Austerlitz, Morne Plaine
- Vous avez vu le conducteur de la voiture ?
- Non, mais j’ai vu de très près son engin foncer quasiment sur moi ! Il a bien failli m’écraser, l’animal.
- Il ressemblait à Grouchy !
- Grouchy n’était pas un animal, mais un Maréchal de France, si ma mémoire est bonne.
- Alors ce n’était peut-être pas Grouchy.
- C’était Blücher, pour sûr. Jamais un Maréchal de France n’eût écrasé un bon Français.
- C’est surprenant.
- Quoi donc ?
- Chaque fois que je vois passer Grouchy, je pense à Austerlitz.
- La gare ?
- La gare aussi, par association d’idée.
- En parlant de Grouchy, association d’idée ou pas, il n’y était pas.
- Grouchy en Gare d’Austerlitz ? Ca n’est pas étonnant.
- Non ! A la Bataille de. Il n’y était pas.
- Pour ça non. Qu’est-ce que Victor Hugo nous a bassiné avec sa morne plaine : « Grouchy ? – C’était Blücher ! »
- Je vous parle de la Bataille d’Austerlitz : il n’y était pas, Grouchy.
- Ah bon ? Et Blücher ?
- Non plus.
- Sapristi ! Ils étaient pourtant toujours tous les trois ensembles, ceux-là.
- Eh oui. Sauf à Austerlitz. La Bataille d’Austerlitz, pour être précis.
- D’où son nom.
- A la Gare ?
- Non, la Bataille, vous qui aimez la précision.
- Mais alors, d’où vient le nom d’Austerlitz à la Gare du même nom ?
- Par référence à la Bataille du même nom que la Gare, je présume.
- Vous présumez mal : elle aurait dû alors s’appeler Gare de la Bataille d’Austerlitz.
- Ou Gare de la Bataille d’Austerlitz remportée par l’Empereur Napoléon Ier.
- Oui, c’eût été plus simple.
- Et facile à retenir.
Annotations
Versions