Faisons les vivre
Hélas, l’Homme étant l’Homme, cet âge d’or prit fin. Son cœur s’endurcit, il cessa d’être en symbiose avec la nature pour la dominer, piétinant les conseils des sages, devenant sourd à la solidarité. Durant un temps, les Tremenidi an Avel redoublèrent d’efforts pour se faire entendre, pour qu’il arrête sa course destructrice. Mais rien n’y faisait.
Les carillons disparurent, les âmes se refermèrent et les vents perdirent leurs passagers un à un. On prétend qu’ils ont tous disparu, faute d’oreilles attentives.
En vérité, il en existe encore. Lorsque je suis en paix, ouvert aux éléments, je les entends. En m’émerveillant devant la beauté d’un papillon, en contemplant la force des éclairs avec respect, en appréciant le doux craquement des tapis de feuilles que je foule, à ces moments, je les entends.
Et vous, n’avez-vous jamais regardé la danse des branches dans les rayons du soleil et ressenti une sensation de plénitude ? Ou encore entendu le vent souffler sur un champ de blé amenant un élan de nostalgie à la pensée d’un être cher ?
Confectionnez un carillon à vent, de vos mains, lentement, sereinement, humblement. Alors, il vous dira lorsqu’il sera achevé. Refaites alors ce geste depuis longtemps oublié, accrochez-le à votre maison et écoutez. Tendez l’oreille, ouvrez votre cœur et votre âme, accueillez les Tremenidi an Avel et faîtes les vivre en vous.
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