Echange

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Long Beach Harbour, Californie

Giordano était au téléphone avec Lino. Marco Riccio n’était pas encore rentré de Las Vegas, mais Emily et Bruno s’étaient manifestés un peu plus tôt, s’inquiétant de la récupération de la came. Leonardo avait pris contact avec Doyle, les modalités pratiques restaient à finaliser. Bruno avait insisté sur la nécessité de procéder à l’échange avant le retour de Marco, il fallait que ce soit fait ce jour. Leonardo ne pouvait cependant pas sortir de son esprit l’image du pianiste qui était devenue, sans qu’il comprenne pourquoi, une véritable obsession, le déclenchement de sa déchéance dans l’organisation. Sans chercher à en percevoir les détails, il valida l’idée émise par Wendy et délégua à cette dernière le soin de localiser cette Lucy Iron et, à travers elle, la source de ses tracas.

Apercevant Emily et Bruno qui montaient l’escalier, Leonardo se résolut à appeler le numéro inscrit sur un post-it.

« Doyle, répondit laconiquement son correspondant.

— Je suis Leonardo, nous devons procéder à une transaction concernant des produits pharmaceutiques.

— Je vois, comment voulez-vous qu’on opère ?

— Un véhicule de location, banalisé, proposa Leonardo. On se retrouve en terrain neutre, sans vidéosurveillance, je vous donne le cash et je repars avec le camion. Je me charge de le rendre au loueur.

— OK, ça marche. Où voulez-vous qu’on se retrouve ?

— Il y a une zone en chantier entre Skylab Road et Bolsa Avenue à Huntington Beach, derrière l’entrepôt Amazon, midi. Je serai accompagné de deux personnes.

— C’est noté, j’aurai aussi quelques amis. »

Leonardo était assis sur le siège passager de l’Expedition de Bruno. Emily était à l’arrière. Le véhicule stationnait sur Skylab Road, à proximité de l’entrée du chantier. De nombreux camions et vans transitaient dans cette zone, personne ne prêterait attention à un utilitaire de plus. Soudain, le bruit caractéristiques des motos se fit entendre. Leonardo repéra les deux bikers qui venaient dans leur direction à faible vitesse. Bruno fit un appel de phares. L’un des motards leva le pouce et les deux bécanes passèrent sans s’arrêter. Quelques instants plus tard, un fourgon blanc portant la marque Avis apparut et stoppa à proximité. Leonardo prit la mallette et se dirigea vers la porte latérale du véhicule qui venait de s’ouvrir. À l’intérieur, Doyle compta rapidement les liasses pendant que Leonardo ouvrait un carton. Satisfaits, les deux hommes se saluèrent et le biker descendit sur le trottoir. Comme les motos repassaient, il s’installa à l’arrière de la seconde qui disparut rapidement. Giordano se mit au volant et démarra en direction du port. Un coup d’œil dans le rétro lui permit de s’assurer que Bruno et Emily étaient bien derrière lui.

Une demi-heure plus tard, le van était dans l’entrepôt de Chance et deux hommes commençaient à décharger les cartons sous la supervision de Bruno. Emily fit un signe à Leonardo qui s’approcha.

« Appelle Tony ! demanda-t-elle.

— Pour quoi faire ? s’étonna Leonardo.

— C’est bien lui qui est responsable des livraisons, non ?

— Oui, oui, répondit Leonardo avant d’interpeller l’intéressé.

— On a récupéré la marchandise, déclara la jeune femme, maintenant tu en es responsable sur ta vie ! Capisce ? dit-elle en caricaturant l’accent italien. Tout doit être chez les clients avant minuit.

— Bien M’dame, mais vous savez, je n’y suis pour rien, moi.

— Je te crois, sinon, tu serais déjà mort. »

Leonardo regarda son employé s’éloigner pour organiser le travail avant de remonter vers son bureau. En passant, il s’arrêta dans le box occupé par sa secrétaire.

« Alors, Wendy, tu as pu contacter cette Lucy ?

— J’ai laissé un message au numéro indiqué sur la page Insta. J’attends qu’elle me rappelle.

— Débrouille-toi comme tu veux, invente n’importe quoi, mais trouve-moi où se planque ce foutu black.

— Vous lui en voulez tant que ça ? demanda la secrétaire ingénument.

— Ce n’est pas ton problème, trouve-le moi. Le reste, c’est mes oignons ! répondit Leonardo sèchement. »

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