Chapitre 15, où Sa Grâce fait une mauvaise chute

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— Du thé, Votre Grâce ? demanda Yuga, en soulevant la petite théière de porcelaine.

— Oui, avec plaisir !

Hilda agita la main en minaudant, tandis que son ami versait de l’eau tiède dans les deux petites tasses.

Bien que Yuga occupe pour elle le rôle de gouvernant ou de précepteur, Hilda le considérait avant tout comme son ami. Et il ne la contredisait pas, quitte à s’asseoir à cette table trop basse pour avaler de l’eau tiède.

— Du sucre ?

Hilda ouvrit le sucrier, pour constater avec effroi qu’il était vide.

— Y'a plus de sucre ! dit-elle, les yeux ronds comme les sous-tasses du service à thé.

— Ce n’est pas grave, votre Grâce. Je peux très bien boire un thé sans sucre.

Hilda gonfla les joues avec un air de dépit.

— Bah non, beurk ! Il faut du sucre, on va pas prendre le thé sans sucre.

— Je m’en charge, alors. Je vais aller en chercher dans les cuisines.

Mais avant qu’il puisse se lever, la petite princesse avait quitté la chambre.

Le bruit de ses bottines sur la pierre froide du sol retentit quelques instants, puis il y eut un grand fracas. Yuga sursauta, se leva d’un bond et traversa le corridor.

Des pleurs se firent entendre, de plus en plus forts. Quand Yuga retrouva sa protégée, il comprit pourquoi.

Hilda était tombée dans les escaliers.

Ses cheveux violets en bataille collaient à ses joues mouillées, ses yeux étaient rougis. La chute avait déchiré sa robe et, pire que tout, une affreuse tache rouge apparaissait au niveau de son genou.

Quand elle vit Yuga arriver, Hilda sembla se calmer.

— Tout va bien, Votre Grâce ?

Elle hocha la tête, avec un sourire qui n’atteignit pas ses yeux.

— Dans ce cas, occupons-nous de ce bobo. J’espère que ça ne va pas vous laisser une cicatrice…

— Bobo ? demanda Hilda, toujours sous le choc. Cicatrice ?

Elle baissa les yeux, et vit la tache rouge.

Hilda hurla. De toute sa vie de princesse, c’était la première fois qu’elle voyait du sang.

— Du calme, Votre Grâce ! Ce n’est rien de très grave. Plus de peur que de mal, sans doute.

Yuga disparut au détour du couloir, pour revenir un instant plus tard avec une grosse boîte rouge, qu’il posa sur le sol.

— C’est quoi ? demanda Hilda.

Il ne répondit pas et ouvrit en fronçant le nez une petite bouteille trapue pleine de liquide vert. Une odeur désagréable se répandit tout autour d’eux.

— Ça va piquer un peu, prévint Yuga. Serrez les dents.

Il versa un peu du contenu de la bouteille sur un coton qu’il approcha, hésitant, du genou de la princesse. Puis il sortit un bandage et pansa la blessure.

— Ouch !

— Voilà, Votre Grâce. C’est fini.

Hilda leva les yeux. Le visage de Yuga était encore plus pâle qu’à l’accoutumée. Il semblait au bord de l’évanouissement.

Elle retint un rire en voyant sa moue dégoûtée.

— T-tout va bien… dit Yuga.

Il ne supportait pas la vue du sang et avait le cœur au bord des lèvres. C’était même un miracle qu’il ait réussi à ne pas défaillir.

— Bon… alors faisons autre chose, Votre Grâce. Ce produit empeste !

Hilda sourit, des étoiles dans les yeux.

— Oh oui ! Chante-moi une chanson, Yuga !

"""Je vous ai bien dit que vous n'étiez pas prêts ! Plus de Yuga et Hilda dans les chapitres suivants. Ils sont tout bonnement adorables. Mon ordinateur est tombé en rade au milieu de ce chapitre, donc peut-être qu'il y a des fautes d'innatention ou une phrase oubliée."""

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