J'ouvris la porte doucement, espérant qu'elle ne grince pas. Regardant de droite à gauche dans le couloir, un angle mort m'empêchait de voir l'accès à l'ascenseur, ce qui me terrorisait. Néanmoins, aucun bruit ne m'alertait. Ces derniers mois, les cris n'avaient jamais stoppé, je m'en étais réjouis quand un matin, plus aucun son ne pouvait être entendu. Mais ne plus les entendre devenaient stressant.

Je sortis dans le couloir, m'assurant que la porte ne se ferme pas derrière moi, les clés dans une main. Je n'avais pas envie de me retrouver à avoir à ouvrir la porte avec un de ses monstres dans le dos. Je me déplaçais contre la porte voisine et avec soulagement, aucune présence n'était à déplorer. Le couloir était totalement anéanti, les portes néanmoins avait tenu, seule celle au fond du couloir était grande ouverte et je pouvais distinguer des traînées de sang un peu partout à l'intérieur.

Je ne portais pas forcément Tanya dans mon cœur avant l'apocalypse, mais voir l'état de leur appartement, me rendit triste. Je retournais sur mes pas et pris la batte posée sur le porte manteau, je préférais cette arme à un couteau, même si cela devrait être plus efficace, je n'arriverais jamais à poignarder quelqu'un de sang-froid... C'était juste trop pour moi. J'avançais doucement à travers le couloir, et je m'arrêtais à la porte, le sang était sec et ancré dans la moquette et dans les murs.

Son appartement était simple, un long couloir, directement en rentrant, à notre gauche, la salle à manger s'y trouver. Elle était assez basique, un long canapé à angle et une grande télé en face. On pouvait marcher jusqu'à la cuisine, tout aussi normal et la dernière porte à gauche était la salle de bain. Les trois portes sur ma droite menait aux toilettes (la première fermée à clé de l'intérieur, le haut de la porte avait été détruit et du sang recouvrait les toilettes), une première chambre (celle des parents) et la deuxième chambre, celle de Tanya et de sa petite sœur j'imagine. Je n'y étais jamais allé, mais des barbies et un ordinateur était un peu éparpillés partout.

Le silence était pesant, néanmoins, le sang était vieux, cramoisi et aucune forme de vie ne semblait être présente. Je ne savais pas pourquoi j'étais rentré ici en premier lieu, je ne savais pas ce que je cherchais en rentrant, mais je tournais les talons, silencieuse, je fermais ma porte derrière moi.

À l'abri derrière une porte quasiment incassable, je retrouvais ma confiance, mais le silence m'inquiétant, ce n'était définitivement pas normal, ils n'avaient jamais été aussi silencieux depuis 3 mois.