec un parcours quelque peu similaire ne peut pas être une mauvaise chose. Avant d’accepter à leurs demandes, je pensais demander à Bosco son avis éclairé. Mais il n'y aura plus d'avis éclairé. Il n'y a plus de Bosco. Il ne reviendra jamais. Hélas, ma prédiction est juste. J’ai protégé les meubles de la maison des bois avec de grands draps blancs. J’ai fermé la porte à clef. Plus personne ne doit y entrer.
Arno, le mécano, vient de Belgique et Tom, le carrossier, a l'accent chantant du Sud-Ouest. Ils se sont rencontrés lors d'une marche des Fiertés. Ils ont correspondu via les réseaux sociaux, puis Arno est venu vivre avec Tom qui a trouvé un boulot dans la ville des Ateliers du Bonheur. Ils ont entendu parler de notre communauté dans une association LGBTQIA+ de la région. Cela leur a donné envie de tenter l'aventure. Ils n'attendaient plus de nouvelles, ils pensaient qu'ils n'avaient pas fait bonne impression à Sam. Ils étaient déçus. Ce n'est pas parce qu'ils sont tous les trois des hommes trans qu'ils peuvent être amis. Tom et Arno sont juste venus le mauvais jour : Bosco venait de prendre la route.
Sébastien, Victor et Alfred se mettent au boulot. Transformer une vieille usine en garage auto-moto n'est pas une mince affaire. Malo a insisté sur l'aspect polluant de ce type de commerce. Tous font des recherches pour être le plus propre possible. Il faudra plus de six mois après le début des travaux pour que les lieux soient adaptés et conformes aux normes.
Comme pour tirer un trait sur son merveilleux passé, Sam propose de rouvrir la maison de la forêt de Bosco et d’y loger Arno et à Tom dedans. Son extrémisme est balayé par tous les hommes sauf moi. Je soutiens son geste brutal. Mon propre amoureux, Boris, se désolidarise de moi. Pour lui Bosco va revenir, Malo et Thor sont du même avis. Sébastien affirme de façon péremptoire à Sam :
─ Pourquoi t'aurait-il attendu deux ans, si c'est pour ne pas revenir ? Tu es l'homme de sa vie. Il nous l'a si souvent dit et redit et, surtout prouvé. Il n'y a même pas à discuter de ce fait. Val, tu ne devrais pas conforter Sam dans son pessimisme !
Salah et Dorian sont d'accord, ils ne voient pas comment il pourrait en être autrement. Sébastien propose de rénover la maison du gardien du site puisque plus personne n'y habite depuis plus de quatre ans. En attendant la fin des travaux, Arno et Tom peuvent continuer de vivre dans leur appartement en ville :
─ Évidemment, vous serez les bienvenus aux Ateliers, s'exclame Victor.
─ Mais que va-t-on faire de la maisonnette des bois ? Demandé-je. Si on la laisse comme ça, elle va s'abîmer ! Et puis, Sam va encore avoir de l'espoir alors que c'est foutu !
─ Val, rien n'est foutu si on a de l'espoir ! Et puis, on l'aérera régulièrement. Si personne ne se sent de le faire, moi je le ferais avec plaisir. Car c'est sûr que la brebis égarée va revenir. Qu'il faille aller la chercher car elle a disparue involontairement, ou qu'il faille accueillir avec grâce et bienveillance, le pécheur repenti, s'il s'est égaré à dessein ! La brebis rentrera au bercail ! Dit doctement et religieusement Éloi.
Je n'ose contredire personne. Dans mon for intérieur, je sais bien que je ne pourrais jamais laisser vivre une autre personne que Bosco dans cette maison : sous un des châtaigniers, est enterrée l'urne funéraire de Matheus. Même s’il ne doit jamais revenir, je garde un tout petit espoir. Je vais laisser du temps au temps. J’ai été trop fougueux et irréfléchi, trop en colère et inconsolable. Ce que Val ne sait pas, c’est que j’ai signalé la disparition de Bosco au ministère français des affaires étrangères, ainsi qu'à la gendarmerie. J’en ai fait part à Zach qui garde ma démarche secrète.
Cela fait plus de deux mois que ma boîte à lettres est muette. En partant, Bosco a promis qu'il écrirait au moins une fois par semaine. Il n'a pas tenu sa promesse. Je dois passer à autre chose. J’ai déjà eu la chance d'avoir connu le grand amour, d'avoir ressenti une passion amoureuse et d'avoir éprouvé l'extase physique. Notre histoire est digne de rester gravé dans ma mémoire et dans mon cœur. Avoir vécu un tel amour est exceptionnel. Je ne peux rien regretter. Je ne peux plus rien espérer d'aussi puissant. Je peux fermer mon cœur amoureux à tout jamais et laisser ouvert mon cœur amical pour mes compagnons de route. Au prochain mois de septembre, Thor et Malo vont se marier. À présent, le mois de septembre va finir dans une semaine. Irrévocablement et irrémédiablement, septembre restera pour moi le plus beau mois de l'année.
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