Episode 27 : La nuit des démons (partie 2)
« La tête de cette fille me dit quelque chose… » marmonna Leo.
« C’est Leïla ! Mon amie ! » sanglota Kami. « On était ensemble à la fête… Est-ce que… est-ce qu’elle est morte ? »
Leo s’approcha prudemment pour donner un léger coup de pied dans le corps inerte de la jeune fille, dont la peau était d’une pâleur effrayante. Touchée en pleine poitrine, elle ne réagit pas.
Mais au moment où il allait reculer, ses yeux s’ouvrirent brusquement. Vive comme l’éclair, elle avança alors les bras pour lui agripper les jambes. Le jeune homme parvint cependant à éviter ses mains avides en faisant un bond en arrière.
« Restez où vous êtes », cracha-t-il à l’adresse d’Hana et des jumeaux, tandis que Leïla se relevait lentement. Du sang coulait à flot de sa blessure, mais cela ne semblait visiblement pas la déranger.
Toujours sans émettre le moindre son, elle se contentait juste de les fixer sans ciller. Son regard avait quelque chose de très dérangeant. Il semblait éteint.
Leo tira en visant cette fois-ci la tête, mais Leïla parvint à éviter la balle en se décalant sur le côté avec une rapidité inattendue. Elle s’élança ensuite vers son adversaire, les yeux exorbités et les mains tendues. Le jeune homme l’esquiva de justesse et lui envoya brutalement son coude dans la nuque qui émit un horrible craquement.
Leïla tituba légèrement, sa tête pendant lamentablement en avant. Leo lui avait clairement brisé le cou, mais elle était toujours debout !
Sous le regard horrifié d’Hana et Kami, la jeune fille saisit chaque côté de son crâne d’une main ferme et le ramena sur son cou, avant d’effectuer une espèce de torsion comme si elle revissait tout simplement sa tête sur ses épaules.
Tout ça dans des gestes lents et mécaniques.
« C’est quoi ce bordel », gronda Leo, alors que Leïla se tournait lentement vers lui, le regard halluciné et la bave aux lèvres. « OK, si tu veux te la jouer comme ça… »
Avec un rictus, il cala sa mini lampe torche dans sa bouche, rengaina son arme, puis se mit en position de combat, genoux légèrement pliés et poings serrés.
Lorsque Leïla bondit à nouveau, le jeune homme ne chercha plus à l’éviter. Au contraire, il saisit fermement ses deux poignets qu’il tordit ensuite violemment en la tirant vers lui. Dans un mouvement complexe et rapide, il se retrouva derrière elle, un bras enserré autour de son cou... qu’il brisa une nouvelle fois dans un terrible bruit d’os broyés.
Leo relâcha ensuite Leïla et dégaina de nouveau son arme, tandis que son autre main retirait la lampe de sa bouche. Tranquillement, il pointa alors son pistolet sur le crâne de la jeune fille. Cette dernière était en train de se redresser lentement, comme si de rien n’était, alors qu’elle venait de se faire briser le cou une deuxième fois en à peine cinq minutes !
« Comme je le disais : toujours viser la tête », murmura Leo, avec un petit sourire mauvais sur les lèvres.
« Non, s’il te plait, arrête ! » cria alors Kami, mais les derniers mots moururent dans sa gorge lorsque son frère appuya sur la détente.
Complètement horrifiée, Hana vit la tête de Leïla exploser en mille morceaux : du sang et des bouts de cervelle volèrent dans tous les sens, tandis que le reste de son corps s’écrasait lourdement aux pieds de Leo qui ne broncha même pas.
« Mon dieu Leo ! » glapit Hana, tandis que Kami s’écroulait dans les bras de Kaleb, complètement sous le choc.
« Espèce de connard ! T’es complètement malade ou quoi ?! », s’écria ce dernier avec colère en soutenant sa sœur à moitié évanouie. « T’aurais pas pu juste la neutraliser et lui tirer une balle dans la jambe ?!! »
« Comment tu as pu faire ça ? » souffla Hana, vraiment choquée. « Devant Kami ! Cette fille était son amie… »
« Bouclez-là », répliqua sèchement le jeune homme sans leur accorder un regard. Le devant de son t-shirt était complètement éclaboussé de matière cérébrale, mais c’était clairement le dernier de ses soucis.
Toute trace d’humour ou de sarcasme avait disparu de son visage désormais tendu par la concentration : l’œil aux aguets, le corps raide, il avait la main crispée sur son arme, prêt à tirer sur toutes les créatures qui se montreraient.
« D’autres saletés ne vont pas tarder à rappliquer, alors tout le monde va dans le salon tout de suite. »
Trop tard. Comme si la mort de Leïla était le signal qu’ils attendaient, d’autres silhouettes se pressèrent dans l’embrasure de la porte, tandis que dehors, une sorte de grondement annonçait l’abdication de la barrière magique.
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