Malgré mon silence, elle s'acharne encore pour avoir le dernier mot. Je sais très bien que la colère pourrait me faire regretter les miens et je préfère donc rester assis, là, dans le canapé. Ce genre de dispute ne mène à rien. Et elle commence toujours par quelque chose de ridicule. Qu'est ce que ça m'ennuie !

 Mais non. Il faut absolument que ma copine remue le couteau dans la plaie, qu'elle ajoute de l'huile sur le feu. La solution serait bien de laisser tomber la bassesse vers laquelle s'oriente la discussion.

 "... Ben, je t'ai déjà dit cinquante fois de ne pas laisser ton assiette et tout le reste dans l'évier ! Pose-le à côté, sinon l'évier est plein et je ne peux plus m'en servir..."

 Malgré mon ignorance en façade, face à la situation, je sens mon coeur s'accélérer. La colère monte progressivement au fur et à mesure qu'elle m'assomme de reproches tout aussi puérils les uns des autres, bien que je tente de camoufler le moindre signe.

 Je me sens comme une bombe à retardement. Si elle ne désamorce pas le sujet, je vais exploser.