71. Jour de classe

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PDV d'Ely

Ce matin, mon Maître m'a réveillé aux aurores. Il m'explique pendant que je mange, que le lieutenant Jeff est le seul responsable de mon éducation. Il a carte blanche pour obtenir d'excellents résultats de ma part.

Le mot excellent me fait tiquer, moyen serait certainement plus judicieux. Pourquoi faire plus quand la moyenne suffit à décrocher le BAC !

Il m’explique aussi que chaque soir nous ferons un point sur la journée. En fonction de cet examen, j'obtiendrai soit une récompense, soit une punition, que la balle est dans mon camp.

Je déglutis face à cette annonce, je ne comprends rien. Il vient de me dire que le lieutenant est chargé de mon éducation, pourquoi ne pas séparer étude et vie privée ?

— Je te vois dubitative. En fait, j'aurai un regard sur tes études comme tuteur. Pendant la journée, je n'interviendrai pas à ton sujet bien que je sois le directeur. Par contre, le soir je veillerai comme un père le ferait sur ton comportement et tes résultats.

— Oui, Maître.

Désespérant, il n'y a pas d'autres mots qui me viennent en ce moment : double surveillance, génial !

— Bien assez parlé, file en cours. Et n'oublie pas: Comportement et travail sont de rigueur. Bonne journée Ely.

— Merci, Maître.

Je prends mes affaires et sors rapidement pour retrouver mon ancienne classe. Comme d'habitude, le silence règne dans les couloirs.

Je sors mon emploi du temps de mon sac pour voir par quoi on commence. Sciences physiques, ouf le lieutenant qui dispense cette matière est cool, on fait ce qu'on veut. Après, peut-être qu'il rapporte notre comportement au lieutenant Jeff. Cependant, je ne pense pas car je n'ai jamais eu de remontrance par rapport à mon attitude.

J'entends le bruit d'un trousseau de clé, la porte s'ouvre, je relève la tête pour entrer.

— OH, NON, PAS LUI !

Trop tard, je viens de dire tout haut ce que je voulais dire tout bas. Pourquoi je gaffe tout le temps ? Il va me tuer.

Il se retourne avec un superbe sourire sur ses lèvres.

— Je vois que ma compagnie vous fait plaisir. Qui vient de protester ?

Je ne me dénonce pas, hors de question d'avoir déjà à faire à lui. Je sais je suis lâche mais tant pis. Je veux goûter au plaisir de mon Maître ce soir et non à la douleur.

— Une nouvelle fois, je vois votre courage. Personne ne veut dénoncer son camarade ? Je vous laisse le temps de réfléchir, je vais préparer mes affaires.

Dylan, dit aux autres de ne pas me dénoncer, dis-je en chuchotant pour que le lieutenant ne m’entende pas. Il me regarde, je le remercie silencieusement. Tout à l'heure, j'aurais une conversation avec lui, il me protège alors que je l'ignore. Me suis-je trompée à son sujet ?

PDV de Jeff

Je simule la préparation de mes affaires. En fait, je veux regarder la vidéo du couloir. Je ne suis pas sûr de l'identité de la personne. Mais sans surprise la vidéo confirme mes pensées. Ely est loin d'être docile à mon grand plaisir.

J'ai l'impression qu'elle oublie qu'elle joue à un jeu dangereux avec moi.

Je retourne dans le couloir.

— Alors, qui est la coupable ?

J'appuie sur le "la". J'espère qu'elle comprendra par elle même que je sais.

— Personne ne veut dénoncer cette lâche.

Un silence suit, personne ne bouge. Il me fixe, il devrait savoir que je me vengerai dans les minutes qui suivent.

— Très bien, vous avez 5 minutes, pas une de plus, pour enfiler votre tenue de sport. Je vous retrouve devant l'entrée de l'internat.

Je sais que pour Ely, il lui sera très compliqué d'être dans les temps car l'appartement de Fred est à l'opposé de l'internat.

Ils s'en vont en courant, personne n'a râlé serait-il en train de se liguer contre nous ? Je repense aux débuts d'Ely avec Dylan, qui me dit qu'ils ne vont pas faire bloc ? Je ne pense pas, ils sont fâchés, depuis qu'il l’a dénoncée . Dans ce cas, pourquoi n’a-t-il rien dit aujourd'hui ?

Je regarde ma montre, personne n'est encore arrivée, ils leur restent seulement 1 minute.

La minute passe, toujours personne, c'est quoi ce bazar à la fin. Habituellement, ce sont de vrais moutons, la peur de mes punitions, je suppose.

Une nouvelle fois je jette un œil à ma montre, 7 minutes de retard. Ils ont 7 putains de minutes de retard. Ils se fichent de moi maintenant, je suis formel. Et bien mes petits, sachez que je ne vais pas vous rater.

Je vois Ely arriver en courant, ses yeux s'agrandissent, étonnée de ne pas voir les autres. Je ne lui adresse pas la parole, je le ferai quand ces petits minables seront arrivés.

Au même moment, je vois les autres arriver bien tranquillement. Je bous littéralement, personne ne me défie de la sorte, ils le savent pourtant.

— Vous avez 8 minutes de retard, vous en payerez les conséquences ! criais-je.

Je vois Dylan faire un clin d'œil à Ely, c'est donc bien ça, Dylan aide Ely. Je les recadrerai tous les 2 ce soir.

— Dylan et Ely, je vous dérange.

Ils répondent en cœur, à croire qu'ils se sont passés le mot.

— Oh, non Monsieur, on n'oserait pas. Puis ils éclatent de rire, je constate qu'ils ont retrouvé leur complicité du début.

— 2 heures de retenue ce soir pour vous 2, je vais vous apprendre à vous prendre ma tête. De plus, venez tous les 2 devant moi.

Je vois Ely blanchir, elle rigole moins à présent. Dylan lui reste décontracté.

— La coupable ne s'est pas dénoncée et vous n'avez pas souhaité la dénoncer. Par conséquent, vous allez faire le parcours sportif numéro 5.

Ely lève la main, je lui donne la parole.

— C'est moi qui ai parlé, lieutenant.

— Il est trop tard pour épargner ta classe, il fallait y penser avant.

PDV d'Ely

A la vue du parcours sportif qui s'annonce, je préfère me dénoncer pour que mes camarades ne le subissent pas à ma place.

Le connard, il ne revient pas sur sa punition alors que je me suis dénoncée.

— Puisque vous êtes solidaires, vous le serez également pendant cet exercice. Vous serez attachés 2 par 2 pour exécuter ce parcours. De plus, vous le ferez chaque matin pendant 8 jours, 1 fois pour aujourd'hui et 7 fois pour les 7 minutes de retard. Suivez-moi !

On se retrouve devant le parcours tout boueux, la pluie de cette nuit, n'arrange pas nos affaires.

— Sam et Virginie, vous commencez.

Je le vois les attacher, puis fait de même avec les suivants. Il lance les groupes les uns après les autres à environ 5 minutes d'écart entre chaque.

Je constate que je passerai avec Dylan, bonne idée mon lieutenant. A la vue du passage de mes camarades, le parcours s’avère très difficile.

— A vous, dit-il de son air aimable. Je vous ai à l'œil tous les 2, ne l'oubliez pas !

Nous débutons le parcours lentement, autant prendre son temps, pourquoi se dépêcher ?

Pdv du lieutenant

— Vous continuez à vous moquez de mon autorité !

Je les vois sourire. Je ne relève pas, on verra si après une fessée ce soir ils souriront autant. Je vais leur donner une petite piste de ce qui les attend.

— Je me réjouis des larmes que je verrai sur vos beaux visages ce soir.

Ils se fixent, je pense qu'Ely a compris. Elle lance un regard à Dylan et partent en courant vers le premier obstacle. Ils glissent plusieurs fois, la poutre à 3 centimètres du sol étant devenue glissante au fil des passages. Je ne les ai pas fait partir en dernier pour rien.

Pendant tout le parcours, je les suis pour leur mettre encore plus la pression.

Ils arrivent aux passages où il faut ramper dans la boue sur environ 500 mètres. Au premier abord, c'est plutôt simple mais attachés l’un à l’autre cela devient vite un calvaire, surtout que le passage a été bien massacré par la course des autres.

Ils ressortent tous les 2 dans un état pitoyable. Ils commencent à rejoindre rapidement l'obstacle suivant sauf qu'Ely s'arrête net sans prévenir Dylan. Ils tombent tous les 2 l'un sur l'autre. J'éclate de rire, Ely me regarde d'un regard noir.

Je comprends rapidement ce qui vient de se passer. Ely a une peur terrible du vide, j'avais complètement oublié.

— Debout, nous n'avons pas que ça à faire !

Ils ne répondent pas. Dylan aide Ely à se relever.

Il la prend dans ses bras pour passer le long du ravin. Elle se blottit contre lui. Je n'ai aucune idée de ce qu'il lui dit, ce qui est sûr c'est qu'elle se calme.

Il m'énerve vraiment lui, de quel droit touche t-il Ely ? Si elle n'était pas à Fred, elle m'appartiendrait. Je me note de ne plus jamais les mettre ensemble. Leurs comportements n'arrangent pas mon humeur.

Ils finissent le parcours avec de la boue de la tête au pied.

Hors de question qu'ils se douchent, ces 2 là. J'ai ordonné aux autres d'aller prendre une douche pendant le passage de ces 2 acolytes.

— Suivez moi !

Pdv d'Ely

Je me demande où il nous emmène, en tous cas je suis heureuse que Dylan me soutienne.

On prend le chemin de notre classe.

— Ely au premier rang juste devant moi et toi Dylan au fond.

— Et la douche ?

— C'est la suite de votre punition pour vous êtes ligués contre moi. Cette boue va vous rappeler pourquoi vous avez été punis et ce jusqu'à ce soir.

Et pour bien faire monter la pression, il rajoute.

— D'ailleurs Ely, je me demande bien comment va réagir le colonel ?

Il n'emploie pas le mot Maître, personne n'est au courant de la relation que j'entretiens avec le colonel.

Je vois les autres entrer, ils sont stupéfaits de nous voir dans cet état. J'entends pas mal de réflexion à son encontre. "quel sadique!", "il ne changera jamais"... Ils les placent également, je sens qu'on va s'éclater pendant notre année de terminale.

— Nous allons enfin pouvoir commencer. Pour répondre à la réflexion d'Ely de ce matin et, pour laquelle, elle a fait punir toute la classe, je vous aurai à partir d'aujourd'hui dans toutes les matières. C'est donc avec plaisir que je vous retrouverais chaque jour.

Un brouhaha s'installe dans la classe.

— SILENCE ! Si vous ne voulez pas goûter à une nouvelle sanction.

Aussitôt, les élèves se taisent.

— Après ces 2 heures perdues à vous recadrer, je vais vous expliquer le nouveau fonctionnement. Sur chaque table, j'ai déposé du travail. Vous commencez par celui que vous voulez. Ce qui est sûr, c'est que vendredi soir, tout ce qui est posé sur votre bureau doit être terminé. Sinon, vous viendrez le finir samedi et dimanche. Si vous avez besoin d'explications, vous levez la main. Je passerai corriger votre travail quand vous aurez terminé. Si je suis occupé, vous continuez avec une autre matière. Chaque soir après la classe, vous aurez 2 heures d'études obligatoires ici. Je vous laisserai travailler sans intervenir, sauf si vous en avez besoin. Au travail maintenant !

L'ordre vient de tomber, j'entends les feuilles tourner et retourner alors que je ne me donne même pas la peine de regarder ce que nous avons à faire.

Il nous laisse travailler seul, passant dans les rangs pour donner des explications et corriger.

Tout le monde à l'air d'avancer à par moi, je suis sale et j'ai froid. Ce n'est pas en me laissant transis de froid et couverte de terre que je vais travailler, il peut toujours rêver !

L'heure sonne.

— Vous pouvez sortir 5 minutes, vous avez bien travaillé. Dit-il content.

Je me lève prête à sortir lorsqu'il dit beaucoup moins aimablement.

— ELY, RESTE LÀ !

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