Le scandale (2)
Dring ! Ding !
Je décroche mon téléphone portable fébrilement. Qui peut m’appeler à 6h du matin ?
« Allo ? »
« Allo. C’est Patrick. On a besoin de toi au plus vite au labo ! C’est urgent ! »
Je raccroche. Qu’est ce qui peut bien se passer. Patrick avait l’air pas mal excité. Je suppose que c’est une bonne nouvelle. J’embrasse Annie, puis pars vers le boulot. Au passage, je ramasse le journal…
« Scandale médical »
« Une personne à laquelle le remède miracle contre le cancer est morte hier après-midi d’une nécrose fulgurante des cellules… »
« Le traitement tuerait en réalité toutes les cellules de l’organisme sans distinction et se révèle extrêmement contagieux… »
« Des dizaines de victimes dans le monde entier… »
Mon Dieu… Qu’est ce qui se passe ?
J’arrive en trombe au boulot et me rend compte qu’une immense foule proteste devant les entrées. Je rentre discrètement par la porte de derrière pour trouver le laboratoire en ébullition. Tout le monde est sur le pied de guerre. Je n’ai même pas le temps de comprendre que Patrick me prend par le bras.
« Viens ! On doit parler. »
Il est livide et a vraiment l’air effrayé. Je le suis jusque sur le toit. Là, il se retourne et me regarde droit dans les yeux.
« On a fait les tests des centaines de fois. Sur des souris, des hamsters, des poissons, des chiens, des hommes… Sur tout ! Alors qu’est ce qui se passe, maintenant ? Pourquoi est-ce que notre remède miracle est en train de se transformer en pandémie ? Où est-ce qu’on a merdé ? »
Je n’arrive même pas à répondre. J’essaie de me repasser tout le travail qu’on a fait depuis le moment où on a créé cette bactérie. Mais rien. Je ne vois rien qui cloche.
« On a estimé le temps qu’il reste avant que la bactérie ait tué tout le monde. Parce que, ouais, elle va tuer tout le monde. Elle se multiplie trop rapidement, et on a rien pour l’arrêter. Le voilà, notre nouveau cancer ! Dans certaines régions du monde, il n’y a déjà plus personne ! Cette connerie va trop vite pour qu’on ait le temps de faire quoi que ce soit ! Chier ! »
Je ne sais vraiment pas quoi dire.
« Alors il faut qu’on bosse… » dis-je.
« Non. »
Patrick regarde l’horizon en me tournant le dos.
« C’est déjà trop tard. Il n’y a plus rien à faire. Dans trois jours, plus personne ne sera là… »
Il fait un pas en avant.
« Adieu ! »
Il saute.
Je cours vers le bord du toi tandis que des cris fusent de la rue. Je me penche au-dessus du vide.
Patrick est étendu au milieu d’un cercle dessiné par la foule en colère. J’entends des hurlements. Des gens regardent dans ma direction. Je m’assois derrière le muret du toit. Merde ! Qu’est ce qui se passe !? Comment ça a pu arriver ?
Suite au chapitre 7
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