Quelle énergie pour demain ? Un sujet polémique s’il en est un...

Pour demain, j’ai dit, pas pour après demain, ni même pour dans 100 ans. Non, juste là, pour demain. Comment de façon simple et efficace, on fait pour éviter cette saloperie de réchauffement climatique ? Comment produire de l’électricité sans produire de CO2 ?

Faire comme nos voisins Allemands ? Juste après la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (2 fois 900 MW électriques), ils ont démarré deux tranches de 1000 MW charbon. Ben oui, ils ont du charbon à pas cher (même s’il est plein de soufre en plus) ou alors, ils vont l’acheter pas cher toujours, pas très loin, en Pologne.

Pourtant, on nous vante sans arrêt l’arrêt du nucléaire germanique comme un modèle. Pensez-vous, ils ont construit plein d’éoliennes et mis des panneaux solaires partout. Sauf que, on ne peut pas dire que ce pays soit réputé pour son taux d’ensoleillement (c’est pas du « racisme ou je ne sais quoi, c’est pas au soleil qu’on pense en premier, pas vrai ?) donc les panneaux solaires…. Et puis la nuit, que dalle..

Les éoliennes, effectivement, y a un peu de vent ( ?) en Allemagne, surtout dans le nord du pays ou dans la vallée du Rhin. Mais rappelez-vous 2003, cette fameuse canicule. Vous vous souvenez ? Il a fallu modifier les limites de températures de rejets des centrales nucléaires françaises pour alimenter le reste de l’Europe en électricité. Ben oui, il y avait un énaurme anticyclone sur l’Europe pendant plusieurs semaines. Résultat : pas un pet de vent, toutes les éoliennes allemandes à l’arrêt. C’est ballot…

Ah mais si, il y a une solution : les véhicules électriques ! ben oui, pensez donc, la nuit, tous ces véhicules sont chez leurs propriétaires, branchés sur le réseau. Et si on utilisait cette puissance disponible dans leurs batteries pour alimenter le réseau la nuit, quand il n’y a pas de vent ? Pas con en effet… Mais faut être sûr qu’il y a du vent ou qu’il fasse jour tôt (pour que les panneaux solaires soient un peu alimentés) sinon, tout le monde reste chez soi. Télétravail pour tout le monde !

Il y a aussi l’hydraulique. C’est vrai, on a plein de barrages sur tous les fleuves sauf un (la Loire). Même sur tous les affluents du Rhône. Bon, le problème de tous ceux qui sont sur le Rhône (la plus grande puissance hydroélectrique installée dans le pays), c’est qu’ils ont été vendus un euro symbolique à la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) maintenant rattachée à ENGIE (ex GDF-Suez). En fait, ils ne font turbiner leurs barrages (et donc produire de l’électricité) que quand le cours de l’électricité est élevé (donc pas la nuit). C’est ça le service public, non ? Faire gagner des sous aux actionnaires, Youpi !

Donc en fait, si on veut du courant la nuit quand il n’y a pas de vent et qu’il n’y a pas assez de véhicules électriques en service ? Il reste quoi ? Le nucléaire bien sûr ! Ils sont plein à vouloir en sortir… Un scientifique (prof à Polytechnique quand même), Jean-Marc Jancovici a calculé que pour remplacer toutes les centrales nucléaires, il faudrait en placé une tous les kilomètres sur toute la surface de la France. Ca serait sympa, non ? Quand on voit en plus que ce sont les écolos qui s’opposent aux parcs éoliens en mer (là, où le vent est régulier et fort).

Le nucléaire, me direz-vous, oui, mais… et les déchets ? Qu’on va laisser à nos enfants pour des générations et des générations. Tout d’abord, il y avait une solution qui est « tombée définitivement à l’eau » lors des élections de 2002, une cohabitation sous Chirac. Vous vous souvenez de l’accord de gouvernement avec les Verts et LA condition de ceux-ci ? La fermeture de Creys-Malville, le réacteur à neutrons rapide qui fonctionnait avec du combustible usé. Il était conçu pour « bruler » tous les produits radioactifs à vie très longue issus du combustible des autres centrales nucléaires. À terme, il était prévu un petit réacteur de ce type-là, par paire de centrales nucléaires REP classiques. Comment les écolos auraient pu laisser poursuivre un tel projet ? Il mettait par terre ce qu’ils appelaient le « péché originel » du nucléaire : les déchets.

Je ne prétends pas avoir la vérité révélée, mais je pense que sans nucléaire (qui en plus est amorti financièrement chez nous… la preuve, le prix de l’électricité –quand elle n’est pas indexée sur le prix du gaz comme en ce moment, ce qui est une connerie monumentale), on ne s’en sortira pas. Certes, il faut isoler ces fameuses « passoires thermiques » (qui sont, rappelons-le souvent dans le parc immobilier locatif public…. On attend quoi ?). mais on peut tout isoler, limiter notre consommation, revoir nos usages etc… N’oublions pas aussi qu’on veut arriver à 0 véhicules diesel ou essence mis en service en 2030 ou 2035 (je ne sais plus). On les alimente comment ces voitures électriques ?

Bref, pour une fois, je pense que la décision de relancer le nucléaire civil est une bonne chose. Et puis n’oublions pas que chez nous, la sûreté de ces installations est surveillée par une autorité indépendante, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui, depuis la loi Transparence sur la Sûreté Nucléaire de 2016 doit rendre des comptes sur ses actions. Elle n’a pas hésité il y a quelques semaines à faire arrêter toutes les centrales du palier N4 (Civaux et Chooz, 4 fois 1450 MW électriques, c’est pas rien, en plein hiver…) pour un défaut de soudure. Qu’on ne vienne pas me dire que l’ASN est « complice » du lobby nucléaire.

Voilà, ma pierre à l’édifice du débat et de la polémique, pas politicienne mais juste parce que nous sommes des citoyens et que la politique énergétique de notre pays nous concerne toutes et tous.