Chapitre 2 ~ Elijah

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Je prends le verre que j'ai commandé, des mains du serveur qui me le tend, en le remerciant, avant de rejoindre Jules et Jackson qui, ont déjà un verre d'avance sur moi, sont en pleine discussion. En arrivant à leur niveau je m'intègre à leur conversation, qui n'est autre que le foot.

Nous vivons dans une époque où toutes races confondu, que ce soit les vampires, les loups, les sorcières et les humains vivent en harmonies. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Je me demande si nous aurions pu parler de l'équipe de football de la ville si nous serions encore dans l'époque où les races vivaient séparément et surtout en guerre.

Hey les gars, c'est moi ou toutes les filles sont extrêmement belles ce soir ! s'exclame Jacks en ne lâchant pas des yeux Emma la sœur de Jules qui parle avec ses parents.
— Si tu pense que je n'ai pas remarqué que tu nous disais cela en regardant ma sœur tu te mets le doigt dans l'œil mon pote, lui rétorque-y-il en lui tapant l'épaule, avec un sourire sûrement les lèvres.

Jules se moque bien de savoir que Jackson et Emma soient ensembles, même si tous les se tournent autour depuis... toujours je crois. Mais il aime vraiment le taquiner dès que la perche lui est lancée.

— T'abuse Ju, grogne-t-il après avoir grimacé. Il allait rétorquer autre chose mais sa bouche se referme rapidement et ses yeux se mettent à briller de milles feux.

Ju et moi le regardons incompréhensif, jusqu'à ce qu'une voix féminine nous interpelle :

— Salut les garçons, vous allez bien ?
— Salut Em, pour ma pars je vais bien merci, je lui réponds en lui souriant.
— Tu as décidé de venir nous voir sœurette, ou tu ne pouvais pas résister à rester trop moi de notre cher ami Jackson ? l'interroge Jules complètement hilare.

Nous explosons littéralement de rires avec Ju, mais Jacks, lui grogne et Emma, elle regarde son frère avec ses yeux bleu persans comme si elle pouvait le tuer sur place. Mais une main atterrit sur sa tête.

— Hey, pourquoi tu m'as frappé ? demande-t-il à sa sœur, en se frottant le crâne.
— Continue de te moquer de moi et mon cher deuxième frère adoré je te ferai bien plus...

Une bataille de regard entre frère et sœur commence avant que tous les quatre en même temps pouffons de rire et continuons comme si rien ne s'était passé.

— Et merde !

Je me retourne, en entendant la voix de Charly. Je vois le frère de Jules et Emma parler avec ma frangine, à l'autre bout de la table en forme de "U". Je fronce les sourcils et reste figé à les regarder. Je ne comprends pas comment j'ai pu entendre sa voix si mélodieuse d'aussi loin.

Toujours concentré à les observer, je sursaute, surpris lorsque tout le monde se met à crier et à se souhaiter la bonne année. Ce qui me permet de sortir de mes réflexions. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et repars à mes occupations.

Peu de temps après, en pleine discussion avec Jules et Jackson. Mon regard est attiré par un petit chignon blond, se faufilant entre les invités, qui s'élancent et dansent. Je me demande même comment j'ai pu l'apercevoir avec sa petite taille, les trois quarts des invités le dépasse d'au moins une tête. Mais lorsqu'il s'agit de lui étrangement, je sais toujours où il se trouve quand nous sommes dans la même pièce, ou pas d'ailleurs.

Nous avons tous grandis ensemble, Jules et sa fratrie : Charly, Emma, Jackson et sa sœur Léna et bien évidemment la mienne, Ophélie. Enfin Jules, Jackson et moi étions fourrés constamment ensembles et nos frères et sœurs, eux, nous collaient comme des pots de colle. Et puis, Charly m'a toujours intrigué. Mais depuis le début de notre adolescence, je suis de plus en plus attiré par lui.

En y réfléchissant bien, il est plutôt petit, je dirais un mètre soixante, pour un bêta. Charly a des longs cheveux blond, qu'il attache fréquemment en chignon. Ce que j'aime le plus chez lui, se sont ses yeux d'un magnifique bleu azur entouré de jade, et son petit nez tous fin, ainsi que sa bouche pulpeuse. C'est un garçon doux, respectueux, calme, réfléchit et totalement sensible. Parfois, je me dis qu'il correspondrait plus à un oméga, car au vu de sa personnalité et de son caractère, il a toutes les caractéristiques d'un oméga. Mais bien sûr, je sais pertinemment que ce n'est pas possible, aucun oméga mâle existe sur terre.

En le regardant, je me demande pourquoi je suis sans cesse attiré par lui. Je ne comprend pas. J'ai eu beaucoup de fille dans mon lit, ça je ne peux pas le nier, mais lui... lui je l'ai dans la peau, son odeur, si délicieuse soit-elle, y est ancrée, sa voix et son rire sont à jamais dans mon coeur et dans ma mémoire. Si j'en parlais à quelqu'un, il me dirait sûrement que je suis amoureux. Mais, comment je peux être entiché de Charly alors que de un c'est un garçon, de deux c'est un bêta ? Tout ceci, c'est à me taper la tête contre le mur...

Je pars à sa suite, comme attiré par un aimant, pour lui souhaiter la bonne année, mais aussi pour essayer de trouver réponses à mes questions. Jules me retient par le bras, les sourcils froncés.

— Eh, Elijah, tu vas où ?

— Je reviens dans cinq minutes Ju !

Je suis Charly en passant entre les invités et vois qu'il va vers les chambres. Je me demande pourquoi il va déjà dans sa chambre, il n'est que minuit ? En arrivant en bas des escaliers qui mènent aux chambres et profitant que tous les invités sont dans la pièce d'à côté,

— Bonne année chaton ! je l'interpelle, il sursaute et ce retourne en m'entendant.

— Je ne suis pas ton chaton, me dit-il en soupirant, puis marmonne quelque chose que je ne comprend pas en baissant sa tête, puis la relève pour me regarder dans les yeux. Bonne année à toi aussi. Mais que fais-tu ici ? Tu ne devrais pas être avec mon frère à faire la fête ? Oh non, j'ai même mieux, tu ne devrais pas être à la fête avec une de ces omégas qui te court après ?

Je lève un sourcil et croise mes bras sur ma poitrine, un petit rictus se forme sur mes lèvre. Je le regarde dans les yeux, intrigué par sa dernière phrase, c'est comme s'il venait de me faire une crise de jalousie. Je secoue la tête, ce n'est pas possible que ce soit ça. Toujours sourire aux lèvres, je m'avance vers lui.

— Je t'ai vu passer devant nous, mais là n'est pas la question. Je n'ai pas le droit de venir te souhaiter une bonne année ?

Je me rapproche un peu plus de lui, je me penche sur lui pour coller mes lèvres à son oreille gauche. Je le vois se tendre et bloquer sa respiration, et moi je m'enivre de son odeur en prenant une grande inspiration.

— Et pour ta gouverne, toutes les petites omégas en chaleurs comme tu dis si bien, ne m'intéresse pas ce soir... je murmure, avant de me relever lentement et reculer des deux pas.

Les joues de Charly ont viré au rouge, je l'intimide. Je le sais. Cela a toujours été le cas. Il me lance un regard étrange en reprenant le rythme normal de sa respiration, comme s'il essayait de comprendre pourquoi je ne m'intéressais pas à ces filles en chaleur autour de moi. Pour le moment, la seule personne qui m'attire et qui m'intrigue, n'est absolument pas une fille et c'est ce qui me perturbe le plus. Mais aussi, parce qu'il s'agit de la personne que je vois le plus souvent, en plus de Ju et de Jacks. Charly recule discrètement pour s'éloigner un peu de moi, tout en me répondant.

— Si, maintenant que tu l'as fait, tu peux retourner à la fête faire ce dont tu as envie, je m'en contre-fiche. Et moi, je monte me coucher. Bonne nuit Eli !

Je le regarde se retourner et monter les marches. Mais pourquoi ce Bêta m'attire autant ? Je n'ai toujours pas de réponse à cette question mais bizarrement, j'ai le besoin irrationnel de le toucher, le sentir près de moi. Je cours pour le rattraper au pas de sa porte, le pousse dans sa chambre et claque la porte à l'aide de mon pied et le retourne pour que son dos soit contre celle-ci.

— Non mais ça ne va pas, Elijah pourquoi tu fais ça ?

— Pourquoi tu me fuis Charly ?

— Je ne te fuis pas, Elijah. Je suis simplement fatigué, maintenant sors de ma chambre.

— J'ai une question pour toi chaton, et après je te laisse tranquille.

Je ne peux plus me contrôler, je me colle à lui. Il me regarde ne comprenant pas mon comportement, moi-même, je ne comprends pas. Il est vrai, que je ne suis pas aussi tactile et entreprenant avec mes proches d'habitude.

— Pourquoi je suis autant attiré par toi Charly ? Tu n'es pas un oméga, bordel ! je m'écris. Et surtout, pourquoi ton odeur m'enivre autant ? J'ai l'impression, qu'elle se faufile tout au fond de mon être et ne veux plus me lâcher.

Je grogne de frustration, je croise son regard, ses yeux s'agrandissent de surprise ou de je ne sais quoi, de peur peut-être ? Puis je sens ses petites mains tremblantes sur mon torse. Ce toucher réchauffe tout mon être, et fait battre mon cœur si vite, que j'ai l'impression qu'il va exploser,. Charly baisse les yeux, prend une petite minute, avant d'inspirer une grande bouffée d'air frais. Il relève la tête et me répond en bégayant.

— J-Je ne sais pas Elijah. S'il te plaît, calme-toi. Tes yeux sont rouges, si tu continues à de mettre des tous tes états, tu vas te transformer.

Je le regarde dans les yeux, puis sa bouche, je sens toujours ses mains sur moi. Et comme si, mon loup et moi, on était aimanté à lui, je me rapproche de cette bouche qui m'a l'air si douce et si attirante, que je m'en lèche ma lèvre supérieure. La respiration de Charly se fait de plus en plus rapide, de plus en plus sacadée. Mais avec ses mains sur mon torse, Charly essaye de me pousser gentillement pour m'éloigner.

— Non Eli. Ne fais pas ça. S'il te plaît, me dit-il en chuchotant.

Je m'éloigne de lui pour reprendre mes esprits, et me tire doucement les cheveux. Je baisse les yeux vers lui et le vois se décaler de moi à l'opposé de la chambre, vers son lit pour s'y asseoir. Il pose ses coudes sur ses genoux et se prends la tête dans les mains. Je me sens complètement paumé. Je pense qu'il vaut mieux que je sorte de cette chambre avant de faire quelque chose que Charly ou moi regretterait.

— Excuse moi, je... je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.

— Ce n'est pas grave...

Il relève la tête pour me regarder et me repond d'une vois tellement douce que j'ai pas l'impression de faire une erreur en m'excusant et m'éloignant. Malgré tout, j'ouvre la porte et commence à sortir de sa chambre, mais je m'arrête me retourne...

— Bonne nuit Charly

Il ancre ses yeux dans les miens et me fait un faible sourire en guise de réponse. Je me retourne et continue mon chemin. Au moment où je ferme la porte, je l'entends souffler une petite phrase à peine audible.

— Merci, toi aussi et bon anniversaire Eli.

Je colle mon front sur la porte, ferme les yeux pour me remettre de mes émotions.

— Merci Charly...

Pourquoi suis-je autant excité et attiré par lui ? Pourquoi mon loup ne veut-il que Charly. Je souffle, puis repars rejoindre mes amis dans le salon.

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