PDV du Colonel

Aujourd’hui c’est le jour où Ely doit me présenter son dossier. Je ne pense pas qu’elle me le rendra, et nous pourrons passer à autre chose. J’avais besoin de lui tendre ce piège pour faire une croix sur elle. Je n’ai jamais forcé personne à adhérer à mon choix de relation et je ne le ferai jamais. Une femme se respecte.

Je suis stupéfait de voir Ely devant moi, un tas de feuille à la main. Et si Ely avait sauté le pas. Pourtant cette semaine je l’ai beaucoup observée, elle n’est pas retournée à la bibliothèque pour réaliser ce dossier.

- Bonjour mon Colonel.

- Bonjour Ely.

Elle est fébrile, loin de la personne sûre d’elle de ses débuts ici. Je suis content de la voir déstabilisée devant moi. Jeff m’a dit qu’elle commençait à se tenir correctement. Notre mode de fonctionnement ne résiste à aucune recrue.

Je la fixe en attendant qu’elle reprenne la parole. Seulement, elle ne le fait pas mais regarde ses rangers.

- Qu’est ce qui vous amène dans mon bureau ?

Elle commence par bafouiller mais reprend rapidement contenance. Elle a vraiment l'âme d’une soumise, ce qui me plaît énormément. Pourvu qu’elle ait pris la bonne décision.

- J’ai fait la recherche que vous m’avez demandée. Hum, Je ne voyais pas les choses comme ça.

Elle est de plus en plus mal à l’aise, mais je la laisse se débrouiller pour parler. Elle doit être capable de s’exprimer sur ce sujet sans aucune gêne, sinon nous n’irons pas loin elle et moi.

- Je ne sais pas trop par quoi commencer à vrai dire, si ce n’est que c’est choquant. Ces femmes sont traitées pire que des chiens.

- Ely si tu penses cela, c’est que tu n’as pas assez poussé tes recherches, tu t’es contentée de reprendre des propos injurieux de beaucoup de personnes qui ne comprennent pas notre style de vie, lui dis je très calmement.

- Mais…

- Tu peux disposer, ce type de relation n’est pas fait pour toi. Bonne soirée.

- Vous ne m’avez pas laisser terminer, mon Colonel ! Je veux essayer.

- Entre vouloir et le faire, il y a un grand pas, je ne suis pas une girouette, ni une bête de cirque.

- Je n’ai pas dit cela. Laissez-moi me mettre à vos pieds. Je ferai tout pour essayer de vous satisfaire.

Je ne sais pas si elle est sincère, mais elle est très convaincante. Je veux voir sa réelle motivation, je vais lui proposer un contrat d’un an, si elle le refuse c’est qu’elle n’est pas certaine de sa décision.

- Je ne te propose pas un essai mais un contrat d’un an. A l’issu de celui-ci, tu pourras voler de tes propres ailes ou le renouveler. Nous déciderons d’une nouvelle date à ce moment là. La fin du contrat d’un an correspond à la fin de ta condamnation.

Je la vois analyser ma proposition, les yeux remplis d’envie.

- Marché conclu, me répond-t-elle, sûre d’elle.

- Ely, je ne te demande pas une réponse ce soir, tu peux prendre le temps d’y réfléchir.

- Ma décision était prise avant de venir ici. J’ai besoin d’une personne qui prenne soin de moi. Je pense que vous êtes celui qu’il me faut.

Je ne sais pas trop comment réagir. Je n’ai jamais été confronté à une telle situation et j’étais persuadé qu’elle fuirait ma proposition d’où ce délai exagéré sans période d’essai.Je ne peux plus reculer. J’ai pour principe de toujours tenir mes promesses.

Avant de l’emmener sur mon terrain, je dois régler des problèmes administratifs.

- Bien Ely, j’ai besoin de quelques jours pour renoncer à mon autorité au sein de l’établissement sur ta personne et demander à devenir ton tuteur légal car tu vivras sous mon toit malgré ta condamnation. J’espère que tu as bien compris que tu ne pourras pas faire n’importe quoi, que tu devras te plier à mes demandes en tant que soumise.

- OUI ! Mon Colonel.

- En ce qui concerne, tes études, au sein de l’établissement , tu n’auras plus à faire à moi mais au Lieutenant Jeff. Cependant, je te conseille de bien te tenir, car en dehors, je serai ton tuteur et en tant que tel je veux des résultats et un comportement exemplaires.

- Oui, mon Colonel.

Ely est trop calme, où est passée la jeune fille fougueuse des débuts, on peut changer, mais à ce point, j’ai du mal à y croire.

- Ely, j’espère pour toi que tu ne prends pas à la légère cette décision. Je vais donc te remettre un contrat, celui qui nous lira tous les deux. J’entamerai les démarches seulement une fois que tu l’auras signé. Je trouve ta décision un peu trop précipitée à mon goût.

- J’ai beaucoup réfléchi mon colonel au cours de la semaine. Vous pouvez constater, en lisant le dossier que vous m’avez demandé, que j’ai fait mon choix en connaissance de cause.

Elle me tend son dossier, c’est vrai que quand je regarde rapidement ses recherches, je vois qu’elle l’a fait consciencieusement.

- Voici mon contrat Ely, si tu as des questions avant de le signer reviens me voir, tu peux encore y renoncer, je ne t’en tiendrais pas rigueur, je te le promets.

- Merci mon Colonel.

- Tu peux rejoindre ta chambre Ely. Bonne nuit.

- Merci Colonel.

PDV d’Ely

En sortant, je relache la pression, j’ai vraiment eu peur que mon plan tombe à l’eau quand il m’a congédié la première fois. Je n’ai pas fait tout ça pour que tout échoue. Et puis, j’ai été plutôt convaincante à priori s’il m’a remis son contrat.

A peine arrivée dans ma chambre, j’ouvre l’enveloppe.

Sur cette feuille, il expose ses conditions :

1) Tu devras m’appeler Maître. Devant des personnes autres que notre communauté, tu m’appelleras par mon prénom.

2) Tu dois me vouvoyer quelque soit l’endroit.

3) Tu auras ta propre chambre. Être au côté de ton Maître se gagne.

4) Tu me dois obéissance et respect ; en contrepartie je veillerai sur ton éducation et ta santé.

5) Je suis libre de faire de toi tout ce que je veux à l’exception des limites que tu m’auras exposées, que ce soit sexuel ou non.

6) Toutes consignes non respectées, mauvaises notes, mauvais comportements seront sévèrement réprimandées.

Plus j'avance dans la lecture de ce contrat, plus je me décompose. Pour finir, je me dis que j'ai déjà vécu l'isolement, la fessée... ça ne peut pas être pire. En plus, il me promet le Nirvana.

7) Tu accepteras toutes les punitions que ton Maître prononcera, que tu les juges légitimes ou non.

8) Tu auras le droit de prononcer ton “safeword” que tu prendras soin de me noter à la fin de ce contrat. Je m'engage, si tu le prononces à arrêter immédiatement le jeu. Attention, s'il est prononcé sans être justifié, une punition exemplaire te sera infligée.

Ceci n'est qu'une partie des règles que j'exige, tu apprendras les autres au fur et à mesure.

Ce contrat a une durée de validité d’un an.

Maintenant c’est à toi de remplir cette partie.

- Es tu vierge ?

- Quel est ton safeword ?

- Les limites de la soumise.

Je rédige mes limites, enfin je ne sais pas trop quoi écrire, je n’ai jamais vécu ce style de relation. Je me fie à ce que j’ai lu sur le sujet.

Des coups d’un soir étaient mon quotidien, bien que je sois mineure. Donc, non je ne suis pas vierge, je l’écris en capitale, dommage pour toi mon Colonel !

Le safeword, j’ai beau réfléchir, je ne vois pas quoi mettre. J’ai trouvé : ENFER ! Je ne suis pas certaine qu’il appréciera mais je m’en fous royalement. Il m’a bien dit que je devais le choisir.

Il est minuit quand je mets un point final à ce contrat. La signature apposée, je deviens officiellement sa soumise pour une durée d’un an. Enfin, c’est ce qu’il croit. Quand j’aurai gagné sa confiance, je pourrai sortir seule et m’enfuir.