La Tribu de El
- Il y a longtemps, à l’époque des Tribus d’avant l’Empire, des légendes racontent l’exploit héroïque, la défense ultime face à l’envahisseur, de la tribu de El. Grâce à des renforts des tribus voisines, El a pu stopper une troupe gigantesque de monstres bipèdes sortis des Steppes de l’Ouest.
- Ces monstres de l’Ouest, c’étaient des Orques ?
- Silence quand je parle, petit.
- Mais…
- El comptait quelques centaines d’individus, cinq cents au grand maximum, et elle était la plus peuplée de la région. Elle était organisée comme suit : chaque famille avait un chef et parmi ces chefs de famille, il y avait une élection pour choisir celui qui dirigerait cent familles. Ainsi la Tribu était conduite par cinq chef de chefs de famille, aussi appelés Ella.
- Eh là ! C’est chiant !
- Mais vous allez vous taire ?!
- Oui, tais-toi Jean-Eudes, on écoute, nous.
- Les cinq Ella se répartissaient les quartiers de la Tribu de El ainsi que le territoire alentour. Le Ella qui avait pour charge le Nord-Ouest, au moment des événements que je vais vous raconter, avait établi une alliance avec une tribu mystérieuse nommée Targ. Elle se nommait ainsi parce que ses membres étaient d’excellents soldats et ils se battaient avec des targes reconnaissables entre mille : elles étaient rondes avec trois excroissances du côté droit en forme de dents acérées, d’ailleurs en os, qui servaient d’armes tranchantes au contact. Le bouclier faisait ainsi un Œ que vous reconnaissez facilement.
- Oui !!! Comme le nom de la ville d’Œ !
- Voilà.
- C’est de là que ça vient ? Comment on s’en est inspirée ? Qu’est-ce qu’ils faisaient de leurs targes ? Et…
- Laissez*moi continuer, vous allez voir et surtout entendre.
- C’est chiant ! Je veux du combat !
- La Tribu Targ avait une tribu voisine qui était comme une sœur jumelle, Marg. Mais elle fut sceptique pour l’alliance avec El. Alors cette dernière due faire concession et promettre des années de commerce qui profiteraient bien plus à Marg qu’à El. Mais qu’importe, le jeu valait la chandelle.
- C’est quoi une chandelle ?
- Le Ella du Nord-Ouest était soit un visionnaire soit il avait des renseignements efficaces puisqu’il sut prédire le jour où la Terre d’È verrait venir de l’Ouest des masses d’Orq. de monstres bipèdes pardon.
- Aha ! Valala, t’es un monstre bipède, j’le savais ! Bouuh !
- Ta gueule Jean-Eude, je préfère être un monstre bipède en pleine possession de mes moyens qu’un sale binoclard comme toi ! Assisté.
- Il suffit ! Par un bel après-midi du dixième mois de l’année neuf mille six cent quarante six avec l’Elu, à quinze heures, un nuage noir se forma à raz terre vers l’Ouest. Les sentinelles de la Tribu de PT, une tribu voisine et soumise à El, sonna l’alarme mais la tribu fut submergée sous le nombre. En fait, il ne resta rien de la tribu, on ne sut ce qu’il se passa.
- Cheh ! J’aime par ces gueux de PT ! d’ailleurs, c’est où ?
- Nulle part, patate ! T’écoutes pas, il ne reste rien de cette tribu.
- Le nuage de fumée, de poussière et d’autres résidus de la bataille monta haut dans le ciel et se fit voir de El. Des messagers partirent demander renfort aux tribus voisines, Targ et Marg bien sûr, mais également à l’Est vers les tribus alliées dont on ne se souvient plus, puisqu’ils n’ont pas été retenues de l’Histoire.
- Cheh !
- Mais tu vas la fermer ? Ah, merci Valala.
- Hé, mais… aïeuh.
- Seuls des contingents de Targ et Marg arrivèrent. Les unités de Marg avaient la capacité de se battre séparément. Un soldat tenait une lourde épée dont la lame faisait cinq mètres de longueur et il la faisait faucher les ennemis comme un fermier fauche les blés aujourd’hui. C’était un peu l’invention de la faux avant même celle de l’agriculture.
- Faux ! Archi-faux même !
- Quoi ? Faux ?... Ah merde. Et il est content de lui. P’tit con.
- Oui… eh, me retou… aïe !
- Bref. La Tribu de El avait préparé ses défenses. Plus de trois cents soldats étaient prêt à en découdre. Mails ils ne savaient pas vraiment contre qui ou quoi ils allaient se battre. Ils allaient le savoir rapidement. Des hurlements monstrueux de loups se firent entendre du soir jusqu’à la nuit noire. Minuit passé, au-dessus des barricades de bois, ces animaux sauvages sautèrent, ils étaient montés par des humanoïdes gigantesques à la peu noirci, marron couleur terre plutôt, et avait des crocs remontant qui sortaient naturellement de leur bouche. Ils hurlaient comme leur monture et si le loup qu’ils chevauchaient prenait en sa gueule un homme de El ou de Tart, en passant, le bipède, lui, tapait de sa masse monstrueuse à droite et à gauche sur toute la chevauchée de sa monture.
- Hourrah ! Hourrah !
- Mais ta gueule Jean-Eude, vraiment.
- La surprise était totale et incommensurable. Heureusement, les guerrières et guerriers de Marg, qui étaient à l’arrière des lignes, restaient imperturbables et ils tenaient et tranchaient tout ce qui arrivait jusqu’à eux, même les déserteurs terrorisés. Mais après les loups montés, arrivaient en pareille trombe des autruches mortelles pire que les loups. Elles faisaient quatre mètres de hauteur, avaient le bec plus tranchant qu’une épée et le monstre qui les montaient étaient un archer d’élite. Ils faisaient ainsi peu cas des soldats de Marg. C’est là que les Targ, ceux qui restaient du moins, montraient leur talent. Les flèches étaient soit stoppées dans la targe qui était quasiment indestructible, soit, par acrobatie de ces soldats, la flèche était renvoyée vers son initiateur. On a longtemps cru que derrière les targes il y avait accroché un arc, mais aucune preuve ne l’a jamais attesté.
- Peuh ! Sert à rien les preuves. Et moi je peux aussi faire des acrobaties, regardez.
- Sauf que le combat était lon d’être terminé…
- Eh, regardez ! Hop !... Aïe ! Mais, Vala…
- Parce qu’après les autruches tueuses, des énormes lézards écrasèrent les murs de El sous leurs pattes grandes comme une tente, et des centaines de monstres bipèdes sautèrent des plateformes placées sur le dos des lézards et ils attaquèrent les survivants. La Garde des Ella entra alors en scène. La Garde des Ella était le fleuron de l’armée de El, grâce à elle, El était la tribu majeure de la région. La Garde terrorisait tout le monde. Les Gardes étaient des hommes, quelques felles aussi, de minimum deux mètres de grandeur et qui avaient une corpulence sculptée dans les montagnes du Sud-Ouest. Ils étaient protégés par une armure de plates d’un noir intense et surtout impénétrable.
- Eh, Badin ! C’est pas comme ta mèr.
- Merci encore Valala. Je crois que tu l’as assommé par contre.
- On ne l’entendra plus comme ça.
- Certes. La Garde des Ella cependant, avait pour habitude d’entrer en scène qu’en dernier lieu, seulement si l’armée adverse, qu’elle soit envahisseuse ou défenseure, avait exterminé les autres bataillons. Les armes des monstres bipèdes s’avérèrent inefficaces contres ces montagnes de plates et ils durent fuir s’ils n’étaient pas tués en retour. Mais déjà les guerriers de Marg barraient la route, après avoir fauché les quatre pattes de tous les Kodos, les lézards gigantesques. Puis les soldats de Targ tenaient l’entrée au cas où les loups et les autruches restantes voudraient revenir. Il n’en fut rien. Le Soleil pointa son nez à l’aurore, les monstres étaient tous au sol ou étaient repartis dans leurs terres à l’Ouest. On ne les revit jamais.
- Eh ! Jean-Eudes, t’es mort ?... Jean-Eudes ??!
- Sauf le lendemain, où leurs sorciers invoquèrent une maladie importante qui emporta quatre-vingt-dix pourcents de la population de El et n’épargna personne à Targ et à Marg.
- Jean-Eudes ?
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