Hana était morte d’inquiétude.

Personne ne répondait à ses appels et elle essayait de calmer ses nerfs en faisant les cent pas dans le salon. Il était presque minuit et Leo aurait dû revenir avec les jumeaux depuis au moins une heure !

Pour la millième fois, la jeune femme regarda par la fenêtre dans l’espoir de voir les phares d'une voiture… mais toujours rien. Que faisait donc Leo ?!

Elle avait un très mauvais pressentiment.

Son angoisse monta d’un cran lorsqu’elle crut entendre un bruit de carambolage dans la nuit… puis le sentiment se mua en épouvante lorsque, plusieurs minutes plus tard, la maison toute entière se mit à trembler. Les quelques bibelots posés sur les étagères se fracassèrent par terre dans un grand bruit.

Hana faillit s’étaler par terre, mais réussit de justesse à garder son équilibre en s’accrochant aux rideaux les plus proches.

Les violentes secousses furent brèves… avant de reprendre tout aussi soudainement. On aurait dit qu’elles étaient provoquées par des ondes de choc… Ce n’était pas normal… que se passait-il ?!

Hana n’en pouvait plus d’attendre. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, qu’elle retrouve Leo et les jumeaux. La jeune femme se rendit au garage et fut dépitée de le retrouver vide. Tant pis, elle allait marcher.

Elle s’aventura courageusement dans la nuit après avoir attrapé une batte de baseball qui trainait par terre. Heureusement que c’était la pleine lune ! Hana pouvait au moins voir où elle mettait les pieds. Surtout que de brefs tremblements de terre continuaient de se produire à intervalles réguliers.

Pas très rassurée, la jeune femme dépassa le portail de la propriété, en tenant son arme de fortune à deux mains. Elle vit alors des silhouettes courir à toute vitesse dans sa direction.

Ils fuyaient ce qui semblait être des rais de lumière rougeoyants puis blancs. Ces derniers avaient l’air de jaillir de la terre et se propageaient rapidement partout telles des lianes monstrueuses.

Une partie se dirigeait droit vers eux et Hana resta un instant figée de terreur. Les silhouettes lui tombèrent dessus et la plus grande lui saisit le bras. Elle reconnut le parfum de Leo tandis qu’il la tirait sans ménagement à sa suite.

« Hana, grouille ! » la pressa le jeune homme tandis que l’espèce de toile lumineuse rampait à toute vitesse vers eux. « Il faut juste qu’on arrive à passer ce putain de portail ! »

Hana comprit où il voulait en venir et courut plus vite, sa main fermement accrochée à celle de Leo.

Le portail n’était plus qu’à quelques pas… mais la menace aussi. Alors que les jumeaux parvenaient à le dépasser (Dieu merci !), Leo tira brusquement la main d’Hana et la propulsa carrément en avant. Ses pieds décollèrent du sol au moment précis où les lianes lumineuses arrivaient à leur hauteur. La jeune femme atterrit ensuite durement sur les graviers, une seconde avant Leo.

Derrière eux, les rais de lumière se heurtèrent dans un grondement sourd à un mur invisible : une barrière de protection contre les attaques magiques.