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Brunilde et Ambroise n'avaient pas attendu leur mère, des larmes de stress et de désespoir inondaient leurs joues mais ils comptaient sur le refuge de leur maison pour les protéger. Malheureusement quand ils arrivèrent par miracle sur place, ce ne fut que pour constater l'ampleur des dégâts. Les ruines de leur maison éventrée leur déchirèrent le cœur et plus grave encore, des arbres immenses se tenaient en lieu et place de leur salon. Une odeur de mousse pourrie imprégnait l'air et la luminosité avait encore baissé, une lueur verte opaque montait des profondeurs de la terre. Ambroise voulut s'avancer, toucher, s'assurer que tout cela était bien réel mais sa sœur le retint par le bras. Quelque chose émergeait d'entre les racines protéiformes, une forme indistincte semblait se frayer un chemin, repoussant la terre meuble pour s'extraire des entrailles du sol. Brunilde se mordit la lèvre jusqu'au sang. Sous ses yeux, se matérialisant tel un spectre de cauchemar : la sorcière Marana. En une seconde, à une vitesse surprenante elle déploya une main osseuse pour les attraper. Muets d'horreur, pétrifiés tels des statues, ils ne purent réagir face à la vision effroyable de son œil vide, l'autre tournant sans cesse dans son orbite. Elle les serra contre elle pour leur chanter la berceuse de la mort. Dès les premières notes, le frère et la sœur tombèrent dans un profond sommeil.
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