Dans les ténèbres
Le noir complet. Plus de bruit. Plus de vie.
Le temps qui file, défile, s'écoule sans emprise, sans accroche.
L'horloge de mon coeur éperdu dans la nuit. Ses battements rapides qui compte le temps restant avant de lacher prise. Mon souffle qui peine, inspirations, expirations, comme une sonnerie en atteinte, ou une bombe. Une bombe qui saura me faire perdre la tête.
Tout ici, tout en moi est une sombre pendule qui attend, patiemment, que mon esprit s'envole.
Je ne peux rien faire. Mon corps figé ne me répond plus, exepté ma bouche qui s'entrouve et se referme doucement, et mes paupières qui papillonent. Mes pensées sont lentes. Embrumées. Presque déjà mortes. Je ne perçois aucune odeur, aucune lumière, aucun bruit extérieur.
Alors je sombre pour oublier le temps qui passe. Je m'endors, pas pour aller au pays des rêves, qui semble m'avoir oublié au bord du chemin, mais pour rejoindre le néant, où même le temps est annihilé.
J'alterne les sommes et les semi-éveils, et j'attend, avec au ventre une peur qui me dévore : celle de rester là pour l'éternité.
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