Une soirée vachement réussie ! [Par Larousse]
Les GARC profitèrent des nuits interminables d'Alba pour faire de superbes préparatifs pour une surprise. Comme l’impose la coutume, Maurice et Georgette esclavagisèrent Paulette. Cette dernière travaillait du matin au soir en passant par la nuit. Réparation du canapé et de la télé, courses à faire, nettoyage et vaisselle au programme. De quoi ravir la nouvelle recrue ! En plus de cela, Georgette la harcela pour que Cacagomé-Paulette tricote à Alba une combi-vache en laine. La rouquine la chatouillait de temps en temps avec son katana si l'ouvrière osait se reposer quelques secondes. Et oui, pas question de prendre du retard, l’échéance approchait ! Coup dur pour Maurice qui, de son côté dormait dans le salon pour être sûr de ne pas réveiller Alba. Si cette dernière se levait au mauvais moment, ou qu’elle engueulait son amoureux, elle serait susceptible d’aller dans le salon et découvrirait toute la machination de ses camarades. Il tenta d’ailleurs un jour de tricher et de retourner à la chambre pendant la nuit. Malheureusement, il trébucha sur un Lego malencontreusement égaré par sa rouquine de colocataire. Cadeau gratuit !
Une nuit, pendant que Paulette était en train d'écrire, enfin, de tricoter “Noisette” au dos de la combi-vache, Maurice et Georgette peignaient sur une énorme feuille un portrait d'Alba bébé. Ils avaient tous les deux un talent de dessinateurs de bonhomme bâton incroyable, il faut le dire, et leur portrait était digne de La Joconde. Ils auraient d’ailleurs mérité d’être exposés au Louvre ! Naissait sous leurs pinceaux une véritable œuvre d’art, à l’image de la personne qu’ils peignaient :
- Qu'est-ce qu'elle était moche ! s'exclama le jeune homme.
- Je lui dirais, répliqua Georgette narquoise.
- Non par pitié, ne fais pas ça ! la supplia Maurice.
- On verra, dit Georgette, ayant un moyen de pression supplémentaire sur son pire ami (y a le coup des pâtes cannelle-ricotta dégueus, aussi).
Cette photo, les héros avaient chargé Cacagomé Paulette d'aller la recupérer dans le QG des Albamiens au péril de sa vie (sans lui dire les dangers qu'elle courait, bien évidemment). Elle avait fait la connaissance d’ALBADASS qui l’avait délicatement saluée. Elle s'en sortit avec deux côtes cassées seulement quelques égratignures.
Le lendemain, jour fatidique, Maurice partit acheter une valise bleue et Georgette préparait de quoi la remplir, tout en prenant des nouvelles de sa coéquipière :
- Ça va, Caca ? T'en es où ?
Une aiguilles à tricoter volant dans sa direction fut la seule réponse. Pour un peu, en plus de son oreille en moins, qu’elle a perdu pendant la grande bataille, rappelons-le, elle aurait eu un œil crevé. Bref, l’ingénieuse rouquine fabriquait donc des tortues en capsules de bouteilles de vin/cidre et autres. Ce n’était en effet pas ce qui manquait au QG avec les deux alcoolos qu’il hébergeait ! Les tortues en question, c’était sa spécialité, peut-être son futur métier, qui sait ? En attendant, Paulette, forcée par ses bourreaux qui continuait son ouvrage de bon cœur attaquait la capuche avec les cornes.
Au retour de Maurice, on s’activa pour les derniers préparatifs. Paulette se chargea de mettre la table, ce qui consistait à disposer des verres d’alcool à peu près correctement pour faire un bière-whisky-tequila-ricard-bière-vin-vodka-cocktails-bière-saké-bière-rhum-Gin-liqueur-bière-absinthe-Malibu-bière-pong. Alba adorerait ! Maurice disposa des verres de sauce tomate, sirop de grenadine et un pshit de mousse à raser au-dessus des portes, de quoi arroser proprement la reine de la fête. Alba adorerait moins… Georgette sortit ses talents de cuisinière pour faire des pâtes au mare-oil (merci aux conseils anglophones de Paulette !). La rousse était certaine que son amie allait adorer : elle aimait les chevaux ! Et le maroilles, alors comme la prononciation de mare-oil (celle de Georgette du moins) était identique…
Paulette, Georgette et Maurice, ces trois admirables abrutis machiavéliques mirent la musique à fond pour réveiller leur (petite pour l’un) amie. Alba, sorti de son sommeil par leur boucan, se prépara à les engueuler de tout son cœur énervé. Après une douche à la sauce tomate, elle se dirigea furieuse vers le salon. Suivit le sirop de grenadine, rendant la pauvre victime Alba enragée. La mousse à raser qu’elle se reçut confirma ses envies de meurtre. Et c’est clignotant de toutes les couleurs qu’elle débarqua dans le salon, avec une dégaine (colorée) à faire s’évanouir les épileptiques. A vrai dire, les trois héros n’en menaient pas large. Pourtant en voyant la banderole JOYEUX ANNIVERSAIRE ALBA, ON T’AIME FORT !! (pas fayot d’un poil) elle se calma immédiatement et eut les larmes aux yeux.
– Oh mais vous êtes si adorables ! s’exclama-t-elle.
Elle leur fit un câlin (mention spéciale pour Maurice) peu apprécié par ses camarades qui se retrouvèrent à leur tour pleins de sauce tomate-sirop de grenadine-mousse à raser. Puis les yeux de la vieille jeune fille tombèrent sur l'affreux le merveilleux dessin d'elle enfant de Maurice et Georgette et son visage vira au rouge.
– COMMENT VOUS AVEZ TROUVÉ ÇA, ENFOIRÉS ?!?!
– Nous ? demandèrent innocemment les deux concernés. Euh…
Alba ne fut pas convaincu par leur argument, pourtant des plus pertinents. Paulette sauva la situation en disant précipitamment :
– On a un cadeau pour toi !
– Ooohh ! se radoucit Alba. C’est vrai ?
Cacagomé Paulette lui tendit fièrement la combi-vache, ne se doutant nullement de la tempête qu’elle allait déclencher.
– Whaou une combi ! C’est toi qui l’ VOUS ÊTES SÉRIEUX, CONNARDS ? C’EST UNE VACHE PUTAIN !!
– Ben qu… voulut demander la nouvelle recrue (on lui expliquerait seulement plus tard l'histoire bovine que le trio avait vécu).
– TA GUEULE ! cria Alba.
Le QG faillit exploser lorsque la vieille jeune fille découvrit l’annotation au dos. Noisette fit des dégâts alors même qu’elle n’existait plus. Alba dégaina ses pieds et visa la première chose qui lui vint à l’esprit. Georgette bloqua le pied d’Alba in extremis grâce à son katana, sauvant les ******** de Maurice qui faillirent disparaître. C’est tout gentiment, son arme à la main qu’elle invita ses joyeux amis à passer à table.
– Et voici… les pâtes au mare-oil !! clama la rouquine.
– Elles ont un goût étrange… remarqua Alba.
– Bah, mare-oil, quoi. Mon accent n’est pas bon ?
– Quel accent ? s’étonna la vieille jeune fille.
– Ben anglais !
– Mare-oil, répéta Cacagomé Paulette avec une prononciation parfaite.
– Ça veut dire quoi, mare ?
– Jument, traduit Madame Je-sais-tout-and-especially-speaking-english.
Maurice explosa de rire, Alba s’étrangla. Elle recracha le contenu de sa bouche sur son grand amour avant de hurler :
– VOUS VENEZ DE ME FAIRE BOUFFER DU CHEVAL ? JE VAIS VOUS TUER !!!
– Mon petit cœur chéri d’amour que j’aime et que j’adore de tout mon cœur qui est entièrement à toi mon bel ange ? appela doucement Maurice d’une traite. Si nous passions au dessert ?
Alba se calma dès qu’elle vit (roulement de tambour !) des BABAS AU RHUM !!!
– Whaou vous êtes des amours, je vous aime troooop ! s’extasia-t-elle, déclanchant une crise de jalousie chez Maurice qui se mit à bouder.
Ils dégustèrent les délicieux gâteaux avant que ses deux vieux (petit pour l’un, minuscule pour l’autre) amis apportent un autre cadeau.
– Oh ! Une jolie valise bleue ! s’émerveilla la vieille jeune fille
– Ouvre, lui dit Georgette, tandis qu’elle et Maurice s’éloignaient pour mettre une distance de sécurité avec Alba.
Cette dernière adora les tortues-capsule-de-bouteille ! Mais quand elle en eut enlevé 300 ou 400, elle hurla. Une tête de vache empaillée trônait au fond de la jolie valise bleue. À court d’insultes, elle se contenta de grogner, de clignoter et d’engueuler ses compagnons à coup de mots sans queue ni tête et de taper dans le vide. Bonne initiative que la distance de sécurité !
Cacagomé Paulette sauva encore une fois la mise à ses camarades en proposant l’événement de la soirée qu’elle attendait le plus : le bière-whisky-tequila-ricard-bière-vin-vodka-cocktails-bière-saké-bière-rhum-Gin-liqueur-bière-absinthe-Malibu-bière-pong ! Alba sauta de joie ! Deux équipes se constituèrent : Alba comme buveuse avec Maurice comme tireur, et Paulette buveuse avec Georgette tireuse. Après avoir vidé un stock considérable d’alcool, les deux buveuses tenaient encore debout. On décida d’une courte pause. Georgette but un verre d’eau qui s’avéra être de la vodka et qui l’acheva. Maurice préféra son jus de pomme qu’il but cul sec. Manque de chance, c’était en réalité du cidre doux ( oui, oui, du cidre, boisson alcoolisée probablement la moins forte en alcool) qui envoya Maurice au même pays que la rouquine : celui de l'ébriété. Les deux finirent leur soirée par terre tandis que Cacagomé Paulette et la vieille Alba continuaient leur bière-whisky-tequila-ricard-bière-vin-vodka-cocktails-bière-saké-bière-rhum-Gin-liqueur-bière-absinthe-Malibu-bière-pong.
Après de longues heures, les deux filles rejoignirent leurs deux camarades aux pays des cuites. Ils dormirent tous comme des bébés sans se douter des courbatures qu’ils auraient le lendemain, ni à la troisième guerre mondiale qu’Alba, vieille grand-mère de dix-neuf ans leur réserverait le lendemain (ou le surlendemain) quand les souvenirs des sales coups de la veille lui reviendraient...
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