Chapitre 38 : "Une bande de richards".

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Reposée d’une grasse matinée bien méritée, Kimi sortit de son lit vêtu de son tout nouveau pyjama. Elle s’empressa de réfugier ses pieds froids dans la paire de pantoufle lapin qui l’attendait sagement au sol. Pour Noël, Dossan avait décidé de la couvrir de confort. Elle eut du mal à se séparer du plaid chaud qui s’entassait sur deux autres couvertures. Ils les avaient bien trop gâtés cette année, mais c’était la première année qu’ils faisaient les fêtes à trois. Auparavant, ça n’avait toujours été que lui et Kimi.

En arrivant au rez-de-chaussée, cette dernière découvrit Leroy à moitié dans le gaz et sa chevelure cendrée en pétard. Il vacillait torse-nu dans la maison, tentant d’aplatir compulsivement ses petites bouclettes. Celui-là n’était vraiment pas du matin. Elle se demanda comment il n’avait pas froid, alors que son premier réflexe en descendant avait été d’augmenter le chauffage.

La tête dans le frigo, il bailla et chercha longuement la boite de lait. Kimi, attendant derrière, s’impatienta et le prit à sa place. Ses yeux tombèrent au passage sur son dos abîmé d’un nombre incalculable de cicatrices. Il était résistant au froid, mais pas seulement.

Dans un silence respectueux, ils remplirent tout deux leurs bols de céréales et s’installèrent dans le fauteuil. La cuillère en bouche, Kimi parcouru la pièce des yeux :

  • Papa n’est toujours pas rentré des courses ?

L’autre hocha de la tête en guise de "non". Il sembla soudain plus réveillé. Une question le titillait, observant longuement les flocons flottant dans son lait. Kimi distinguait parfaitement ces silences et leur signification. Elle constata son malaise alors que leur regards se croisèrent. D’un petit mouvement de tête, elle lui indiqua de se lancer :

  • Tu… Ça fait combien de temps… que tu l’appelles “Papa” ?
  • Oh, lâcha-t-elle, étonnée qu’il s’en tracasse.

Il y avait maintenant presque deux mois qu’il était arrivé au sein du foyer. C’était définitivement trop tôt pour qu’il l’appelle ainsi. Mais s’il se posait la question, n’était-ce pas qu’il en avait envie ? Pour Kimi, ça lui avait pris tellement de temps qu’elle avait du mal à l’imaginé. Leroy attendait une réponse, la toisant de ses yeux orangés. Elle commença aussi à touiller sa cuillère dans son lait.

  • Encore maintenant je l’appelle beaucoup Dossan, mais… la première fois…

Elle hésita longuement.

  • La première fois que je l’ai appelé “papa”, c’est lorsqu’on est revenu de… C’était cette nuit “là”, répondit-elle péniblement.

À cette réponse, le regard perçant de Leroy s’agrandit et se rapetissa immédiatement. Il portait dès lors un masque bien triste. Elle lui conseilla de ne pas se mettre la pression et de l’appeler comme il le souhaitait. Il avertit simplement son regard en guise de réponse. L’idée de l’appeler “papa” le rendait anxieux. Kimi lui sourit tendrement et vint se blottir à ses côtés. Elle le trouvait adorable derrière sa mine renfrognée. Elle pensa alors à Sky et à sa tête de cochon, puis aux autres. En début d’après-midi, elle irait prendre sa douche et se préparer pour la fête du soir. Est-ce que ça irait avec Leroy ?

  • Ce soir, finalement tu restes ?
  • Oui, un peu, après j’irais chez Benjamin.

Elle accepta son choix. Il avait beaucoup de mal a géré la “foule” après tout. Elle se demanda également s’il avait connaissance des “Richess”. Kimi n’avait encore rien dit sur le statut de ses amis. Dossan réagirait-il bien ? D’ici peu, il serait dans la confidence. Le passé lui avait prouvé qu’il savait tenir sa langue, mais il la taquinerait certainement. D’office, même. Alors qu’en début d’année elle prônait haut et fort que jamais elle ne s’entendrait avec les “richards de cette école”, voilà qu’elle avait copiné avec l’élite de Saint-Clair. En y repensant le rouge lui montait aux joues.

***

À une heure de voiture, dans un grand manoir qui aurait de quoi donner froid dans le dos s’il n’était pas autant décoré de lierre et de fleurs, Selim se préparait pour la fête. L’allure de sa maison donnait l’impression qu’un vieux vampire frileux y résidait. Elle se décorait de tapis rouges au sol, de tentures épaisses aux fenêtres, avec des murs soit de briques ou colorés de tapisseries boisés. En cette période hivernale, le feu grondait constamment dans la cheminée en pierre autour de laquelle s’étendait des fauteuils en velours. La plupart des meubles étaient faits de chêne et les pièces à coucher possédaient d’immenses lits recouvert de duvet. L'antre des Hodaïbi avait tout de la maison rêver pour passer les fêtes, un grand sapin traditionnel statuant au cœur de leur demeure pour l’occasion.

Selim faisait craquer le parquet à l’étage, se précipitant dans la pièce où il était certain de trouver sa mère. En effet, comme il s’y attendait, il la trouva en tenue de sport, un casque audio sur la tête, en train de courir sur son tapis de course. Il pénétra dans son sanctuaire fait d’haltères et de ces machines de tortures qui la tenait en forme. Selim avait parfois honte de penser qu’il la trouvait sexy. Ses longs cheveux noirs retombaient en queue de cheval dans son magnifique dos sculpté que sa brassière laissait allégrement entrevoir. À chaque fois qu’il la voyait dans ses vêtements qui mettaient en valeurs ses formes, il pensait qu’il avait bien de la chance d’avoir une maman aussi canon. Il se posta devant le tapis pour l’interpeller. Manquant de s’emmêler les pieds, elle diminua la vitesse et retira son casque de ces deux oreilles.

  • Imbécile, j’ai eu la peur de ma vie, fit-elle en déposant une main sur sa poitrine.
  • Je t’ai déjà dit plein de fois de mettre moins fort ta musique. A chaque fois tu sursautes et après c’est moi qui ai peur de t’appeler !

Face aux gronderies de son fils, Madame Katerina Hodaïbi répondit par une grimace. Elle lui tira la langue avant de reprendre son sérieux et lui donner l’occasion de s’exprimer :

  • Je voulais juste te dire que j’y vais…
  • Tu penses rentrer tard ?
  • Les gars m’ont invité à rester dormir, c’est ok ?
  • Oui bien sûr, répondit-elle alors qu’elle s’essuyait le front. Mais tu ne voulais pas que je te conduise ? Je peux…
  • Nan, ça va ! J’ai passé l’âge de me faire conduire par ma mère ! exagéra-t-il en se perdant à son tour dans des grimaces.
  • Et si tu me rendais tous tes cadeaux de Noël ? Allez, amuse-toi bien et sois calme, je ne voudrais pas avoir une nouvelle famille sur le dos, hum ? ajouta-t-elle en sachant pertinemment quel genre d’enfant turbulent elle avait mis au monde.

Riant à ses taquineries, Selim s’enfuit dans le couloir en pensant qu’il avait réussi son coup. Très sociable, il avait facilement trouver une excuse pour sortir avec ces “copains”, prétextant une invitation à un match de hockey. Sa mère avait toujours été “cool” sur les sorties, mais juste par précaution, il avait acheté une place pour paraître crédible.

Nice eut plus de difficultés à trouver un bon bobard. Elle avait peu d’amis, si bien que lorsqu’elle annonça qu’une copine l’avait invité à dormir, elle douta elle-même de son ingéniosité. À l’inverse de la maison de son amoureux, elle vivait dans un endroit très aéré, sophistiqué, mais également accueillant. Il y avait malgré tout ce blanc une ambiance familiale qui se dégageait de leur chez-eux. Lorsqu’elle se pointa devant ses parents qui faisaient leur compte assis à l'ilot de la cuisine, sa mère l’observa longuement.

  • Une copine ? demanda cette dernière.
  • Oui, c’est une fille de mon année, on s’est rencontrées à la bibliothèque et je l’ai aidé dans cette dernière session d’examen…
  • Est-ce que c’est pour ça que tu as eu de moins belles notes à ton bulletin ? la questionna alors son père qui retira la paire de lunettes trônant sur son nez pour glisser ses prunelles claires dans les siennes.
  • Hum, non… je… la première partie du cursus était plus compliquée. Maintenant que j’ai les bases, je pense pouvoir m’améliorer…

Elle n’avait aucune idée de ce qui pouvait traverser l’esprit de son père en ce moment-même. Il gardait toujours son calme et ne se mettait jamais en colère. C’était un homme doux, mais elle craignait de le décevoir. Il l’avait toujours poussé au-delà de ses capacités. s’il ne l’avait pas fait, elle ne serrait pas en troisième comme les autres “Richess”. Ça n’avait pas été chose aisé de sauter une année, mais Nice n’avait pas abandonné, parce qu’à chaque échec, il avait su lui montrer sa déception. Elle se sentait comme le mouton noir des sept familles et n’osait faire face à son père, certes gentil, mais exigeant.

  • Ça ne me dérange pas, mais je veux pouvoir contacter les parents de cette jeune-fille ? De quelle famille s’agit-il ? lui demanda sa mère.
  • Ah, c’est une élève boursière, donc je ne sais pas si…
  • Ça explique donc les cours particuliers que tu lui as donnés. Tu ne devrais pas sacrifier ton temps d’études pour les autres. Être généreuse c’est bien, mais penser à soi, c’est encore mieux.
  • Oui, maman…
  • Alors, peux-tu lui demander le contact de ses parents ?
  • C’est que… N’est-ce pas un peu gênant ? Je veux dire, de nos jours ça ne se fait plus trop…
  • Nice, voyons ! Bien sûr que ça se fait ! Tu te rends chez des inconnus, c’est important que nous sachions où tu te trouves…

Elle commençait à croire qu’elle aurait dû inventer un autre mensonge. À ce rythme, elle devrait annuler.

  • Est-ce que je peux au moins avoir le nom de cette fille ?
  • Euh… Oui, elle s’appelle Kimi…

Tandis que mère et fille continuait à négocier les termes de cette sortie, son père sembla perdu dans le vague. Si elle avait eu idée des souvenirs qui traversait son esprit, Nice se serait sentie moins coupable de leur mentir. Le prénom de Kimi réveilla en Michael Challen de douloureux souvenirs au sujet d’une promesse qui n’avait pu être tenu. À la mort d’Alicia et à l’enfermement de Louis, aucun des Richess de l’ancienne génération ne surent ce que devint leur fille. Pas moyen de revenir sur le dossier, même en y versant les sommes nécessaires. Aucune n’avait été accepté : “Classé confidentiel”. Il en relevait du secret professionnel et de la protection de l’enfant. Finalement, la petite qui était censé accompagné leurs enfants dans cette aventure devait être placé dans une famille dont il ne connaissait ni le nom ni l’existence. Michael sortit de ses pensées lorsque le ton s’échauffait entre les deux femmes de sa vie. Il se retint de dévisager sa fille avec tristesse.

  • Ça suffit, clôt-il le débat. Nous allons faire l’inverse. Tu leur donneras le numéro de notre chauffeur et s’il y a un quelconque problème, c’est lui qui nous le fera savoir, d’accord ? Va donc te préparer, je vais lui demander de te conduire.

D’un signe de tête, tout en tentant de cacher son étonnement, Nice le remercia et s’empressa d’enfiler une jolie jupette et une chemise blanche bouffante sur laquelle résidait un nœud bordeaux. Laure avait instauré un code vestimentaire pour la soirée, il fallait respecter les couleurs traditionnelles.

C’est donc dans une robe rouge de mère Noël que cette dernière frappa à la porte de chez Kimi. Lorsque celle-ci lui ouvrit dans une robe également, Laure ne put contenir sa joie et l’attrapa dans ses bras. Nullement décontenancé, elle s’invita dans le hall et zieuta chaque petit recoin. La blonde s’inquiétait de ce que penserait ses amis de sa maison.

  • C’est très mignon ! Enfin un peu de normalité ! Je t’avoue que c’est rafraîchissant, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi beau. Tu as menti, Kimi ! Oh, et j’ai une surprise, fit-elle en entrant dans le salon.

Elle était toute excitée et sortit des cornes de cerf pour les déposer sur le dessus de la tête de son amie. En découvrant Leroy, elle le salua et fit de même avec un bonnet de père Noël.

  • Enchantée ! Laure Ibiss, fit-elle en ajustant son présent sur son crâne.

Ce dernier fit des yeux ronds à sa sœur et regretta de ne pas être parti directement chez son ami. Mais avait-il bien entendu ? Ibiss ? “La chevelure mauve”, pensa-t-il.

  • Votre sapin est tout simplement magnifique ! Oh, je sais, je vais y déposer mon cadeau pour toi !
  • Laure…

Kimi ne pouvait s’empêcher de rire en la voyant se trémousser dans tous les sens. Lorsque Loyd arriva, suivi d’Alex, elle les motiva en sortant des bouteilles de vin volés dans les caves de son père. Le renard argenté se proposa immédiatement pour aider à la cuisine. Laure éclata de rire quand il sortit un homard d’un pack réfrigéré. Lui non plus ne faisait pas les choses à moitié. Trois Richess dans la maison et c’était déjà le bazar. Ayant migré dans le fauteuil Leroy se retrouva déstabilisé face au stoïcisme d’Alex. Il n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi patient. Alors que les fourneaux devenaient de plus en plus bruyant, ce dernier resta de marbre.

Il remarqua simplement qu’à la vision de la grande rousse sexy qui venait de débarquer, il plissa les yeux et esquissa un léger sourire en coin. La tension régnait toujours entre ces deux-là. Il la dévora des yeux quand elle se pencha pour lui dire bonjour avant qu’elle fasse de même avec Leroy. Il reculait de plus en plus face à la folie qui se dégageait de ces personnes.

Faye attrapa Nice dans son décolleté quand elle arriva peu après. Manquant de mourir étouffée, elle sembla être la seule à se poser une question essentielle :

  • Ton père n’est pas là, Kimi ?
  • Oh oui ! Je me demande beaucoup à quoi ressemble ce bel homme de plus prés, pouffa Laure.

Loyd manqua de s’étouffer avec un petit toast.

  • Espèce de malade… Nan, je crois qu’il traîne chez un copain pour nous laisser le plus de tranquillité possible.
  • Dommage, c’est vrai que de ce que j’en ai vu, il est pas mal du tout !
  • Mais ça va pas ! Les filles !

C’est Alex qui envoya un regard suspicieux à Faye cette fois. Il se leva pour la choper par la taille. Comme d’habitude tout le monde releva l’attention, mais ne prit pas la peine de les taquiner. Sauf Selim qui arriva tel une tempête de neige dans la maison. Il se calma immédiatement en voyant sa petite copine avec un petit chapeau de lutin. Des étoiles dans les yeux, il lui souhaita de bonnes fêtes au creux de l’oreille. Au fur et à mesure des présentations, Leroy comprit de qui Kimi s’était entourée.

Presque une heure se passa avant que Sky arrive :

  • Peut-être qu’il ne va pas venir ? se demanda alors Kimi.
  • Penses-tu, il se fait désirer comme il est là, plaisanta Loyd.

***

C’est pris d’un soudain pic de curiosité et d’une responsabilité paternelle que Dossan décida de rentrer doucement au bercail. Il avait prévu de rentrer un peu plus tard de chez son voisin avec qui il partageait des lectures, mais finalement, il se demandait bien qui pouvait être les amis qu’elle avait invité. Au total, il serait huit. Au volant de sa voiture, il se sentait très bête d’espérer que ces sept personnes soi celles qu’il avait toujours espéré qu’elles soient. Ce n’est pas parce qu’elle avait des contacts avec des Richess via sa classe qu’il devait s’emballer. Mais au fond, il espérait.

En arrivant dans sa rue, il ne put louper la limousine qui s’était garé devant sa maison. Sky en sortit emmitouflé dans une grande parka et une énorme écharpe. Il souriait en constatant qu’il était aussi frileux que sa mère. Donc il était bien l’un de ses copains ? Dossan sentit une bouffée de chaleur l’envahir. Le Richess le salua à travers la vitre quand il se gara et par politesse, l’attendit au pas de la porte.

  • Bonsoir Sky, tu vas bien ?
  • Monsieur Dan’s…
  • Je t’en prie, je t’ai dit la dernière fois de m’appeler Dossan, lui sourit-il en tapant ses pieds contre la pierre à l’entrée.

Sky lui sourit en retour de sous sa capuche entourée de fourrure. Il le fit entrer dans le hall. Il y avait tant d’agitation dans le salon que le restant du groupe ne les entendirent pas arriver. Les rires qui en provenaient donnèrent de quoi s’agiter à Dossan, tandis que le roi s’en amusait déjà.

  • Kimi n’a pas vraiment voulu me dire qui était invité, mais je ne suis pas étonné de te voir, lui dit-il en prenant sa veste, puis en la pendant au porte-manteau.
  • Elle a donc su garder le silence jusqu’au bout, je ne l’aurais pas cru, pouffa-t-il.

Les yeux de Dossan s’écarquillèrent à sa réponse. Pris d’un élan de confiance, Sky ouvrit fièrement la porte du salon et se fit accueillir en applaudissements pour son retard. Pour rire, Kimi le bouda instantanément et l’invita ensuite à les rejoindre. En s’avançant, elle croisa le regard de Dossan. Elle se doutait bien qu’il serait surpris, mais il y avait quelque chose sur son visage qui lui échappait. En découvrant, les sept Richess, ses yeux se mirent à briller. Il dut se contenir de toutes ses forces pour ne pas craquer. A l'inverse, il n'eut pas difficile à faire semblant d'être choqué. Pendant un instant, il eut l’impression de replongé dans le passé. Il se sentit bien. Kimi le regarda avec peine, sentant qu’il n’était plus lui-même. Elle ne comprenait pas vraiment, mais elle comprenait son choc.

Il les parcourut un à un en s’avançant dans le salon et se couvrit la bouche pour étouffer le rire qui s’en échappa.

À ce moment-là, Laure s’approcha avec toute la grâce qui l'incarnait :

  • Surprenant, n’est-ce pas ? Ce serait trop long à expliquer, mais Kimi nous a dit qu’on pouvait vous faire confiance, est-ce que c’est vrai ? Je ne voudrais pas être obligé de devoir mettre des bâtons dans les roues au père d’une de mes meilleures amies, gloussa-t-elle.
  • Je ne dirais rien, dit-il après un temps, mais à une seule condition : laissez-moi donc goutter à la cuvée de Chuck Ibiss, fit-il en montrant les bouteilles qu’il connaissait bien d’un geste.

Lorsqu’elle le servit et qu’elle proposa de trinquer, Dossan n’eut aucun doute sur le fait qu’elle était bien la fille de son père. Il chercha alors Leroy qui s'était déjà enfoui dans sa chambre, puis Kimi qu'il assassinat d'un câlin. Il ne put s’en empêcher :

  • Tu vois, finalement Saint-Clair, c’est pas si mal ?

Et voilà, elle savait qu’ils en arriveraient là. Elle ne lui répondit que par une grimace, mais au fond, elle pensa qu’il avait bien raison.

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