James marchait dans les rues de San Francisco, son chapeau noir sur la tête, il observait les passants aller et venir, rentrant dans les boutiques, achetant café, chocolats, et caramels. Mais ce n’est pas sans raison que James se livrait à cette activité, sans intérêt selon lui, il cherchait quelqu’un. L’homme qui, il y a une vingtaine d’années, l’avait arraché à sa famille. Celui qui, sans le moindre remord, l’avait battu pendant toute son enfance, pour finalement l’abandonner à sa majorité. Mickaël Abrahams allait mourir ce soir. Soudain alors que son regard parcourait la foule, James aperçut le vieil homme, vêtu d’un pantalon beige en toile et d’une chemise blanche, ses cheveux poivres et sels rabattus en arrière. Il partit directement à sa rencontre.

- Bonjour, dit-il.

- Hum, qu’est-ce que tu veux gamin, retorqua-t-il.

- Je suis Peter Van Vergaard.

- Et donc, je suis censé te connaitre ?

James eut un frisson de dégout, il ne le reconnaissait même pas, en même temps, il éprouvait une certaine satisfaction à cette ignorance.

- J’aimerais faire affaire avec vous.

James savait que Mickaël se livrait à des activités illégales, qu’il travaillait dans le marché noir.

- Pas ici, petit.

Il s’en réjouit, au moins, il n’aurait pas à négocier pour l’inviter quelque part.

- Chez moi, à 20h.

- Très bien.

James lui glissa son « adresse » qui était en fait la localisation d’un cabanon abandonné en pleine forêt.

- À ce soir alors, j’ai hâte de parler avec vous.

- C’est ça gamin, maintenant, tu la fermes et tu te barres, décréta son kidnapeur.

James sourit et partit vers le cabanon.