Episode 18 : Leo, mon héros
« Vous croyiez vraiment pouvoir filer en douce comme ça sans que je ne le sache ? » dit nonchalamment Leo en se plantant devant eux, un sourire moqueur sur les lèvres.
Le jeune homme détonnait complètement dans cet endroit rempli d’adolescents boutonneux qui essayaient d’avoir l’air « cool ».
Tous les regards féminins étaient avidement braqués dans sa direction. Même la fille sur les genoux de Kaleb se pâmait sans retenue devant lui, tandis que l’amie de Kami, elle, ne cessait de battre stupidement des cils.
Depuis le temps qu’elle parcourait la Terre, elle en avait vu de très belles créatures, mais elle devait reconnaitre (et c’était à contrecœur qu’elle le faisait !) que pour un simple humain, Leo était extraordinairement beau avec ses cheveux blonds tirés en arrière, ses yeux verts espiègles et son petit sourire en coin.
Mais ce soir, il y avait quelque chose en plus chez lui qui semblait amplifier son pouvoir d’attraction sur la gent féminine.
Peut-être était-ce l’ensemble noir qu’il portait ? Ou bien l’odeur légèrement boisée et musquée qui se dégageait de lui ? Elle ne savait pas, mais quelque part, elle se dit que ce n’était pas désagréable du tout…
« Allez, ramenez vos fesses, on rentre », ordonna Leo, coupant court aux pensées vraiment très bizarres et saugrenues qui venaient de lui traverser l’esprit.
Kami ne se fit pas prier et se leva d’un bond, l’air extrêmement coupable, tandis que son jumeau, le regard plein de défi, décidait de jouer les rebelles.
« J’ai pas d’ordre à recevoir de toi ! »
« Ah ouais, vraiment ? » Leo le tira alors sans ménagement du canapé. « Fais pas le con ! Hana est morte d’inquiétude et moi je n’ai pas que ça à faire ! »
Il l’entraina ensuite de force à sa suite, faisant fi de ses protestations.
« On devrait peut-être… » avança Kami sans beaucoup de conviction, au point de ne pas terminer sa phrase. Tout le temps qu’ils mirent pour quitter la propriété et arriver à la voiture, Leo continuait de tirer fermement Kaleb à sa suite, tandis que ce dernier l’abreuvait d’insultes très imagées.
Elle était en train de se délecter du spectacle et de la brise nocturne lorsqu’elle ressentit brusquement l’aura nauséabonde d’un démon se répandre dans l’air tel un poison. Et ce n’était pas celle de n’importe quelle créature des enfers : il s’agissait clairement d’un prince ou d’un guerrier.
« Un démon très puissant vient d'arriver dans cette ville », annonça-t-elle alors de but-en-blanc, réduisant immédiatement les trois autres au silence. « Il est là pour les jumeaux. »
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