Joyeuses retrouvailles [Par Larousse]

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Maurice et Georgette arrivèrent en même temps devant la porte du QG.

– Ah ! Mon p’tit Maurice ! s’écria la rouquine. Qu’est-ce que j‘étais tranquille, sans toi !

– Si moi chuis petit, toi t’es rien, lui répondit ce dernier en guise de bonjour.

– Connard, va.

Sur ces gentilles paroles, ils entrèrent dans leur QG et retrouvèrent Alba toujours avachie près du bouton rouge. Maurice se précipita vers elle pour l’embrasser, vite stoppé dans sa course par les relents putrides qui émanaient d’elle. Tandis qu’il s’étouffait, Georgette dit avec sa délicatesse habituelle :

– Aahh !! Tu pues Alba ! T’abuses, quand même, t’aurais au moins du te laver.

– Tu vois pas qu’elle est malade ? l’engueula Maurice. T’es conne, toi !

Le cadavre d’Alba réussit tout de même à émettre un charmant « vos gueules ! » avant retourner à son état végétatif.

– Qu’est-ce qu’on en fait ? demanda Maurice.

– La laver ?

– On va jamais réussir à la faire bouger de là !

– Tu sais pas à qui tu parles, répliqua Georgette. Par contre on peut peut-être commencer par manger, j’ai faim.

Trois minutes plus tard, les pâtes étaient cuites. Mais Maurice ne put rien faire avant que la terrible Georgette vide un flacon de cannelle dedans.

– Nan mais merde ! Y en a marre de tes pâtes dégueulasses !

Il souligna ses propos en donnant une des claques les plus amicales du monde à la rouquine. Sans se décourager le moins du monde, cette dernière mis tant bien que mal Alba sur une chaise, lui enfourna une fourchette de pâtes dans la bouche et lui demanda :

– Elles sont meilleures avec de la cannelle, hein ?

Prenant la tête de la malade dans ses mains, elle lui fit faire un « oui » puis se tourna vers Maurice.

– T’as vu, fit-elle triomphante, elle aime ça !

Après d’habituelles engueulades assourdissantes discussions à voix basse pour épargner Alba, les deux héros renoncèrent à la laver et la portèrent à son lit. Maurice lui mit une écharpe et Georgette vaporisa un produit pour déboucher le nez (quoi que rien que l’odeur de la malade aurait suffi à réveiller un mort…)

Après une bonne nuit de sommeil, Georgette se leva de bonne humeur, loin de se douter de ce qu’elle allait découvrir… Elle se dirigea vers la chambre d’Alba pour prendre gentiment de ses nouvelles, mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle trouva cette dernière dans les bras de Maurice ! Oui, on dirait bien que les deux se sont réconciliés pendant la nuit ! Et sûrement qu’Alba allait un peu mieux.

– Qu’est-ce que tu fais, imbécile ! s’étrangla-t-elle. T’es malade ? Tu vas te faire tuer par Alba quand elle sera guérie !

– T’es conne, on est en couple ! lui dit Maurice.

– Attends… QUOI ?!

– Ben ouais, fit Alba.

– Et vous comptiez me le dire quand, enfoirés ?

– T'es pas une priorité, dit le jeune homme. Quoi, t’es jalouse ?

– Moi ? Naaaann ! Non, ben non. Non, non, pas du tout ! Nan, franchement je vois pas de quoi tu parles.

Et elle s’enfuit en claquant la porte.

– Qu’est-ce qui lui arrive ? demanda Alba.

– Elle est célib, elle a le seum !

– Tant pis pour elle ! déclara gentiment la jeune fille, compatissante.

Et les deux retournèrent à leurs occupations baveuses.

De son côté, Georgette se réfugia dans sa chambre en pleurant. Il est vrai, elle avait le seum : non seulement elle allait se faire victimiser plus que jamais puisque les deux imbéciles se ligueraient contre elle, mais en plus, elle allait porter les bougies (euh Georgette, on dit tenir la chandelle, plutôt). Super… Alors son regard tomba sur le beau Christobal, elle attrapa son doudou, le serra contre elle et dit :

– Toi au moins, tu m’abandonnes pas. T’es le meilleur (reniflement). T’as toujours été là et puis t’es trop doux et puis… Et puis t’es pas méchant avec moi !

Et elle se mit à pleurer.

Quelques heures plus tard, autour de pâtes ricotta-cannelle élaborées par Alba, cette dernière leur annonça enfin pourquoi elle les avait fait venir.

– J’ai besoin de vous pour sauver le monde ! s’exclama-t-elle.

Elle fut prise qu’une crise d’éternuements, son nez coula comme une fontaine et elle termina sa phrase avec une petite voix :

– Il vaut que vous b’aidiez à be débarasser de mon rhube z’il vous blait.

– Euh par contre Maurice, remarqua la rouquine, t’as toujours pas dit à Alba que ses pâtes sont dégueus !

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