Chapitre 60.- Douleurs de Ninah
Jour 47 (semaine 7 – vendredi) matin
### Ninah ###
Je me réveillai ce matin avec de terribles douleurs au ventre, je me levai sans bruit, laissant Pierre et Amina. Je savais où Pierre rangeait les calmants qui m’avaient si bien aidé le mois passé et je pris deux comprimés en espérant que ça passe !
On était vendredi, Amina avait prévu d’aller travailler ce matin en compagnie de Pierre. J’avais vaguement compris qu’il y avait une grande réunion de direction la semaine prochaine et ils voulaient préparer les textes à diffuser.
J’étais en train de dresser la table à leur arrivée, lorsque soudain mon ventre fut transpercé d’une douleur si violente que je perdis connaissance et tombai.
Dans mon subconscient je sentis les bras de Pierre autour de mon corps et je m’abandonnai dans sa tendresse.
### Pierre ###
En entrant dans la salle à manger, j’eus juste le temps de voir Ninah chuter lourdement en se tenant le ventre !
En deux pas je fus à ses côtés pour essayer de la réveiller avec des petites tapes sur sa joue. Lorsqu’elle ouvrit enfin les yeux, je sus que c’était grave !
– Ninah, que se passe-t-il ?
– Oh, Pierre, j’ai mal au ventre, j’ai déjà pris deux comprimés ce matin mais maintenant la douleur est comme un couteau qu’on m’enfonce !
Le soulevai Ninah dans mes bras pour la porter sur notre lit.
– Ninah, je téléphone au médecin pour prendre rendez-vous.
– Non Pierre, ça ne vaut pas la peine ça va passer !
– Pas question ! J’appelle Zakpa pour qu’il vienne tout de suite et le médecin en lui signalant qu’on arrive.
Zakpa ne fut pas long à nous rejoindre et nous conduisit au dispensaire. Le médecin après quelques remarques désobligeantes apprenant qu’il s’agissait d’une servante, accepta quand même de nous recevoir.
En arrivant au cabinet du médecin, il fut étonné que je la porte dans mes bras et après un examen sommaire, voulut lui prescrire un calmant et la renvoyer à la maison. Je lui expliquai que Ninah ne s’était jamais plainte ainsi et lui demanda de faire un examen plus approfondi.
Il me prit à part, laissant Ninah et Amina dans la pièce de consultation.
– Monsieur, me dit-il, le protocole pour le personnel subalterne ne prévoit pas d’examens à moins que vous obteniez l’autorisation du DRH.
– Procédez, dis-je, je téléphone immédiatement au DRH.
– Bien, dans ce cas, il faut la conduire à l’hôpital !
Je repris ma gazelle dans mes bras, en lui donnant discrètement un baiser sur le front.
– Merci patron, mais tu ne dois pas t’inquiéter, ça ira mieux tout à l’heure !
– Espérons Ninah, mais on va t’examiner à l’hôpital, ainsi nous saurons de quoi il en retourne.
Le médecin nous avait dit d’aller aux urgences pour la prise en charge, promettant qu’il arriverait aussi pour assister l’urgentiste. En arrivant, je contactai le DRH, qui approuva sans hésiter que Ninah soit traitée en priorité.
Couchée dans un lit sommaire, Ninah reçut une perfusion contenant un analgésique puissant. Au bout de quelques minutes le médicament fit son effet. Ninah courageuse retrouva un sourire timide. Amina resta près d’elle, lui humectant régulièrement le front et la poitrine pour la rafraîchir.
– Tu vois, je vais déjà mieux ! dit-elle à Amina. Ne vous inquiétez pas, ce sera comme d’habitude.
Le responsable des urgences, vint vers nous.
– J’ai reçu la confirmation du DRH de votre société que tous les frais médicaux seront pris en charge. Nous allons procéder au cours de la journée à divers examens. Ça risque de prendre du temps.
– Pierre, dit Amina, va au bureau, je reste auprès de Ninah, je te tiendrai informé !
– D’accord, je reviendrai à la mi-journée, tu veux manger quelque chose, car tu n’as pas pris ton petit-déjeuner.
– Non, je me débrouillerai !
– D’accord, je repasse à la villa avec Zakpa pour me changer et manger et puis j’irai travailler.
Je fis comme convenu, au bureau je passai voir Célestin pour le remercier de son intervention rapide. Je ne pus lui donner d’autres nouvelles car Amina ne m’avait pas encore appelé.
Tsela devina que quelque chose n’allait pas et je lui expliquai que Ninah, ma boyesse, était gravement malade et qu’elle était à l’hôpital pour des examens. Je l’informai aussi qu’Amina restait auprès de Ninah pour me donner des nouvelles.
– Oui, cela peut te sembler bizarre mais Ninah s’occupe de moi et c’est normal pour moi de s’inquiéter de sa santé. De plus Ninah et Amina sont amies.
– Je comprends Monsieur, c’est gentil de votre part de vous occuper de votre servante, dit-elle en se rapprochant de moi.
– C’est normal Tsela, je prends soin des gens qui me sont proches.
Je vis dans son regard qu’elle comprenait et retourna travailler dans son bureau.
Un peu plus tard, elle revint dans mon bureau car Amina lui avait demandé d’introduire les chiffres récoltés au ministère, mais elle voulait des précisions quant à la forme du fichier. Je fus à nouveau assailli de son parfum, qui étonnamment me fit bander !
Je dus me lever pour l’accompagner à son bureau, mais en me levant, elle vit la bosse dans mon pantalon. Je perçus dans son regard, quelque chose comme un mélange d’étonnement et d’effroi mais je fis semblant de rien, me rappelant l’avertissement d’Amina.
Elle se rassit devant son ordinateur et en me penchant vers son écran j’eus une vue plongeante sur son décolleté où je vis une paire de seins foutrement bien faits. Cela n’améliora pas l’état de mon épée qui se redressa de plus belle. Pire, en voulant introduire une donnée dans le fichier, son coude accidentellement toucha mon entrejambe. Elle sentit à son coude mon érection et eut un moment d’effroi puis bougea son bras pour dégager ce contact.
Je ne fis rien, mais je sentis son trouble, car elle murmurait quelque chose que je ne compris pas, avant de répondre à mes indications. Je ne m’attardai pas plus longtemps et retournai dans mon bureau.
J’essayai vainement de me concentrer sur mon travail, l’inquiétude pour l’état de santé de Ninah et le parfum de Tsela me rappelant des souvenirs anciens de mon ex-.
C’est avec soulagement que je retournai à l’hôpital. Je pris quelques sandwiches à la cafétéria pour les filles et moi, je n’étais pas convaincu que Ninah puisse manger, mais ce ne serait pas perdu.
À l’hôpital, Ninah avait reçu une chambre mais les médecins n’étaient pas visibles, Amina m’apprit que Ninah subissait des examens mais qu’on lui avait mis un nouveau Baxter.
Pour occuper le temps, je travaillai un peu avec Amina, j’avais en effet pris mon laptop. Ce qui nous permit d’occuper notre esprit en attendant le retour de la boyesse. Je téléphonai à Tsela pour lui dire que je restais à l’hôpital et de prendre note des messages.
Tard dans l’après-midi, Ninah fut ramenée dans sa chambre. Elle souffrait plus mais ne put pas dire grand-chose des examens subis.
– On m’a demandé si j’étais enceinte ! Puis avec un appareil, ils ont regardé mais il n’y a pas d’enfant dans mon ventre ! Puis on m’a mis dans une grande machine mais je ne sais pas pourquoi !
– Ne t’inquiète pas Ninah, c’est un appareil qui examine l’intérieur de ton corps sans te couper !
Tard dans la soirée, un médecin vint nous voir en disant combien il était désolé qu’on n’ait pas plus de nouvelles mais que demain ils feraient d’autres examens et nous aviserait.
– Nous avons administré un somnifère à la patiente, elle dormira toute la nuit. Rentrez chez vous, il ne se passera rien.
– Qu’en penses-tu Amina ?
– Rentrons Pierre me dit-elle, Ninah dort, elle ne souffre pas, cela ne sert à rien de patienter à son chevet.
Nous rentrâmes et je démissionnais Zakpa en lui demandant de venir le lendemain matin.
Amina se mit au lit et m’invita à la rejoindre. Nous étions inquiets mais rien que nous puissions faire y changerait quelque chose ! Elle mit ses bras autour de mon corps, je la sentais aussi inquiète que moi, mais on bout de quelque temps de réflexion, je sentis le corps d’Amina se détendre et je sombrai également dans le sommeil.
***
### Tsela ###
Monsieur m’avait vraiment troublé en me suivant vers mon bureau pour que je lui montre mon problème. En se levant, j’avais remarqué la bosse imposante dans son pantalon. Mais pire ! En voulant encoder un chiffre dans la cellule qu’il m’indiqua, je fis un mouvement du bras et mon coude toucha accidentellement son corps et je sentis comme un bout de bois !
Je me traitai aussitôt de maladroite et d’idiote car le bout de bois ne pouvait être que son sexe. Je croyais faire une réflexion silencieuse mais en fait les paroles étaient sorties de ma bouche, heureusement il ne comprit pas ce que je disais.
J’imaginais le sexe de mon patron en le comparant à l’engin de mon grand frère lorsqu’il voulut me violer. J’imaginai le sexe du blanc dressé et je perçus l’humidité de mon intimité !
Ce n’est pas possible : je suis en train de fantasmer sur le sexe de mon patron ! Comme il était retourné à l’hôpital, j’étais tranquille dans mon bureau et je mis ma main sous ma robe et sentis effectivement l’humidité dans mon intimité. Je glissai plusieurs doigts dans mon vagin, il ne me fallut que quelques minutes de masturbation pour sentir un orgasme étrange. Mon ventre et mes seins se durcirent et j’eus un éblouissement qui fit pencher ma tête sur la planche de mon bureau. Je venais de me masturber au bureau en fantasmant sur le corps de Monsieur Pierre !
Il me fallut plusieurs minutes pour retrouver mes esprits et prit un mouchoir en papier pour essuyer le liquide coulant entre mes jambes. Je n’avais jamais eu quelque chose de pareil et me promis d’en parler avec ma grande sœur.
Jour 48 (semaine 7 – samedi) matin
### Amina ###
Je me réveillai sans entendre d’autre bruit que la respiration régulière de Pierre, je me sentis bizarre à cause de l’absence de Ninah.
Je caressais doucement le visage de Pierre, il était tellement détendu en dormant. N’obtenant pas de réaction, je lui donnai un long baiser sur sa joue découverte.
– Bonjour ma grande, le soleil n’est pas encore levé !
– Oui, Pierre mais je suis inquiète, je voudrais avoir des nouvelles de ma petite sœur, car Ninah est plus qu’une amie, nous sommes tes épouses. Son absence crée un vide pour nous. Ne pas entendre son rire matinal, cela me manque !
– Viens dans mes bras, dit-il.
J’obéis volontiers à son invite mais ni lui ni moi on n’était d’humeur à jouer. Néanmoins il me fit des câlins, auxquels je répondis par un long baiser. Je sentis son sexe se redresser mais il n’insista pas.
– Pierre, je vais préparer le petit-déjeuner. Viens dès que tu veux.
– D’accord, le temps de me rafraîchir !
J’avais préparé le café pour lui et un chocolat chaud pour moi, les toasts et de la confiture. Nous mangeâmes en silence.
En entendant Zakpa parler avec le gardien, nous nous levâmes pour le rejoindre. Benjamin, le boy, nous demanda des nouvelles de son amie, mais nous ne pouvions pas le rassurer.
Ninah dormait encore lorsque nous fûmes dans sa chambre, l’infirmière qui terminait son service nous rassura que Ninah avait passé une bonne nuit et que le médecin n’allait pas tarder.
Ninah émergea lentement de son sommeil et me demanda de m’approcher.
– Amina, demande à l’infirmière une serviette hygiénique, me dit-elle en lingala, je sens que j’ai mes règles.
– Que se passe-t-il ? demanda Pierre.
– Ne t’inquiète pas, c’est une affaire de femmes.lui dis-je avec un petit sourire.
Je sortis pour appeler une infirmière qui en revenant chassa Pierre en lui demandant d’attendre dans le couloir.
Le médecin arriva un peu plus tard.
– Est-ce que Ninah a de la famille ?
– C’est ma petite sœur et elle n’a pas d’autre famille ! répondis-je avant que Pierre puisse répondre.
– Voilà, dit-il, nous suspectons un problème au niveau des ovaires, nous avons programmé une opération lundi pour examiner et intervenir. Je vous laisse l’initiative de l’annoncer, mais je crains que lors de l’opération nous devions enlever un ou les deux ovaires.
– Mon Dieu, docteur êtes-vous certain ? demandai-je.
– Mademoiselle, nous le saurons lors de l’opération. Mais il faudra préparer votre sœur à cette éventualité.
Je rejoignis Pierre qui s’était écarté pour lui annoncer la mauvaise nouvelle.
– Amina, c’est terrible ! dit-il. Tu te sens le courage de l’annoncer à Ninah ?
– Non, Pierre viens avec moi ! à nous deux on pourra l’informer de cette terrible nouvelle. Si les craintes du médecin se confirment elle ne pourra pas avoir d’enfants.
– D’accord Amina, mais on n’est que samedi, on a la journée et même demain pour la préparer. Faisons une annonce progressive.
***
Ninah vit à nos visages que quelque chose ne tournait pas rond !
– Vous avez une tête d’enterrement ! dit-elle en forçant son sourire.
– Oui, Ninah dis-je, les nouvelles ne sont pas bonnes !
– Mais ne dramatisons pas, ajouta Pierre, lundi on va te faire une petite opération pour vérifier quelque chose dans ton ventre. On t’endormira et tu ne sentiras rien ! Et lorsque tu te réveilleras, le docteur nous dira ce qu’il en est ! Ne t’inquiète donc pas ma gazelle !
– On va te laisser te reposer dis-je car je vis que ses yeux se fermaient sans doute sous l’effet des médicaments. On reviendra demain ! Tu veux qu’on apporte quelque chose ?
– Non Amina, je veux juste dormir, ça ne sert à rien de rester. À demain.
NDA : Ce chapitre n’est pas amusant, désolé mais l’histoire n’est pas un conte de fées !
En passant un encouragement sincère à tout le personnel soignant travaillant dans le monde, en cette période de Covid, je leur tire mon chapeau pour leur courage et leur dévouement ! ;-)
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