44. La sanction
PDV du Maître
J'ai vraiment eu très peur aujourd'hui quand Ely s'est effondrée sur le sol. Et le pire a été l'attente jusqu'à ce qu'elle revienne à elle.
Une fois Ely endormie, je sors de la chambre. Depuis 20 heures, elle alterne des phases de somnolence avec des phases de réveil. Ses nausées la réveillent en permanence, mais je n'ai pas l'intention de lui faciliter la tâche pour qu'elle s'en souvienne.
J’appelle Jeff, nous devons parler de l'incident d'aujourd'hui. Je ne l'ai pas revu depuis que le médecin est passé.
— Jeff, on peut se voir.
— Je suis devant ta porte, je venais prendre des nouvelles d'Ely.
— Je t'ouvre.
Nous nous installons dans le canapé, la discussion devrait être longue.
— Comment va t-elle ?
— Mieux, hormis des migraines et nausées.
— Le médecin ne lui a rien donné pour la soulager ?
— Il voulait, mais j'ai refusé, histoire qu'elle comprenne que c'est grave ce qu’elle a fait.
— Quand tu dis que c'est moi le sadique, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! dit-il en riant. Blague de plaisanterie, en fouillant les chambres nous avons trouvé des téléphones cachés, de la nourriture, des cigarettes et de l'alcool.
— C'est impossible, à la fouille du mois dernier on n’avait rien trouvé !
— Malheureusement pour nous, si. dit-il déçu.
— On doit renforcer la sécurité, toutes les recrues devront être fouillées à chaque entrée dans l'établissement. Plus aucune permission de sortie jusqu'à nouvel ordre. Qu'en penses tu ?
— Tout à fait d'accord, une punition collective s'impose, les autres recrues auraient dû dénoncer leur camarade.
— En ce qui concerne les élèves en possession d’objets interdits, sport intensif pendant une période illimitée. Cette sanction concerne également Ely et Jordan. Je te laisse t'en charger si tu acceptes ? Pour les deux inconscients, un exposé sur la drogue devrait leur mettre un peu de plomb dans la tête. Ils devront le présenter aux autres recrues. Ils seront de corvée sanitaire pendant un mois.
— Bien, les séances commencent dès demain matin. Ely sera-t-elle apte ?
Je me lève, je ne décolère pas. Je n'arrive pas admettre que j'aurai pu la perdre à cause de ma négligence à son égard.
— Le médecin passe vers 7 heures pour enlever sa perfusion, après elle devra assumer ses idioties, en forme ou non ! S’il te plaît Jeff, mène lui la vie dure, j’ai eu si peur de la perdre !
— Dans ce cas, la séance commencera dès qu'Ely sera prête. J'ai l'intention de les emmener en forêt pour quelques heures ; ça ne te dérange pas qu'ils ratent les cours de la matinée.
Je souris face au parcours qu'il a choisi ; effectivement, ils vont morfler, je m'en réjouis à l'avance.
— Tu as carte blanche, ils rattraperont les cours en retenue demain soir.
— Je peux assurer leur retenue si tu veux ?
— Avec plaisir, par contre j’en dispense Ely, nous aurons des choses à régler, elle et moi. Je veux qu'elle soit à 100% de ses capacités pour m’affronter. Elle doit comprendre que je tiens à elle. Ensuite, je lui ferai rattraper ses cours du matin.
— Un programme très riche pour Ely, elle ne devrait pas l'oublier de sitôt.
Je souris une fois de plus à sa remarque, Jeff me connaît bien. Il sait que je peux devenir sadique quand on me pousse de trop, surtout lorsque j'aime cette personne, j'applique la tolérance zéro.
Après avoir bu une seconde bière avec Jeff, il me laisse. Je passe voir Ely qui a un sommeil très agité avant de rejoindre mon lit. Je dois être au top de ma forme demain. Ely, j'espère pour toi que ce sera aussi ton cas.
Je me lève apaisé de savoir qu'Ely va regretter ses actes de la veille. Je me dirige directement vers sa chambre, elle est déjà réveillée, ses yeux sont rouges et cernés. La nuit n'a pas l'air d'avoir été de tout repos pour elle. Elle baisse la tête dès que je la fixe.
— Ely, je t'ai déjà dit d'assumer tes actes, il me semble. Alors regarde moi dans les yeux ! appuyant sur les derniers mots.
— Je suis désolée, dit elle d'une voix à peine audible en relevant la tête.
— Pas autant que moi. Crois moi ce soir tu sauras ce que c'est d'être désolée.
— Oui, mon colonel dit-elle d'une voix tremblante.
PDV d'Ely
La nuit a été difficile, mon mal de tête ne m'a pas quitté sans parler des nausées. Ce matin je vais peu mieux, même si je suis très fatiguée. J'ai dû tellement le décevoir que je vais faire en sorte de me racheter aujourd'hui. Je ne dois pas me plaindre et tout accepter sans broncher.
Lorsqu'il entre, j'ai tellement honte que je baisse la tête, il me fixe ce qui me met encore plus mal à l'aise.
Je ne me souviens pas de ce qui s’est réellement passé hier soir, hormis avoir entraperçu le médecin, je n'ai entendu que quelques bribes de leur conversation. Avant de lui demander, je devrais affronter mon Maître et, vu le regard qu'il me lance, ça n'annonce rien de bon pour moi.
– Le médecin passe dans 10 minutes pourretirer ta perfusion. Ensuite, Jeff se chargera de ta punition en ce qui concerne l’établissement. Tu en recevras une de ma part en tant que soumise.
Quoi, il va me punir alors que j'ai souffert toute la nuit, franchement il abuse. Vu comment j'ai été malade, j'ai compris, et je ne retoucherai plus jamais à cette merde.
Le médecin passe et fait la morale. C'est bon j'ai compris, on ne va pas y passer la journée.
Le Colonel raccompagne le médecin avant de revenir, l'expression de son visage me montre que je vais morfler.
— Ely, tu as 5 minutes pour te mettre en tenue de sport et rejoindre le gymnase.
— Oui, Maître. Je lui réponds sur un ton las, ras le bol de leur sport.
Je viens de comprendre que je vais mourir.
Je me dépêche de m’habiller pour ne pas attirer encore plus les foudres de ce cher Colonel.
Lorsque je passe la porte du gymnase, je vois beaucoup d'élèves ainsi que le Colonel et le Lieutenant. Malgré son visage qui exprime la colère, je le trouve toujours aussi sexy.
— Bien, nous attendions la principale concernée qui vient juste d'arriver, nous allons donc commencer. Vous vous rangez par section et en rang.
Étrange, c'est la première fois qu'il nous demande de faire ça depuis que je suis ici. Jusqu'au moment où j'entends, mon voisin bougonner, putain ça n'annonce rien de bon. Le Colonel et le Lieutenant passent entre les rangs.
— Main derrière le dos et relevez la tête. Je vous ai tous réuni ce matin pour vous informer des sanctions qui ont été prises suite à un grave incident qui s'est produit hier soir. A la suite de celui ci, nous avons découvert des objets interdits dans cet établissement chez 12 d’entre vous. Pour votre solidarité de ne pas dénoncer vos camarades, vous écopez tous d'une interdiction de sortie jusqu'à nouvel ordre.
Des "dégoûtés", "oh"... suivent cette annonce.
— Silence ! A votre place je ne la ramènerais pas, même si nous n'avons rien découvert pour un bon nombre d'entre vous, vous avez participé en gardant le silence. Puisque vous avez été solidaire pour le cacher, vous serez solidaire pour la sanction. Me suis je bien fait comprendre ?
— Oui, Colonel repondons nous en choeur.
— Ely et Jordan , sortez des rangs, pour votre désordre hier soir vous devrez préparer un exposé complet sur la drogue que vous présenterez ici même dans 8 jours à 13 heures 30 aux autres recrues. Vous devrez également récurer les toilettes pendant un mois.
Je rêve ou je dois vraiment préparer un exposé avec le traître de Jordan, c'est à cause de lui, si j'en suis là. Et récurer les sanitaires, déjà quand on le fait 1 fois tous les 15 jours c'est la merde alors là tous les jours ça me déprime au plus haut point. Jordan je te déteste, tu vas le regretter.
— Continuons dit le Lieutenant Jeff. Les recrues que je vais appeler vont sortir également des rangs, recrues Bob, Sylvain.... Les autres vous pouvez rejoindre vos cours.
Le Colonel sort en même temps que les autres élèves qui n'ont pas été appelés. On dirait bien que c'est le Lieutenant Jeff, qui va se charger de nous.
— Mes chers petits vous avez signé pour quelques semaines de reprise en main à ma façon. Je ne veux en aucun cas vous entendre vous plaindre ou geindre, sinon les séances s’intensifieront. Pour ce matin, nous allons allez faire un petit tour en forêt.
Je ne sais pas trop à quoi m'attendre mais à la vue des réactions de mes camarades, ça ne va pas être une partie de plaisir.
— Je déconseille à quiconque de se faire distancer, nous sommes d'accord.
— Oui, Lieutenant.
Nous courons depuis 1 heure et je n'en peux plus, je ne sais pas si on est encore loin du lycée mais j'ai l'impression que je vais cracher mes poumons tellement je suis exténuée. Je n'ose pas demander une pause, nous courons tous en file indienne, le Lieutenant donnant le tempo. Tout à l'heure, une recrue s'est faite distancer, elle a gagné le droit de refaire le parcours ce soir avant d'aller dormir, je me concentre donc pour éviter ce désagrément qui ne m’enchante guère.
Enfin, je vois le lycée, 2 heures 30 de montée et de descente en pleine forêt avec des obstacles à éviter. Habituellement, j'aurai certainement moins galéré, mais aujourd'hui les effets de cette saloperie de drogue sont toujours présents. Moi qui croyais pouvoir aller prendre une bonne douche, je me retrouve au sol à faire des abdos, mes pieds sont tenus par ce sadique de Lieutenant qui compte pour que je n'en rate pas un. Quand il a annoncé 150 abdos, les larmes ont coulés sur mes joues, j'étais tellement épuisée et lui m’a dit avec son petit sourire en coin "Ely, tu l'as bien cherché."
Vers 11 heures 30, la séance s’est enfin terminée. Je me suis dirigée vers ma chambre pour y prendre une douche bien chaude, mais qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai compris que je n'aurais que de l'eau froide. J'ai envie de hurler tellement je suis en colère après lui, après moi, après ce Lieutenant. Mes nerfs sont à rudes épreuves.
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