Laissez-moi vous conter cette légende dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Elle se déroule bien avant le chevalier de Brocéliande, et même Britania, un temps où les Breihaz vivaient en harmonie avec Mère Nature.

Le solstice d’été, à cette époque, était la journée la plus importante. Les tribus des quatre coins de la Petite Mer et du Bout du Monde se rassemblaient aux abords des sites sacrés qu’étaient les cairns afin de célébrer le passage de l’enfance à l’âge adulte. C’était un moment de joie et de fête pour tous, des plus jeunes enfants aux vénérés anciens.
Pendant que certains préparaient un buffet gargantuesque, utilisant des réserves de nourriture et de boissons prévues de longue date, d’autres confectionnaient d’immenses pyramides de bois. Hommes, femmes, enfants œuvraient la journée durant, dans une ambiance joviale.

Au soleil couchant, les Sept Sages arrivaient en procession devant le plus haut bûcher. Chacun amenait une essence de bois sacrée : noisetier, chêne, if ou encore frêne et en surmontait la pyramide. Fierté et honneur revenaient aux membres de la tribu dont le bucher était le plus imposant.

Tous formaient ensuite un cercle autour de la pyramide de bois et entamaient un chant méditatif. Le chef de la tribu s’en approchait, torche à la main et l’enflammait. L’immense brasier, prenant vie, donnait le coup d’envoi d’une nuit enchanteresse de danses et de chants. Nourritures et boissons étaient consommées sans modération. Les festivités continuaient ainsi dans un joyeux brouhaha jusqu’à la nuit noire. Seuls les futurs adultes, tout de blanc vêtu, méditaient sur leur place dans le clan.