Le Corbeau de la Camarde
La lune pâle s'est tapie sur les nuages
Annonçant à mon esprit un mauvais présage.
Nul doute et silence de mort à moi s'imposent
Galvanisant l'Ombre et tétanisant ma pose,
Obligeant ma chair à faire preuve d'effroi
Ignorant que la Camarde est derrière moi,
Sournoise et sans un bruit dans le fond de la brise
S'apprêtant à fondre sur moi et sans méprise,
Emporter ma chair et mon sang six pieds sous terre
D'où nobles et pauvres âmes ne reviennent guère...
Un bruissement d'ailes seul cependant l'annonce
Croassant sous les doigts d'une forêt de ronces,
Obscure nature, mère de la torpeur,
Rictus sardonique, père de notre peur,
Balayant tout espoir d'enfin revoir le jour
Enchaîné par le destin d'un cruel séjour.
Ainsi s'avance en l'air un macabre corbeau,
Ultime vue -Je ne verrai plus rien de beau!-
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