62. Le sursis
PDV du lieutenant
Juste avant d'entrer Fred m'a envoyé un texto faisant part de ses inquiétudes car il a entendu les hurlements d'Ely. Je me dois de le rassurer et lui expliquer pourquoi j'ai dû être aussi dur avec elle.
Je dépose donc le plateau sur le bureau pour qu'elle déjeune, le temps que je rejoigne Fred. A sa tête déconfite, je pense que lorsque je reviendrai le bol sera toujours au même endroit malgré ma mise en garde. Au moins, je pourrai continuer à m'amuser un peu avec elle.
Ce matin, j'ai dû alléger la sanction. Je me suis rendu compte qu'Ely ne supporterait jamais les 15 coups et ce n'est pas mon but d'aller au-delà de ce qu'elle peut supporter. Voilà pourquoi elle se retrouve avec du sursis. Mais, la connaissant, le sursis ne devrait pas rester longtemps, elle est incapable de bien se comporter plus d’une heure.
Je frappe avant d'entrer, je n'attends pas sa permission, vu l'heure je sais qu'il est seul. Son regard vide et triste me montre tous les sentiments qu'il ressent pour Ely, je dois le secouer s’il ne veut pas la perdre. Car elle a démontré à plusieurs reprises que c'était une soumise corps et âme. S’il ne se comporte pas comme un Maître, elle cherchera mieux ailleurs et il la perdra.
— Salut Fred
— Salut.
Son ton morne, me démontre qu'il faut que je lui fasse un électrochoc pour qu'il réagisse enfin comme le Maître qu'il était.
— Bien ! je vais être direct, tu es loin d'être un Maître pour Ely, les cris de douleur de tes soumises ne te dérangent pas d'habitude. Par conséquent, je ne veux pas que tu te mêles de ce que je fais subir à Ely. Et pour ta gouverne, elle le mérite amplement, elle ne t'a pas respecté hier en t'insultant et ce matin elle s'est planquée pour échapper à une partie de sa punition. Malheureusement pour elle, en la cherchant, je me suis piqué dans une ortie. Je pense que tu as deviné la suite.
Fred : Quoi ? Rien ne lui fait peur ! Dans ce cas tu as raison, il faut que je me ressaisisse sinon elle me mangera tout cru.
Miracle, il réagit enfin. Pour détendre l'atmosphère je lui raconte que me suis retrouvé trempé en la cherchant pendant 2 heures
— Je l'ai retrouvée endormie au pied d'un arbre, du coup elle a eu le droit à une bonne douche glacée après le parcours. Mais à mon grand désespoir, cette sanction ne l'a pas dérangée d'après ses dires.
Je le vois sourire.
— Tu blagues, la dernière fois que j'ai coupé l'eau chaude elle a hurlé son désaccord. Tu t'es fait avoir en beauté, je suis loin d'être le seul à me faire mener en bateau. Quel phénomène cette Ely !
Alors là je tombe des nues, impossible qu'elle m'ait promené comme ça sans que je m'en rende compte, sinon c'est une très bonne comédienne. Je vérifierai par moi même à sa prochaine douche, pour le moment je resterai campé sur mes positions.
— Je te laisse, je ne veux pas la laisser trop longtemps toute seule.
— D'accord, bon courage.
PDV d'Ely
Un long moment est passé depuis qu'il est sorti. J'avais largement le temps de jeter cette ignoble soupe. Le souci c'est que j'ai très faim, vivement ce midi.
Il entre rapidement, jette un œil à mon bol pendant que je prends la position qu'il m'a demandé de prendre à chaque fois qu'il entre dans cette pièce. Le contact de mes talons sur mes fesses accentue la douleur, je grimace ce qui n'a pas l'air de lui échapper.
— Très bien Ely, tu peux te relever. Vu ton état, tu feras les cours debout au tableau.
— Merci, Monsieur.
Il me tend une feuille puis s'installe dans son fauteuil. Des exercices d'anglais défilent sous mes yeux, je ne comprends pas un mot et lui me fixe en attendant que je m'exécute. Et bien là ce n'est vraiment pas gagné.
— J'attends !
Son ton me fait sursauter, je me lance donc.
— Je suis désolée mais je ne comprends rien en anglais, j'ai besoin d'aide.
Cette demande m'écorche le cœur, jamais je n'ai demandé d'aide à personne. De toute façon, je n'ai jamais eu personne sur qui compter depuis que ma meilleure amie est partie à cause de moi.
Le lieutenant me rejoint d'un pas décidé. Alors que je pensais m'attirer ses foudres, il me répond calmement et avec le sourire.
— Bien Ely, je suis content que tu demandes enfin de l'aide.
Mon cœur se serre, je viens de réaliser que personne ne s'était jamais soucié de moi comme eux le font depuis que je suis entre leurs murs.
Il prend ma feuille et la dépose sur son bureau.
— Nous allons commencer par le début Ely, je t'explique les bases puis tu feras des exercices pour les appliquer. D'accord ?
— Oui, Monsieur.
Il commence à m'expliquer l'utilisation des 2 sortes de présent en anglais alors qu'on en a seulement un seul en français. Il me donne ensuite des phrases où je dois choisir entre les deux présents.
— Tu as bien travaillé, je vais chercher ton repas.
Je n'en reviens pas, le temps est passé rapidement pour une fois. Je me sens bien malgré mes fesses qui chauffent encore. Cependant, cette chaleur me rappelle à chaque minute que malgré mes bêtises, le lieutenant ne me laisse pas tomber, chose que mon père a fait au départ de ma soit-disante mère.
Il revient très vite et à ma grande déception malgré toute la bonne volonté dont j'ai fait preuve ce matin, seul un bol de soupe trône sur le plateau. Je me décompose une nouvelle fois, avec le sourire, il répond à la question que je me pose tout bas.
— : Afin de te rappeler que tu as une punition en sursis, tu n'auras le droit qu'à des bols de soupe jusqu'à la fin de celui-ci. D'ailleurs tu n'aurais pas oublié une règle ?
Je prends aussitôt position, et me relève dès qu'il me l'ordonne.
— Je te laisse déguster, à tout à l'heure.
Je ne réponds pas. Trop énervée, je boude devant son explication.
— Ely !
Sa voix réprobatrice me fait réagir.
— Merci, Monsieur.
Je recommence le même manège que ce matin et je jette le contenu du bol dans les toilettes, je prends bien soin de tirer la chasse d'eau. Je repose le bol sur le plateau. Mon estomac grogne, j'ai de plus en plus faim, mon dernier repas remonte à hier soir. Comment vais-je pouvoir tenir sans manger avec en plus les exercices physiques qu'il m'impose.
D'ailleurs quand on parle du loup, on en voit la queue. Je n'ai pas décoléré, je risque d'être de mauvaise foi cette après midi.
Je prends position sans qu'il me le rappelle mais sans grande conviction. Il s'en rend compte car il me corrige en écartant plus mes jambes et en me faisant cambrer plus.
— Je veux te trouver dans cette position et non tout avachie Ely, suis je clair ?
— Oui, Monsieur.
— Pour ton manque d'implication, tu tiendras cette position pendant toute cette prochaine heure, d'ailleurs rappelle moi le règlement.
Je lui récite d'un ton morne, je jette un œil pour voir sa réaction. Son regard noir exprime son mécontentement qui ne tarde pas à me faire part.
— Recommence et récite le moi avec fierté ! Sinon j'exécute immédiatement le sursis.
Je reprends donc en y mettant un minimum de volonté, ce qui à l'air de lui convenir.
— Pendant le reste de cette heure, tu vas réciter toutes les règles de grammaire et d'orthographe que tu as apprises au cours de ce mois. Commence donc par l'utilisation du a.
— On utilise le a sans accent lorsqu'on peut le remplacer par avait.
Il me prend vraiment pour une conne avec ces règles de grammaire et d’orthographe de primaire !
— Bien, continue.
— Oui, Monsieur.
Je récite donc toutes les règles que j'ai déjà apprises sans erreur même si l'envie de me prendre sa tête ne me quittait pas, mais le sursis qui plane au-dessus de ma tête m'en empêche.
A la fin de ces règles, il m'impose de me relever avant de me mettre au tableau pour que je réalise des exercices avec toutes les règles qu'il vient de me faire réciter. Je réussis, surprise par ma progression scolaire obtenue par ces quelques semaines en leurs présences. Il ne manque pas de me féliciter pour les efforts que j'ai fournis aujourd'hui.
— Tu vas aller, toute seule, refaire le parcours de ce matin, je te conseille de rentrer dans les temps !
— Oui, Monsieur.
Le fait que je n'ai rien avalé va me compliquer réellement l'exercice, je me mords les doigts face à l'entêtement dont j'ai fait preuve devant ces 2 bols de soupe.
Je passe un tee-shirt ainsi qu'un short et pars à grande foulée.
Au milieu du parcours, je ressens un violent mal de tête, suivi d'étoiles. Puis le trou noir...
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