Chapitre 6
Durant les premiers jours, il part chaque matin chercher du travail qu'il finit par trouver dans un supermarché avec un poste de vendeur. Le premier mois est très dur car nous attendons son salaire, et je ne peux rien faire étant toujours recherchée. Je passe mes journées à l'attendre dans les rues. Nous allons nous laver dans les douches que proposent les associations qui aident les pauvres. Certaines nuits, nous pouvons les passer dans des centres d'hébergement, mais celles-ci sont rares. C'est très difficile comme vie. Nous mangeons très peu, donc nous nous fatiguons très vite. Nos métabolismes sont également très énergivores, ce qui ne nous facilite pas la tâche.
Quand la date de sa première paye approche, nous commençons à chercher un logement. Nous ne sommes vraiment pas difficiles. Nous trouvons un petit appartement possédant une chambre, il est déjà meublé. Ainsi nous pouvons enfin dormir sur un vrai matelas et je peux récupérer plus vite. Malgré le mois écoulé, le fait de vivre dans la rue a grandement ralenti mon rétablissement. Après l'emménagement, il ne me faut qu'un peu plus d'une semaine pour être complètement en forme. Ensuite, je peux à mon tour chercher du travail. J'ai pu acheter du maquillage et de la décoloration pour rendre mes cheveux blonds. Le premier me permet de changer les traits de mon visage pour être difficilement reconnue. J'ai deux réponses positives, un magasin de prêt-à-porter féminin et une usine de tri sélectif. Mon choix se tourne tout de suite vers le magasin.
Nous n'avons aucun problème, nous menons nos vies tranquillement comme deux amis, et tout va pour le mieux. Nous avons même songé à un appartement plus grand où nous pourrions avoir chacun notre propre chambre pour ne plus en partager une pour deux. Et, contrairement à ce que je pensais, William s'est très vite habitué à ce monde, plus vite que moi quand j'étais dans le sien. D'après lui, c'est parce qu'il est bien accompagné : j'ai dû lui apprendre à parler français, ce qui n'a pas été facile au début. Maintenant, il parle très bien le français courant, mais il ne faut pas que les discussions soient trop compliquées pour lui. Nous nous parlons toujours en français pour qu'il apprenne encore.
Il m'arrive toujours de penser à ma vie dans l'armée à Washington DC, même si je ne le souhaite pas. En réalité, malgré leurs erreurs, une personne me manque un peu : Emma. Elle n'est pas aussi coupable que les autres, mais elle n'aurait pas dû les laisser faire.
Cela fait un an que nous vivons ici. Il y a peu, nous avons pris un nouvel appartement que nous avons aménagé petit à petit selon nos goûts. Mais il fallait que ça arrive...
Un monstre attaque la ville portuaire alors que je rentre du travail et il n'y a personne pour l'arrêter. La France n'est pas connue pour avoir les meilleures défenses face à ces créatures, ils sont obligés de faire appel à d'autres pays en général. Mais ils sont rarement attaqués, donc cela n'a rien de vraiment étonnant. Le monstre est en train de ravager la ville, et il n'y aura pas d'intervention tout de suite. Alors je mets mon armure et une fois devant le monstre, je fais sortir mon arme de mon dos. Je sens l'alliage liquide encore chaud coulé le long de mon corps pour prendre forme, puis je me sens soulevée jusqu'à être entièrement entouré de métal. Je suis prête. Le monstre est de taille moyenne donc ce sera assez facile de le retenir, mais je ne veux pas lui faire de mal. J'appelle Will pour qu'il vienne parler à ce nouveau venu. Étant transformé, ils ne comprennent pas le langage humain, seulement celui de leurs semblables. En l'attendant, je le bloque en mettant mes bras autour de son cou et je sors de l'arme pour demander aux habitants de s'éloigner. Mais certains sont restés...
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