Mission sous haute tension - Lucas
Une réunion se clôturait en pleine agitation printanière, somme toute habituelle, pour un groupe aussi éclectique que le nôtre. Soudainement, le grand patron s’approcha vers moi, le regard perdu dans le vide. Une chose le tracassait, jusqu’à lui ôter son assurance. Il voulait s’entretenir avec moi à propos de l’invitation d’un indésirable au sein même de notre université.
Le nom de l’intrus ? Alain Semmour, un sale type, ce gars-là ! Il vociférait à qui voulait l’entendre des infamies sans aucune retenue, clamait haut et fort la pureté de ses idéaux raciaux, sans jamais oublier de rabaisser ses adversaires par esprit de médisance. Un beau portrait qui aurait sa place au beau milieu du salon doré de l’Élysée.
Les immigrés n’avaient pas grâce à ses yeux. Ils étaient tantôt des mercenaires à la botte du grand capital volant le pain d’honnêtes citoyens, et tantôt des parasites se gavant des allocations familiales sur le dos du contribuable.
Il n’aimait pas non plus les femmes. Elles étaient trop insolentes à son goût, et trop dépravées pour cet homme aux prétentions chevaleresque. Il fantasmait sur celles du passé… elles étaient obéissantes et délicates, voire à demi angéliques, s'exclama-t-il avec verve... ça le rendait nostalgique de cette histoire. Tout ça pour nier le fait qu’aucune femme ne désirait son coeur ou ne convoitait ses sourires perdus. Enfin bon… qui voudrait être accompagné au bal avec une personne à l’aigreur nauséeuse ? Même une sainte serait encline à refuser son invitation !
Pour ce qui est des “gauchistes” ? On n'en parle même pas ! Des fiottes sorties du fond des chiottes, voilà ce qu’il disait de nous. En tout cas, il n’avait pas l’air d’aimer grand monde, c’est le moins qu’on puisse dire ! Peut-être qu’il ne s’aimait pas lui-même. À savoir…
J’étais le seul au courant dans l’équipe ! C’est ce que le chef m’avoua à demi-mot. Il ne voulait pas compromettre la mission avec des animosités personnelles. On pouvait taper fort, et ça, il le savait ! Le seul bémol… c’était moi !
Qu’est-ce que j’y connaissais aux infiltrations ? Absolument rien… À part, mes parties à “metal gear solid” ! Je ne savais même pas mentir, c’est pour dire ! Il a longuement insisté pour que je tente l’expérience, tout en me faisant promettre de rester muet comme une tombe. Je devais le cacher à tout le monde… même à ma chérie.
Il me tapota l’épaule, à l’image d’un engagement tacite . Comme dit le dicton. Qui ne dit mot consent. Le “briefing” commença sans que je trouve la force d’émettre la moindre objection.
- Bon, écoute… ta mission est de connaître la date exacte à laquelle le rendez-vous aura lieu. Je pense qu’ils ne sont pas cons, au point de l’ébruiter, donc c’est la raison pour laquelle tu vas devoir les infiltrer.
- Pourquoi moi ? rétorquai-je, essayant en vain de me sortir du mauvais pétrin dans lequel je venais de m’embarquer pour ne pas avoir dit non. Ma politesse a le don de m’attirer des problèmes !
- Elle t’aime bien, me répondit-il avec un certain embarras. Tu ressembles trait pour trait à son petit frère.
- Comment tu sais tout ça ? Une chose m'échappait. Que savait-il exactement sur elle ? À quel point la connaissait-il ? Un mystère semblait planer derrière cette drôle d’affaire.
- C’est une longue histoire, mon ami ! On va dire… qu’on a été proche, puis qu’on s’est éloignées au fil des années, jusqu'à devenir ennemis. Quelle triste ironie que la vie humaine, tu ne trouves pas ?
- OK, je veux bien te suivre, disais-je guère convaincu par ses explications. Eux, ils savent dans quel camp, je suis ! Ils vont forcément me démasquer… et après qu’est-ce qu’il adviendra de moi ?
- Que crois-tu ? Qu’ils sont nés réacs ? Non, c'étaient des idéalistes aux grands cœurs, voulant changer le monde, avant de récolter de grosses claques dans la tronche. Alors ils ont changé de bord pour garder la face, et crier à qui voulait l’entendre… plus jamais ça ! Ils se sont promis de n’être plus des victimes pour ne pas finir en martyr, quitte à se transformer en bourreau. Oubliant que le second, usurpant la place du premier, portera éternellement son fardeau en tribut. Toute chose doit bien se payer un jour, non ? me regardant fixement du regard, sans que je sache trop quoi répondre. Tout en continuant son homélie. Dis-leur que tu as ouvert les yeux. Que tu es devenu un homme abouti par la bénédiction du réveil patriote ! Tu vas voir, ça va marcher ! balançait-il en rigolant, avant de me laisser à mon sinistre sort.
Le lendemain, je devais rejoindre une fille dénommée Lou, une amie à lui, qui n’avait pas sa langue dans sa poche. J’avais beau essayer toutes les tenues du magasin, elle avait toujours quelque chose à redire. Soit ça me taillait trop grand, soit trop court. J’avais l’impression d’être un pingouin dans une boutique de porcelaine. De longues minutes passèrent jusqu’à user mes nerfs, déjà à vifs par la mission qui m’incombait. Je maudissais jusqu’au dernier de ses fichus vêtements, et la délivrance m’apparut à travers un compromis douteux. Elle aimait bien ce blazer polo, ni laid ni réellement beau, mais d’un style chic et moderne. Ça devrait passer, disait-elle d'une voix blasée ! J’étais bien content que ce moment soit enfin derrière moi !
Le patron insista pour me voir une dernière fois avant mon grand saut. Il voulut me narrer mon histoire ou plutôt celle que j’allais devoir dire. D’un jeune homme tombant éperdument amoureux d’une beauté exotique. Ce qui le changeait de la monotonie d’une vie sans espoir. Il épousa ses idées, jusqu'à ce qu’elles deviennent siennes. Ses combats, jusqu'à ce qu’ils deviennent siens. Il ôta son coeur pour le lui donner. Et elle le souilla de son infidélité, de ses cris ardents offerts à un autre de ses prétendants. Il s'est senti trahi, sa douleur était telle, qu’un poignard dans le dos lui aurait été plus agréable. Il médita longuement, et il comprit qui étaient ses ennemis. Ceux qui laissent leur fille se faire dépraver par des vauriens étaient ses ennemis. Ceux qui n’ont pas la fierté de défendre son peuple, en le laissant se faire humilier et bafouer pour des affaires passées sont ses ennemis. Ceux qui défendent les puissances d'argent contre les indigents sont ses ennemis. Ainsi sera ton histoire... Lucas... mon fils.
Je l’aperçus, souriante à la sortie des cours, sans prononcer la moindre parole. Je pourchassais en vain son regard, pour qu’elle me remarque. Je voulais abandonner, par la faute d’une timidité maladive, mais une partie de moi insistait dans ma tentative d’abordage. J'avançais donc furtivement vers elle, mais une peur atroce me tenaillait sans relâche, m’ordonnant de faire demi-tour pour ne pas être démasqué. Dans la précipitation, je me mis à trébucher, tombant la tête la première. Elle m’aperçut dans ma disgrâce, et contrairement aux rires acerbes des autres étudiants, elle s’approcha vers moi, pour me relever, et me prodiguer ses soins. Pourquoi était-elle bienveillante envers moi ? Avant de me laisser, elle eut ses mots :
- Nous sommes si différents, l’un de l’autre. Je rêve d’un jour où nous serions unis sous la même bannière. Tu pourrais nous rejoindre à nos réunions hebdomadaires. Elle a lieu demain. Peut-être changeras-tu d'avis sur nous…
- Promis, je viendrais, disais-je d’un ton solennel. Elle était aux anges, comme si je venais de lui offrir le plus beau des cadeaux.
Voulait-elle me piéger par cette invitation ? Il lui serait facile de me torturer, et de faire disparaître mon corps squelettique dans une benne à ordure. Bizarrement, je ne vis aucune malice dans ses propos. Ce qui, au lieu de m’apaiser, me terrorisait intérieurement. Ces êtres mauvais, de par nature, pouvaient-ils avoir un coeur ? Faire preuve de bonté ?
Cette pensée m’agita toute la nuit, à l’image d’un cauchemar sans fin. Mon esprit luttait pour ne pas sombrer dans les limbes. Je réussis à sortir de ma torpeur, et le soir même, je me rendis à leur petite sauterie. À mon arrivée, une personne me complimenta sur ma veste. Une autre me félicita de les avoir rejoints. C’est toujours agréable de voir de nouvelles têtes, disait-elle avec entrain.
J’avais beau les épier, en long et en large, je n’arrivais pas à distinguer l’élément perturbateur. Celui qui les a fait passer du côté obscur de la force. Ils étaient de milieux sociaux épars, avec des vécus différents. Le seul point commun était leur recherche d’ordre en toute chose. Pour eux, tout doit être rangé à sa place, tout doit être planifié longtemps à l’avance. Il n’y a pas de place pour le hasard où la magie de l’instant présent, mais était-ce assez pour fédérer autour d’un projet ?
À part ça, ils étaient “normaux”. Ils regardaient les mêmes séries que moi, jouaient aux mêmes jeux que moi. Riaient aux mêmes blagues que moi. Cependant, une chose différée, c’était leur désir insatiable de conquêtes féminines. Certains se revendiquaient même être des philogynes, dignes héritiers de don Juan. C’est pour dire, à quel point, il prenait ça au sérieux !
Il se faisait tard, et les langues commençaient à se délier. On me demanda mon avis éclairé sur l’immigration. Une chance que j’avais bien révisé ma leçon. Je parlais du legs que nos ancêtres nous avaient laissé, et que nous devons par loyauté envers eux, transmettre aux générations futures. Que rien ne pourrait remplacer le lien du sang qui nous lie à cette terre. Je fustigeais même l’immigration massive, en l’accusant de vouloir déraciner notre peuple, de nous uniformiser derrière un mondialisme putassier. Ceux qui se rebellent contre le système seraient automatiquement remplacés par des migrants plus dociles, comme des pièces interchangeables. Il y a toujours plus désespéré que soit, pour accepter, ce que l’on ne peut accepter. Voilà le piège que le système nous tend pour perdurer dans le temps !
L’assemblée loua mon discours. J’incarnais à la perfection mon personnage. Si bien, qu'à force de répétition, je me transformais peu à peu en lui. Il faut dire qu’il y avait une part de vérité, c’est indéniable; mais la faute n'incombe-t-elle pas au maître du jeu plutôt qu’au joueur ?
Profitant de leur bonne opinion sur ma personne. J’usais d’un prétexte fallacieux pour me faufiler dans le bureau de la reine. Je devais absolument glaner des informations sur ce fameux “Alain Semmour”. La porte était grande ouverte, comme si elle avait une confiance aveugle envers ses membres. Je décidais donc d’entrer. Son ordinateur était placé au milieu. Lui aussi n’était pas verrouillé par un mot de passe ! Je me suis mis à fouiller dans sa boîte mail. Il n’y avait rien que des messages sans intérêt sur de quelconques adhésions au syndicat. Rien à propos du polémiste !
Puis, elle apparut devant mes yeux décontenancés :
- Que cherches-tu ? Je peux peut-être t’aider ? Je venais d’être pris en flagrant délit ! La honte se lisait sur mon visage pétri de peur.
- Je… cherche… des infos... Alain Sem… disais-je en bégayant. Le stress m’empêchait de construire une phrase complète.
- Je vois... Tu veux savoir si on va l’inviter pour nous dénoncer ? Je dois t’avouer que je ne l’aime pas ! C’est un raté qui n’aime que sa petite personne. Dernièrement, il m’a incité à rester à la cuisine, plutôt qu'à assister à la réunion du syndicat. Les adulescents l’adorent, car il manie la rhétorique à merveille. D’ailleurs, il fait tout pour cacher aux autres que son ex-femme l’a fait cocu, une humiliation pour un “vrai” homme, comme il se proclame. J’espère que tu ne finiras pas comme lui… me disait-elle en me fixant tendrement du regard, telle une mère compatissante.
- Tu dois me détester… J’ai abusé de ta gentillesse et je t’ai utilisé pour récolter des informations. Je me sentais gêné par la situation. J’étais le seul fautif. À vouloir gagner la guerre à tout prix, on peut vite s’égarer dans des chemins tortueux, et ressembler à l’ennemi qu’on voulait combattre.
- Tu sais... tu n’es ni le premier ni le dernier à vouloir m’utiliser. Les hommes sont comme ça avec moi. Un seul a véritablement mérité mon amour, et mon respect. Dommage que lui et moi ne soyons pas faits du même bois. Tu veux savoir comment je suis devenue la méchante de ton histoire ?
- Pourquoi pas
- Ma passion des livres m’a rendue cynique aux yeux de la petite bourgeoisie parisienne. Je dois te l’avouer, l’histoire de France m’a toujours fasciné. À notre époque, on abuse de la morale, car elle offre un prestige à bas prix. La compassion peut vite se muter en poison s’il n’y a de lois pour régir nos affaires. Il est plus aisé de se prétendre humaniste dans un salon de thé que de donner sa vie à son pays. Le courage est une qualité bien trop rare pour nos contemporains, biberonnée au confort matériel. Ne penses-tu pas qu’il est temps de nous réapproprier notre héritage immatériel ?
- Ne sommes-nous pas des citoyens du monde partageant un héritage commun avec l’humanité ? Ne sommes-nous pas tous des enfants de l’immigration ? Bien sûr, depuis plus de générations qu’eux, mais finalement, qu’est-ce que ça peut bien changer ?
- Ça change tout ! Un peuple se définit sur une culture, des coutumes, et des dogmes bien à lui. Croire qu’un Comorien peut se changer en Coréen est une illusion de notre siècle. D’un homme ayant l’arrogance d'affirmer qu’il s’est construit par lui-même. Voilà, ce qui est un mensonge éhonté. Je ne crois pas à la supériorité d’un peuple sur un autre, mais ça n’empêche pas que nous sommes différents. Je ne deviendrais jamais africaine, même si j'en connais la culture, et que je le voulais du plus profond de mon coeur. Ça peut paraître cruel, mais la vérité est toujours comme ça.
- Et la république dans tout ça ? Elle n’a pas pour but de nous faire dépasser nos biais culturels ?
- Tu veux plutôt parler de la religion qu’on aime tant blasphémer ? Penses-tu que la majorité des immigrés sont transcendés à leur arrivée en France ? L’argent est leur seul modèle. Ils n’en ont rien à faire de nous, de notre histoire. La vérité est qu’ils nous détestent, qu’ils aimeraient nous voir disparaître pour prendre nos biens.
- Oui, mais on a quand même commis des horreurs dans le passé.
- Tu as raison, mais quel peuple est saint comme un blanc-seing ? La nature humaine est mauvaise. Dieu seul ne l’est pas… Je dois te laisser sur ses mots, n’hésite pas à revenir nous voir.
Mon esprit était perdu dans un épais brouillard de fumée. Les cavités de mon cerveau résonnaient de mille bruits. Une image floue se dévoilait à moi. Je me voyais écrire un rapport sur la situation, mais j’étais tout agacé devant mon incapacité à pouvoir le finir. Je le raturais machinalement, comme un aveugle balayant de droite à gauche avec sa canne. Il me manquait un élément, mais je ne sus dire lequel.
Cependant, quand mon maître fut dressé en face de mon visage égaré par des pensées foisonnantes, un réflexe surgit, presque instinctivement, je devenais si confiant que j’allais jusqu’à omettre mes propres doutes. J'osais même prendre l'initiative de la discussion.
- Tu l’aimes toujours, je me trompe ? Son attitude était celle d’un petit garçon à qui on dévoile le nom de son amoureuse. Aucun mot ne sortait de sa bouche, ce qui m’incitait à continuer mon œuvre de déstabilisation. Je suppose que oui, mais alors, pourquoi ne pas me l’avoir dit ?
- Si je te l’avais dit, tu m’aurais tourné le dos... Il y a des secrets qu'il vaut mieux taire, car on ne sait pas ce que l’on peut déterrer.
- Enfin ! Tu te rends compte que j’aurais pu tomber dans un guet-apens par ta faute ! Toi ! Aimer une facho ! On en a de la veine, je te le dis !
- Tu crois qu’on veut mieux qu’eux ? Nous sommes juste deux familles rivales, les Capulets et les Montaigus. À première vue, nous nous détestons, mais l’amour s’immisce comme un parasite entre nous. Cela engendre une vraie relation toxique, une union contre nature, qui cause la perte des protagonistes.
- Et notre combat dans tout ça ? Tu l’as déjà oublié ? Dis-moi que tu n’es pas atteint d'alzheimer ?
- On s’engage dans une lutte sans fin, tentant en vain d’oublier notre avenir sans lendemain. Notre naissance dans ce monde est le fruit d’une damnation. On a beau se mentir à soi-même, un jour ou l’autre, la mort nous rattrape et nous rappelle que de nos corps, il n’en restera que de la poussière. On a beau participer à la comédie humaine, dissimuler aux autres notre vrai visage, sa laideur arrive toujours à se dévoiler au grand jour.
- Et maintenant ? Tu comptes fuir comme un lâche, c’est bien ça ? Tu oserais abandonner les tiens pour céder aux sirènes de l’ailleurs ? Moi, qui pensait que tu étais notre berger. Finalement, il n’en est rien. Tu n’es qu’un pauvre type, qui s’est prétendu plus grand qu’il n’était en réalité !
- Tu as bien raison, mais je ne suis pas le seul à avoir commis cette erreur. L’ailleurs n’est ni plus beau, ni plus laid. C’est l’image que l’on se fait de lui, qui change dans tout ça. Suis-je un berger ? Je l’ai souvent cru... avant de comprendre qu’il m’est impossible d’offrir la moindre réponse satisfaisante à ses brebis égarées. J’ai voulu les initier à une autre réalité… Le résultat a été d’une médiocrité abyssale. Peut-on sauver un Junkie qui ne le désire pas lui-même ? Non ! On a beau essayer de composer avec les bonnes volontés de chacun, la conclusion reste la même. Même avec un groupe restreint où chacun possède une conscience aiguë, la conclusion reste toujours la même ! Je me dis que c’est peut-être moi le problème, donc j’abandonne tout, je me casse.
À ce moment-là, j’aurais pu le retenir, le séquestrer de force dans le grenier, priant pour qu’il reprenne ses esprits. Peut-être était-ce uniquement une déprime carabinée ? Mon coeur voulait agir, mais mon corps était inerte. J’étais trop fatigué pour ça ! Quelle honte à mon âge !
Je l’ai revu le long d’une allée, plusieurs jours plus tard, mais il n’était pas seul… Il était avec elle, l’enlaçant tendrement, les étoiles dans les yeux, d’une rive à l’autre du passage relatant l’union de deux opposés. Le scélérat avait cédé aux chants des sirènes, disais-je en fulminant dans mon coin. Comme quoi, la destinée arrive toujours à se frayer un chemin sans s’occuper des conséquences.
Maintenant, qu’allais-je bien pouvoir dire aux autres ? La vérité ? Impensable ! À part si je veux être le responsable d’un cataclysme au sein de notre groupe. Mentir, ça reste la seule solution abordable, sauf qu’avec le temps, les créances augmentent, et nous plonge dans une spirale infernale.
Un piège se refermait sur moi avec deux options. Une vérité amère et un mensonge qui en entraîne un autre. C’est comme choisir entre la peste et le choléra.
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