42. La balance découverte
PDV du colonel
Impossible ! Ely ne sait pas se tenir malgré toutes les punitions dont elle a déjà écopées. Ma façon de l'éduquer ne doit pas être assez sévère car elle ne craint pas du tout les nouvelles sanctions.
Ce qui m'énerve encore plus c'est que ce branleur de Dylan est en même temps que ma petite Ely dans mon bureau, ce qui veut dire, qu'ils ont fait leur coup ensemble.
Je perds patience dans l'attente des explications d'Ely.
— ON N’A PAS TOUTE LA JOURNÉE, ELY !
Le ton de ma voix vient de la faire sursauter, tant mieux.
— Lieutenant veuillez vous asseoir car, à ce rythme, nous allons y passer l'après-midi. Alors Ely ? Que s'est-il passé malgré ta promesse de sagesse ?
Je la fixe, elle me regarde également dans les yeux en me foudroyant.
— Ely, baisse tes yeux.
Malgré ma menace, Ely ne baisse toujours pas ses yeux.
— Ely, file au coin immédiatement, à genoux et mains sur la tête à moins que tu ne souhaites prendre une fessée devant tout ce beau monde pour te remettre les idées en place ; n'oublie pas de réfléchir car quand tu te représenteras devant nous, j'exigerai des réponses.
Ely hésite mais je garde mes yeux rivés dans les siens. Hors de question de céder à cette indisciplinée. J'en ai déjà vue des rebelles mais des comme ça, jamais.
PDV d'Ely
Devant sa promesse de fessée, je me dirige vers le coin qu'il m'a désigné d'un mouvement de tête.
Je me demande si c'est la présence de Dylan qui m'a aidé à leur tenir tête, mais le Colonel a toujours des ressources pour me faire plier. Cette menace de fessée devant Dylan, c'est la dernière chose que j'aurai pu supporter. Je me suis donc dirigée vers le coin d'un pas hésitant.
— Dylan, j'espère que tu seras plus bavard qu'Ely. J'écoute.
— J'ai envoyé un mot à Ely que le Lieutenant a interceptée.
Un grand blanc se suit dans la pièce.
— Dis moi ce qu'il y avait d'écrit sur ce mot pour que le Lieutenant n'ait pas réglé cette affaire tout seul ! Crie-t-il à Dylan
— Il me semble que j'avais écrit : Coucou toi, belle entrée pour ton retour, on se voit après les cours et je lui donnais le conseil de se calmer avant de traiter le Lieutenant de ....
— DE QUOI? Sa voix s'étant élevée encore plus.
— Peau de vache. Ses mots sont à peine audibles, tellement il les a prononcés bas.
— DYLAN, il me semble qu'on avait passé un pacte tous les deux, lors de la fuite sans succès d'Ely. Peux tu m'en rappeler les termes exacts ?
A l'entente de cette phrase, je me pose mille questions, mais c'est quoi encore cette histoir ? Je pense au pire : Dylan aurait fait un pacte avec le colonel.
— Si je vous donnais des informations sur la fuite d'Ely, je retrouvais ma section jusqu'à la fin de mon séjour ici, à condition de me tenir tranquille.
Dylan laisse un petit moment avant de reprendre.
— Mais j'ai été calme jusqu'à aujourd'hui, je vous en supplie ne rompez pas notre accord.
— Et pourquoi je ferais ça ? Qu'est ce que j'y gagne en échange ?
Je n'en reviens pas, c'est lui qui m'a balancée. Je comprends mieux pourquoi ils ont réussi à me retrouver aussi vite. Mais quelle lâche ! Je vais lui faire vivre la misère.
— Dylan, j'ai une proposition à te faire pour rester dans ta section, je veux que tu viennes me raconter dans les moindres détails tous les faits et gestes de cette petite peste lors de ses innombrables sottises et, également, s’il vous vient à l’oreille une future ânerie quelle serait capable d'inventer.
— Je ne suis pas une balance !
— Oh que si Dylan ! Tu es une balance, tu n'as pas hésité une seule fois à vendre Ely pour retrouver ta section. Quel ami aurait fait ça ? Mais toi tu n'as pas hésité une seule seconde.
— Vous m'avez obligé à le faire.
— Je compte jusqu'à 3. Lorsque ce chiffre sera prononcé ce sera trop tard pour accepter ma proposition.
1
2
— J'accepte dit-il sur un ton hésitant.
Et voilà, je viens d'apprendre que j'aurai un ennemi de plus dans cet endroit de merde. Je suis abassourdie que ce soit lui la balance.
— Dylan, vous pouvez disposer.
— Merci mon Colonel.
Puis je l'entends les saluer. Quelle tapette ce mec !
Quoi ! Il s'en tire avec seulement ça, ce n'est même pas une sanction, je suis trop dégoûtée.
— Ely, viens nous rejoindre.
Je m'approche avec un grand sentiment de trahison. Il ne m'a pas dit de m'asseoir, je reste donc debout.
— Bien reprenons, quel est le motif de ton retard ?
— VAS TE FAIRE FOUTRE !
— Que de belle parole Ely, on verra qui ira se faire foutre ce soir ?
Je le vois se lever, il se rapproche de moi d'un pas rapide, baisse mon pantalon et ma culotte sans que je n'ai le temps de réagir. Je me retrouve en travers de ses genoux, mes pieds étant dans le vide. La première claque tombe sur mes fesses.
— Motif du retard ?
Je ne réponds pas mais une succession de fortes claques me rappellent à l'ordre.
Dans un sanglot, je réponds que je suis partie en retard de ma chambre, je n'avais pas vu l'heure.
— Que s'est-il passé ensuite ?
Cette question est suivie d'une succession de claques plus fortes les unes que les autres
— J'ai répondu au Lieutenant et je lui ai manqué de respect devant les autres élèves.
— Quelle belle preuve de maturité, Ely !
Une nouvelle avalanche s'en suit, puis il s'arrête.
Mes larmes coulent, je renifle ce qui a le don de l'énerver encore plus. Je me retrouve enfin sur mes pieds, toute tremblante. Je n'ose pas jeter un regard au Lieutenant vu ce qui vient de se passer.
— Cesse de pleurnicher ce n'est rien par rapport à ce qui t'attend ce soir, tu peux me croire ! Personne ne m'avait jamais défié comme toi tu l'as fait aujourd'hui. Je t'ai déjà dit que, quand on fait des bêtises, on les assume jusqu'au bout. Lieutenant que proposez-vous comme sanction ?
Oh non, pourquoi c'est le Lieutenant qui propose une sanction, c'est un sadique, tyran... Je n'ai pas le temps de finir ma pensée qu'il annonce déjà sa proposition.
— Je pense qu'Ely se comporte comme une gamine capricieuse. Je pense qu'on devrait lui administrer une fessée pour chaque erreur, suivie d'un passage au coin. De plus en ce qui concerne son retard, je l'ai déjà sanctionnée d'une retenue de 7 heures 30, que je souhaiterai que tu m’accordes pour samedi si possible.
— Effectivement Lieutenant, elle sera traitée comme telle. En ce qui concerne les heures de retenue, samedi me convient mais, je ne sais pas si Ely vous l'a précisé, je l'ai informé que je doublais la sanction que vous lui donneriez à cause de son mensonge pour le motif du retard.
Le Lieutenant part dans un rire qui m'agace encore plus, je ne vois pas du tout ce qu'il y a de drôle.
— Je trouve que le Colonel t'a gâtée pour ce weekend. Nous passerons donc 15 heures ensemble, à croire que j'ai vraiment de la chance. Ely, samedi tu frapperas à mon bureau à 5 heures précise en tenue de sport.
Chouette, je devrai sauter de joie avec une nouvelle journée entière de torture.
— Oui, lieutenant et je bougonne : de toute façon je n'ai pas le choix.
— Dommage pour toi Ely, j'avais prévu de t'emmener au restaurant samedi. Cependant, je ne me priverai pas d'y aller à cause de toi, j'inviterai une autre personne.
Le fait qu'il aille avec une autre personne que moi me fait entrer dans une rage que j'essaie de maîtriser au maximum. Je ne dois pas lui montrer que je suis touchée.
— Tu peux disposer !
Je sors sans les saluer mais mon geste ne leur a pas échappé.
— Ne nous salue surtout pas ! me reprend le Colonel.
Je les salue sans me retourner, en gros, je pense: “pauvres types”, et, s’ils savaient ce que je pensais, je passerai une nouvelle fois un mauvais quart d’heure.
Je grimace en passant la porte, mes fesses me font souffrir. Quand je pense qu'il a dit que j'allais prendre cher ce soir, je me demande bien comment je vais pouvoir supporter cette nouvelle sanction.
PDV du Colonel
— Je n'en reviens pas qu'elle me tienne encore tête après un mois passé dans nos locaux !
— Franchement, elle fait fort.
— Ne la rate pas samedi, elle mérite amplement ce qui lui arrive.
— L'avantage c'est qu'on est lundi, je vais avoir le temps de lui préparer une punition réfléchie. D'ailleurs, il faut que je te dise que j'ai collé sa classe entière 2 heures ce soir car, suite aux retard d'Ely et à la suite de ses réponses franchement peu convaincantes, la classe s'est écroulée de rire. Ils ont également écopé d'une interrogation surprise durant laquelle je soupçonne Ely de s'être endormie.
— As-tu son interrogation ?
Jeff me la tend mais devant sa copie, il est clair qu'Ely a du dormir.
— Je ne connais pas ta méthode pour corriger les interrogations mais moi quand je pense que l'élève c'est pris ma tête, je l'envoie au tableau faire la correction avec la menace à chaque erreur de recevoir un coup de règle sur les fesses. La dernière fois que j'ai envoyé Ely, elle a soudainement retrouvé la mémoire, bien entendu je l'ai quand même punie pour s'être pris ma tête.
— Et bien on dirait que la retenue de ce soir tombe à pic pour notre Ely. Je voulais savoir, on sort quand se boire un verre ?
— Que penses tu de demain soir 18 heures 30 ? De toute façon, je compte donner des exercices pratiques à ma soumise histoire de la calmer et lui imposer son heure de coucher à 20 heures 30.
Jeff éclate de rire devant ma réponse.
— Tu es dur, pour dire qu'on a fait pire.
— Oui, mais on a toujours assumé alors qu'Ely essaie chaque fois de se défiler.
— Tu as raison, Ok pour demain. A tout à l'heure Fred.
— A tout.
PDV d'Ely
Mon après midi est passée assez vite, j'ai fait mine de suivre les cours, en tout cas je ne me suis pas fait remarquer. Pas étonnant, je n'ai eu que des nouveaux professeurs qui ne me connaissaient pas et j'ai pu aller dans le fond de la classe. Ce qui est sûr, j'ai ignoré Dylan malgré ses tentatives pour s'expliquer avec moi. Un traître reste un traître.
La fin des cours sonne je me dirige donc vers ma place à l'avant pour les 2 heures de retenue avec ma classe.
Je demande à l'élève installé à ma place de se bouger mais il refuse. Mais ils sont vraiment graves dans cette section.
— Tires-toi de là, c'est ma place avec ce prof !
Je commence à lever mon poing quand quelqu'un me le retiens, je me retourne pour me défendre mais je tombe nez à nez avec le Lieutenant. Misère, je commence à croire que cette journée est maudite.
— Pour ce geste, tu viendras dans mon bureau, en tenue de sport, demain matin à 5 heures. Il s'adresse à l'élève qui a refusé de se déplacer, Elliot c'est la place d'Ely, comment se fait-il que tu sois assis ici ?
Et c'est reparti, il n'a que ces mots à la bouche "colle, retenue, punition..."
— En début d'après midi elle m’a viré de ma place au fond en me menaçant et maintenant elle recommence, je ne suis pas une marionnette.
Le lieutenant ne m'a toujours pas lâché mon poignet et il exerce même une pression plus forte devant la confession d'Elliot. Quel cafteur celui là ! Je commence vraiment à regretter ma section d'avant.
Il me regarde droit dans les yeux, son regard est devenu noir.
— Je te précise que ta place est ici du début des cours jusqu'à la fin. Par conséquent, Elliot tu retournes à ta place.Si j'apprends que tu as encore changé de place, même si ce n’est pas pendant mon cours, tu auras à faire à moi ! Suis-je clair ?
— Oui, Lieutenant.
— Assez perdu de temps, Ely au tableau, nous allons corriger l'interrogation de ce matin.
Il se déplace entre les rangs pour les rendre sans aucun commentaire. Puis, il revient vers moi. Je le vois saisir la grande règle jaune celle qu'il a déjà utilisé sur moi mais jamais pour corriger une interro, seul le colonel me l'a déjà fait.
— Bien, le colonel a une manière particulière de corriger les interrogations avec les élèves qui se moquent de lui. Il m'a fait remarqué qu'il avait obtenu des résultats plus que favorables avec cette méthode, je vais donc l'appliquer à partir d’aujourd’hui.
Je sens la sueur commencer à couler sur ma peau, mes fesses ayant déjà été très malmenées ce midi, je ne sais pas si je supporterai de nouveaux coups. D'un autre côté, mon pantalon amortira quand même les coups.
Le lieutenant pose la première question et j'écris la réponse sans faire d'erreur. Il s'approche de moi et me montre la copie.
— Pourquoi je n'ai aucune réponse sur votre copie?
— Je ne sais pas.
— Car tu t'es endormie ; arrête de nous prendre pour des idiots en nous faisant croire que tu es plus bête que tu ne l'es ! dit il en élevant la voix.
La première heure de retenue se passe comme ça. Sur les 10 questions, je me suis seulement trompée 2 fois. Ce qui m'a valu quelques coups de règle jusqu'à ce que je trouve la bonne réponse à ces 2 questions.
— À partir de maintenant, l'élève qui aura la moins bonne note finira au tableau. Je vois que cette méthode aide certains cancres à retrouver la mémoire, n'est ce pas Ely ?
Je baisse la tête, trop mal à l'aise face aux autres élèves.
— Pour cette deuxième heure, nous allons rattraper le temps que nous avons perdu ce matin.
Le lieutenant fait donc son cours, il nous précise de ne pas oublier de faire les exercices qu'il nous a donné le matin même pour le lendemain et la punition de l'interrogation pour tous ceux qui ont moins de 10.
Au moment que je me lève, il m'interrompt.
— Ely, reste assise, je dois te parler.
Son ton de voix ne s'est pas arrangé par rapport au début de la retenue.
Les élèves sortent, nous nous retrouvons seuls, il se lève pour bien me surplomber de sa hauteur, s’il croit m'impressionner il se fourre le doigt dans l'œil.
— Ely, quand vas-tu te mettre au travail ? Nous sommes ici pour t’aider pas pour te punir en permanence, mais tu ne nous laisse pas le choix ! Dois-je te fesser à chaque cours, car sache que je n'hésiterai pas une seule seconde à le faire. Cependant, si tu continues ainsi, je finirai par te mettre au tableau mais au lieu de recevoir les coups sur tes vêtements tu les recevras sur tes fesses nues devant toute la classe. Tu es prévenue ! Tu peux rejoindre ta chambre !
Je sors donc de la classe complètement abasourdie par sa dernière promesse. A croire qu'il est vraiment fou ! Moi aussi je peux l'humilier, je vais devoir y réfléchir sérieusement !
Pour le moment ce n'est pas la question, je me dirige donc vers ma chambre pour subir la sanction de mon Maître...
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