A mon bien aimé
Tendre amour, me voilà si loin de toi depuis si longtemps. Je ne saurais dire à quel point du me manque. Seul ton souvenir, celui de ta présence autant que de ton odeur me rassure sur la réalité, et le fait que tu n'es pas qu'un songe oublié. Ton image me hante.
Je ne saurais décrire la sensation que tes cheveux, noirs, aux boucles soyeuses, me font ressentir lorsque je passe délicatement ma main dedans. Et leur très léger parfum de fraîcheur, tel l'humus d'une forêt, qu'ils transportent sur ton sillage. Ainsi, cette crinière d'ébène entourant ton visage qui me semble si flou après tout ce temps éloigné de toi, me semble-t-elle n'être devenu qu'un nuage duveteux dans lequel j'aimerais tant me plonger. Oh ! Et ton doux visage, que j'aime tant caresser de mes petites mains, semble si lointain. Tes yeux noisettes, incrustés d'émeraudes luisant à la lumière, me manquent tout particulièrement. Je souhaiterais tellement caresser ta peau dorée, faire le contour de ta mâchoire, de ton menton couronné d'une jeune barbe, passer un doigt sur tes lèvres fines et tendres, à croquer. Je désirerais tellement dévorer ton cou rigide de mes doigts dévorant tout en faisant le tour de tes oreilles rondes, cachées sous ta crinière de lion ténébreux.
Puis, dessinant tes fortes épaules, je pourrais te regarder plus amplement. Voir enfin ton nez, long mais brisé en son centre, dessiner le relief de ton visage effilé. Tes longs cheveux tombant sur ces mêmes épaules réhausseraient ta stature fine et svelte. Je m'imagine parfois que je ne pourrais empêcher tes bras, fins mes musclés, de me rapprocher de toi. Tes mains, grandes et fines elles aussi, avec tes longs doigts, se mélangeraient dans mon dos et me tiendraient fermement contre toi.
Ainsi contre toi, je pourrais tellement ressentir ta force, posant ma tête au creux de ton cou. Écoutant alors ton cœur battre de façon régulière et calme, je pourrais observer discrètement ton torse caché sous un t-shirt monochrome, le caresser d'une doigt délicat. Je pourrais te sentir respirer doucement, patiemment alors que tu me consolerais.
Alors que tu m'aiderais à m'allonger, je pourrais te voir tout entier. Regardant tes longues jambes cachées derrière un large jogging, tu resterais pieds nu – de long pieds fin, tout comme le reste de ton corps. Ainsi allongée, je pourrais regarder l'harmonie de ton corps, gracieux et agile contrairement à ce qu'il pourrait sembler être à première vue. Tu t'allongerais alors près de moi, afin que je puisse observer un peu plus longtemps ton visage masculin, avant de fermer les yeux et de caler ma respiration à la tienne.
Oh, oui, j'aimerais tellement m'endormir dans tes bras, tout contre toi.
Annotations
Versions