Chapitre 7, où tout ne part pas en gelée Chuchu, pour une fois

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Le tic-tac fatigué d’une vieille horloge égrenait les secondes, entrecoupé du chant des gouttes de pluie sur les tuiles du toit. Yuga aimait le son de la pluie. Assis dans un tas de vieilles couvertures, il dévorait un livre de légendes usé par le temps. Un petit bruit se fit soudain entendre, une fois, deux fois, puis encore et encore.

Agacé, Yuga se leva. De l’eau gouttait du plafond au fond de la pièce.

Ploc. Ploc. Ploc.

Le garçonnet plaça sous la fuite une vieille robe trouvée dans une malle. À défaut de pouvoir réparer la fuite, il n’entendrait plus cet affreux bruit. Puis il retourna à sa lecture. Le grenier du château de Lorule débordait de vieux romans, de livres religieux et de recueils de légendes. Presque tous parlaient d’une époque douce et prospère, avant la Guerre d’Avarice et la destruction de la Triforce.

Yuga adorait ces histoires. Depuis presque un an, il venait ici dès qu’il pouvait. Après l’école dans la semaine, et entre les repas le week-end. C’était agréable de laisser derrière lui sa chambre sous les toits, les moqueries de Julius et les odeurs d’urine et de viande fumée du village des voleurs.

Entre deux livres, il essayait de vieux costumes et jouait à faire semblant. Il n’était pas Yuga la gamine, non, mais Sire Yuga de Lorule, duc de la Toile Vierge.

Mais ce jour-là, l’impossible se produisit.

Pour la première fois en un an, la trappe du grenier s’ouvrit, laissant passer une vieille femme aux yeux très bleus.

Le regard de la servante se posa sur le gamin aux cheveux roux et au long nez pointu. Assis sur un vieux matelas, emmitouflé dans des plaids et des couvertures mitées, il lisait un livre de légendes à la lueur des bougies.

— Eh ben, qu’est-ce que tu fais là ? demanda la vieille femme. Tu t’es perdu ?

C’est seulement à ce moment que Yuga la remarqua. De surprise, il jeta son livre et bondit en arrière.

— Du calme, je vais pas te manger !

— Vous allez me dénoncer à mes parents ? Et à la reine ?

La servante sursauta. Le petit garçon avait une drôle de voix aiguë.

— Non, gamin, mais je vais te mettre dehors. C’est interdit de venir ici !

Devant son air peiné, elle se sentit un peu sale.

— Tu venais souvent ici ? demanda-t-elle.

Il acquiesça timidement.

— Mais moi, je veux les lire, ces livres ! Ils sont uniques, il n’y en a pas d’autres comme ça.

— Mais pourquoi tu ne les as pas pris chez toi ?

— J’ai le droit ? demanda Yuga, soudain un peu plus souriant.

— Non, mais… c’est juste que… pourquoi tu es venu lire ici ?

Alors, Yuga lui expliqua tout. Le marais des démons, sa mère, les chevaliers, Julius, Amanda, son père, les moqueries…

La vieille femme écouta attentivement, hochant la tête de temps à autre en signe d’approbation.

— Hm, je crois que j’ai une idée, lança-t-elle quand il eut fini son récit. Est-ce que ça te dirait de devenir mon apprenti et t’installer au château ? Tu pourrais venir ici pendant ton temps libre.

Yuga en eut le souffle coupé. Il acquiesça à nouveau, avec plus d’enthousiasme cette fois.

— Ah ben parfait. Mais du coup, je vais être obligé d’en toucher un mot à ton père.

— Ah ça non !

Dix minutes plus tard, le duo arriva dans le village des voleurs. La vieille femme lâcha enfin l’oreille de Yuga et s’apprêta à pousser la porte.

— Attends-moi ici.

Par la fenêtre crasseuse, Yuga la vit entrer dans la cuisine et aborder son père. Après une longue discussion, son père soupira. La vieille femme lui tendit une bourse de rubis et sortit avec un grand sourire.

— C’est bon, c’est arrangé. Il faudra juste que tu prépares ta valise. Ah, mais j’oubliais, comment tu t’appelles ?

— Yuga.

— Yuga… C’est un prénom Gerudo ?

Il hocha la tête.

— Oui. Ça veut dire « beauté », je crois.

— Beauté ? lança la servante, perplexe. Un bon choix, je pense. Moi, c’est Embla.

Yuga resta bouche bée. Embla ?! Mais alors la vieille dame était sans doute une Maïkah, une membre de l’ancien peuple de la Lumière. Il avait lu leur histoire, mais c’était incroyable d’en rencontrer une en vrai.

— Ferme ta bouche et va chercher tes affaires, avant que Sa Majesté remarque mon absence !

Et Yuga s’exécuta de bonne grâce.

"""J'ai presque envie de caler ici une chanson de Disney. Peut-être "Libérée, délivrée" ? Non, Yuga désapprouverait. Une seconde... mais c'est moi l'auteure de cette histoire en fait ! *ouvre Spotify* """

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