L'aube est là
Assise sur l'herbe humide de rosée, j'écoute le vent tournoyer. Ses rafales jettent au loin quelques feuilles rousses, qui s'envolent et tourbillonent dans l'air froid d'hiver, essayant en vain d'atteindre l'horizon. Le ciel est chargé de nuages, et les premières lumières du jour ont du mal à se frayer un chemin dans cette mer de coton; pourtant je sens que la nuit s'éloigne à regrets, laissant le soleil s'exprimer en orange, jaune et rose pâle. L'aube est là.
La ville est encore endormie. Je semble être la seule éveillée à cette heure bien matinale, et alors que d'ordinaire tout n'est qu'activités et bruits, un fragile silence s'installe. Je profite de l'appaisement qui règne, savoure cette accalmie et regarde le soleil s'élever, doucement. Je m'allonge dans l'herbe pour prétendre un instant que les grilles du parc avec, derrière elles, les bâtiments de béton et les tours d'acier n'existent plus. Je ferme les yeux, tâchant d'oublier les tracas quotidiens et soucis passagers, pour me recentrer sur le principal. Quand je sens qu'enfin je suis un petit peu plus sereine, plus paisible, je soulève mes paupières.
Une nouvelle journée m'accueille. Et quelques brins de soleil.
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