C’était la seconde nuit qu’Isyl vécut dans la cage en étant éveillée, mais cette fois, ce n’était pas dût à la peur que ses yeux ne voulus pas se fermer. C’était la douleur intense dans son bras gauche qui la tiraillait au moindre mouvement. Malgré son petit bain dans l’eau de la rivière, sa magie était comme hébétée et avait dût mal à lui réparer son bras. Tandis que l’ondine en elle, était apaisée par l’eau qui était encore imprégnée dans ses vêtements. L’elfe était à l’écoute des voix basses qui s’échangèrent autour d’un feu de camp.

Elle n’avait pas la vue d’une elfe qui pouvait voir dans la nuit profonde, mais elle était sûre que la marchande la fixait là où elle était assise.

- … Lukà. Soupira le chef du convoi. Qui était cette vieille qui te connaissait sur le chemin ? Va-t-elle prévenir une garnison d’église de l’eau ? J’aimerais éviter de devoir laisser des corps derrière moi. Finit-il d’un ton légèrement faussement prévenant.

Lukà croisa ses bras sur sa poitrine, et leva la tête d’un air de défi vers l’homme.

- C’est une sorcière.

Un frisson traversa tous les hommes, même certains mirent une main sur la manche de leur arme, en fixant plus précisément autour d’eux, de peur qu’elle apparaisse entre les arbres.

- Je l’ai croisée la première fois que je suis venue dans la région, et depuis elle apparaît quand je traverse ces bois.

Isyl perçut le mensonge à travers les mots de la drow, mais son visage neutre ne laissait transpercé aucune émotion. L’humain se laissa berner.

- Je vois. Mais tu n’as pas répondu à ma seconde question. Insista-t-il, en se penchant vers l’avant et faisant grandir son « ombre », le molosse surplombait son maître et l’épéiste qui ne jeta qu’un rapide coup d’œil vers les yeux incandescents.

- C’est une sorcière de sang. Elle se fera tuée si elle croiserait le chemin des paladins de l’église de l’eau alors, pourquoi elle nous dénoncerais ? Répondit Lukà, en décroisant ses bras. Tu as fini tes questions ?

- Moi, avoir une ! Pourquoi être proche de l’ondine ? Demanda l’orc, hachant les mots comme s’il ne maîtriser qu’à moitié la langue commune d’Emerysia.

Lukà répondit sans jeter un regard à la montagne de muscles venant de Midgard, le désert infernal. Toujours en fixant le chef, elle se permit un petit sourire.

- Je l’aime bien.

Le chef du convoi dût percevoir un sentiment qu’Isyl ne perçut pas, parce qu’elle ne compris pas la phrase qui suivit.

- Elle est à toi !

Lukà tourna son regard vers la cage et Isyl frissonna de malaise quand ce regard perçant se posa uniquement sur elle.

- Je crois que tu vas bien t’amuser avec elle. Ricana le chef du convoi.

Isyl ne put entendre le reste de la conversation car la main de Krolm dans sa chevelure la distrayait assez pour qu’elle s’endorme avec une sensation étrange dans le ventre.