Le Passage du Rubicon
Lors du naufrage du Titanic, on put voir un spectacle abominable : César s’apprêtait à franchir le Rubicon et cherchait avec acharnement une phrase épique qui immortaliserait cet instant.
Les ours blancs dévoraient de petits nouveaux nés morts de peur dans l’entrechoquement des icebergs ; c’était le jour décisif où, selon ses calculs précis et raffinées, l’Amérique devait apparaître aux yeux émerveillés de Christophe Colomb.
Soudain un centurion, en train de nettoyer son slip dans la rivière, jeta au loin son short ; devant ce spectacle grandiose le Samouraï se prosterna face au soleil levant.
Mais il avait dû se tromper de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines, car c’est aux Indes qu’il venait d’accoster, dans un hurlement de rage.
L’idée vint à Jules de s’exclamer : « Ciel, il va prendre froid ! Qu’on le rhabille et qu’on le porte dans ma baignoire et tâchez de lui redonner figure humaine ».
La vigie hurla : « Sauve qui peut, laissez-moi descendre, j’ai manqué l’arrêt précédent. Que dira-ton de moi si je loupe mes rendez-vous avec l’histoire ? »
Dans un élan unanime, tous les soldats romains jurèrent de remplir la mission qui leur était confiée, de vaincre et/ou de mourir, au choix.
« Après tout je m’en fiche, avoua l’Amiral génois, et comme je n’ai rien de prévu pour ce soir, je vous invite tous à venir regarder à la télé le remake de Pearl Harbor.
Et, brandissant son sabre, le Fils du Ciel se fit hara-kiri.
Moralité : le short en est jeté.
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