26. Kharkiv
J’avais finalement peu dormi, mes pensées n’allant qu’à mon ESAO. Dans le vestiaire, je me déshabillais dos à Mercedes, ne gardant que ma culotte. Je déroulai les bas de contention de long de mes cuisses. Je savais que ça allait être une journée longue et pénible, mais mon cœur battait d’impatience. J’enfilai le top, centrai ma poitrine dans chaque ouverture, puis enlevai ma culotte. Mes pieds nus gagnèrent le couloir de service. Héloïse m’attendait auprès de mon exosquelette ouvert, les sondes brillant du spray lubrifiant. Comme chaque fois, la simple vue de la selle fit monter un élan d’excitation. Héloïse plaça mes lentilles de contact avant que j’enjambasse les mécaniques. Lorsque la sonde anale fut enfoncée de moitié, la seconde hampe pénétra mon écrin vaginal. Après un jour sans piloter, ce fut un régal, comme manger un gâteau au chocolat après un an de régime.
Les doigts gantés de ma gynécienne posèrent l’épingle sur la capuche de mon clitoris. Elle l’aspergea de lubrifiant froid puis glissa la demi-bague métallique sous sa base. Le pelvis calfeutré, Héloïse appliqua du gel sur mes tétons déjà dardés. Une fois ces derniers emprisonnés dans les tubes suceurs, les pétales déployés, elle ouvrit une boîte pleine de patches électriseurs, puis les plaça sur mes abdominaux. Héloïse me confia :
— Je suis stressée.
— Et nous ?
Elle apposa les patches sur mes cuisses puis sur mes épaules. Elle esquissa un sourire en coin en me regardant droit dans les yeux pour murmurer :
— Il leur faut un ESAO à bord du croiseur où je vais. J’espère que ça sera toi.
— Moi aussi, je n’ai pas trop envie de changer de gynécienne, et au moins je serai sûre de ne pas me retrouver sur le destroyer où travaille mon père.
Elle posa une main délicate sur mon sternum.
— Monte.
J’enclenchai la montée, sa main glissa sur mon ventre, et je me retrouvai enfermée à bord. Enfin ! Je poussai la porte. La plupart des chars était manquante, déjà partie en manœuvres. J’attendis Mercedes et les transporteurs vinrent nous accrocher.
Après plus d’une heure de vol, nous survolions les ruines de l’Europe de l’Est sous un ciel gris. Le fredonnement des réacteurs du transporteur couvrait le bruit du vent de manière monotone. Mais le paysage vu du ciel était trop captivant pour que je m’endormisse. Les ruines urbaines étaient entretissées d’une jeune végétation qui s’était empressée de reprendre possession des lieux. Les arbres et les hautes herbes avaient poussé, chaque année plus vite, comme angoissés à l’idée que l’humain rebâtît. Si certaines grandes cités se reconstruisaient, d’autres restaient abandonnées. Kharkiv était devenue le théâtre des entraînements interarmées. Ses ruines s’étendaient sur des kilomètres. Les apercevant, je commençai à réveiller mon corps. La sonde vaginale suinta de lubrifiant, puis pivotant d’un tour dans un sens et puis dans l’autre elle me rappela combien ça m’avait manqué.
Soudain, l’alarme déclenchée par mes senseurs me fit sursauter. Un missile fonçait vers nous. Mon transporteur me secoua dans une embardée et largua des contre-mesures. Le missile d’exercice éclata sans un bruit et se désagrégea. Une escorte de chasseurs nous dépassa et chacun d’eux tira un missile qui éclata sur des drones. Ces derniers chutèrent verticalement, de manière contrôlée, pour simplement aller se poser. Le porteur m’estomaqua en prenant soudainement de l’altitude.
— Qu’est-ce qui se passe ? questionnai-je.
— Nos vaisseaux ont été repérés, indiqua Héloïse. Ils montent au-dessus des nuages.
Je me concentrai sur mon ressenti, violentée par le choc de la manœuvre. Mes sensations revenaient et le changement de scénario me plaisait bien. Les réactions de nos partenaires de l’aviation comme ceux de l’infanterie allaient jouer sur le bon déroulement de l’exercice. Du coup, j’étais dans l’inconnu, et ça m’excitait de ne pas pouvoir prédire le déroulement de la journée. Impossible de savoir où nous étions par rapport à la cité en ruine. Le soleil levant donnait un éclat lumineux au tapis de nuages étendu sous mes yeux. Une voix d’homme nous indiqua :
— Largage des ESAO dans trente secondes. — Trente secondes, c’était rapide. — Trois, deux, un !
Le vide nous attira brutalement. Je criai malgré-moi. Alors que nous pénétrions dans le brouillard, mes voyants m’annoncèrent l’arrivée de deux missiles. Mercedes vira sur le côté à la dernière seconde en larguant ses contre-mesures. J’esquivai ses projectiles en plongeant tandis que les deux missiles s’émiettaient. Kharkiv se dévoila sous nos yeux. Nouveau tir depuis la place de la Libération. Cette fois-ci, nous étions éloignées l’une de l’autre. J’esquivai le missile qui m’était destiné et larguai un leurre. Le projectile éclata. Mon altitude dégringolait et nous n’étions pas du tout au-dessus de la zone prévue dans notre plan. Me souvenant de la carte aérienne, je repérai la zone puis ouvris un canal de communication vers Mercedes.
— Ils nous ont larguées trop au sud. On déploie au dernier moment, et on rase les bâtiments pour ne pas se faire repérer.
— C’est ce que je pensais.
Cinq cent mètres au-dessus des toits effondrés, je déployai les quatre bras antigravité. Ma chute fut brutalement interrompue, et je glissai sur le rebond de gravité en direction du nord, comme si je planais au-dessus des rues.
Je ne repérai aucun ennemi. J’entendis le Rhino de Mercedes toucher le sol dans mon dos, tandis que je rasais le bitume fissuré. Les mains et les pieds se posèrent, puis je me tournai vers elle. Mon pivot fut lent. J’étais stressée, comme si j’étais dans une véritable mission, et ma libido était tirée vers le bas. Difficile d’imaginer qu’il y a encore quelques heures, j’étais prête à avoir un orgasme explosif.
Mon drone s’arracha de mon dos. Avec sa petite batterie, il pouvait faire de la reconnaissance plusieurs jours, même si je flanchais. Je recentrais mon corps, fermai mes paupières sans que cela ne coupât ma vue puis inspirai profondément. J’amorçai une succion de mes tétons, puis un frisson me parcourant, je tentai le gadget d’Héloïse. Le cône souple se referma autour de mon clitoris sitôt que je commandai le mécanisme d’aspiration. Sa force me fit crier de surprise. Je le stoppai aussitôt tant son effet était puissant. Il fallait le réserver pour une grande occasion. Un filet de sueur glissa entre mes fesses puis à l’intérieur de ma cuisse.
Mercedes me rejoignit :
— Ça va aller ? murmurai-je.
— Ouais.
Nous nous mîmes en marche, laissant le drone prendre de l’avance. Il fallait que nous arrivions sur zone sans nous faire repérer. L’élimination de patrouille était autorisée à condition de ne pas leur laisser le temps d’appeler des renforts. Ignorant leur nombre exact, je préférais la jouer discrète. Le drone repéra une patrouille de six Homards en carton montés sur des portoirs motorisés.
— Y en six qui arrivent sur notre rue. On file à gauche, murmurai-je.
Nous nous engouffrâmes dans la rue de gauche. Les Homards bifurquèrent dans l’artère que nous venions de quitter. Ils risquaient de nous apercevoir. Tandis que je faisais prendre de la distance à mon drone, je dis à Mercedes :
— Cache-toi !
Nous nous tapîmes chacune dans une entrée cochère en ruine. Mon drone recula dans une rue opposée. Même s’ils le détectaient, l’attention des Crustacés serait à l’opposé de notre position. Mercedes restait accroupie, dans l’espace trop étroit tandis que je me plaquais contre les barreaux d’une ancienne baie vitrée. Ils ne firent que passer sans jeter un œil. J’attendis quelques secondes avant de laisser mon drone traverser la rue pour nous rejoindre. Ce jeu de cache-cache était très excitant.
Je sortis de ma cachette en laissant mon éclaireur prendre de l’avance au-dessus de nos têtes. Mercedes chuchota :
— C’est génial, ce petit espion.
Nous avançâmes assez sereinement grâce à lui, qui non seulement permettait d’anticiper les patrouilles, mais également de nous orienter vers l’objectif. Nous avions tout intérêt à en faire usage, car les déplacements de nos ESAO n’étaient pas discrets. Le vieux macadam et les débris de bétons croustillaient sous chacun de nos pas. Nous guettions chaque bruit différent qui indiquerait une embuscade. L’herbe commençait à pousser dans les fissures, les arbustes grandissaient avec les années. Oiseaux, rongeurs et petits prédateurs y avaient également trouvé leur place, loin des humains dont ils craignaient la présence. Lorsque les militaires venaient faire leurs manœuvres, ils disparaissaient, se tapissaient, se taisaient, comme s’ils craignaient eux aussi de revivre la même bataille.
Les patrouilles autour du centre-ville étaient de plus en plus nombreuses. Les raccourcis à travers les bâtiments ne nous étant pas possible de par notre taille, le parcours se transforma en véritable Pac-Man dont j’étais la seule à pouvoir anticiper la stratégie. Notre objectif restait la place de la Liberté autour de laquelle étaient érigées d’immenses tours, détruites et rebâties plusieurs fois à travers les siècles. Seule la place était toujours demeurée elle-même. La place de la Libération restait un symbole fort car la végétation éradiquée lors des bombardements l’avait choisie comme premier lieu de recolonisation.
Progressivement, nous parvînmes à notre destination. Ce ne fut pas sans fierté. Avant-même mon drone, je repérai le poste d’artillerie anti-aérienne entremêlé dans les armatures métalliques des anciennes tours. Je demandai à Mercedes en les désignant :
— Tu veux jouir ?
— Vas-y. Tu recharges plus vite que moi.
Je me plaquai ventre contre le pilier principal pour poser ma tête et m’assurer la stabilité, puis je savourai l’accélération progressive du transmetteur vaginal. Je resserrai mes griffes autour des poutres d’acier et de béton émietté alors que mon souffle s’emballait. J’adjoignis le palpeur clitoridien au massage interne et une contraction m’échappa. Je les fis tous accélérer, les tremblements m’envahirent, alors je me lâchai. Mes muscles se bandèrent et ma gueule foudroya le lanceur entier, mon rayon illuminant le ciel jusqu’à la stratosphère. Mercedes articula lorsque la lumière s’éteignit :
— Batterie AA détruite.
— Parfait, répondit le commandement. Veuillez protéger la zone le temps que nos troupes prennent la ville.
— Je monte la garde, récupère, me dit Mercedes.
— Ça y est, je suis prête.
— T’es vraiment une nympho !
— Merci.
Nous restâmes sous les ruines, là d’où nous pouvions voir arriver le danger, la végétation encombrant les artères dans notre dos. Mon drone observa les mouvements des Crustacés vers la sortie de la ville. Les drones d’infanterie tournoyaient également. Je décrivis la situation à Mercedes :
— La bataille s’éloigne de nous.
— Je propose qu’on fasse un tour de rôle, ne t’use pas le clito.
— D’accord.
J’arrêtai tous les stimulateurs, ordonnai à mon éclaireur de venir recharger ses batteries entre mes épaules, puis m’adossai à l’immeuble.
Midi, il commençait à se faire faim, le petit-déjeuner était loin, mais les manœuvres se compliquaient toujours en périphérie. Une unité d’instructeurs remettait sur pieds les Crustacés en carton pour donner l’impression du nombre et submerger les unités en entraînement.
De notre côté, ma libido chutait, malgré mes caresses en perpétuelle changement. Mercedes n’était pas plus apte à libérer le feu de tous les plaisirs, car la faim la tenaillait tant qu’elle en oubliait son autre appétit.
La faim passa après quatorze heures.
Tandis que Mercedes se reposait, je marchais tout autour de la place pour générer un stimulus lointain mais permanent. Le ciel était toujours gris et nos troupes commençaient à progresser dans les artères sinistres de Kharkiv. Un groupe de blindés avait tenté la même approche furtive que nous mais une patrouille les avait interceptés.
Pour la première fois, le besoin de vider ma vessie trop pleine me saisit. Je m’arrêtai quelques secondes et mis en marche l’aspiration. Le cône se colla au méat de mon urètre, avec une aspiration spasmodique puissante. J’ouvris les vannes et l’appareillage me laissa avec la sensation dérangeante que l’urine était aspirée plus vite qu’elle ne sortait. Au loin les troupes s’organisaient, sans nous, occupant l’attention de tous les Crustacés de carton loin de notre position.
La nuit était tombée sur Kharkiv. Je somnolais à l’intérieur de l’exosquelette, le ventre vide, sur le dos, la tête enfouie dans des feuillages pour créer de l’obscurité. La programmation refusait que je désactive l’affichage des commandes et me disait que le niveau de stagiaire n’avait pas l’accréditation pour le faire. De ce fait, il était impossible de se reposer les yeux. Même avec la tête dans l’obscurité, les commandes en réalité augmentée illuminaient en permanence ma rétine.
— Clarine, c’est ton tour de garde.
Je bus une gorgée d’eau, voulus me redresser, mais mon exosquelette ne suivit pas.
— Attends, faut que je chauffe.
Je mis en marche l’aspiration des tétons et passai extrêmement lentement une des langues du lapeur sur mon clitoris. Un frisson suffit à distribuer de l’énergie. Je me redressai, fis exsuder du lubrifiant et activai la vibration du transmetteur vaginal. La félicité se répandit au travers de mes terminaisons nerveuses.
— Bon courage pour dormir, dis-je.
— Faut jusque que je repose ma chatte. J’ai l’impression qu’elle a triplé de volume tellement ça fourmille. Et je ne pense pas être capable de jouir pour te protéger.
— Je prends le relai.
Mon drone décolla et Mercedes s’allongea face contre terre pour enfouir ses yeux dans le sable.
La nuit était longue, mes yeux m’irritaient. J’alternais massage anal, massage vaginal et massage pectoral. Sans cette recherche permanente de changement, mon corps s’habituait et oubliait la stimulation. J’espérais ne pas avoir à recourir à l’électrostimulation. Je voulais la garder pour les cas extrêmes. L’aube commençait à peine à éclaircir le ciel.
— Ici commandement. On a besoin de renfort à deux kilomètres à l’ouest de votre position ! Un tourteau attaque notre colonne.
— On s’en occupe ! répondis-je.
La localisation de l’objectif apparut sur mon afficheur. Enfin de l’action ! Cet évènement suffit à lui seul à injecter l’adrénaline dans mes artères. Alors le désir grimpa sans mal, la stimulation lointaine devînt beaucoup plus efficace. Le brosseur commença à jouer avec mon clitoris qui gonflait.
Mon éclaireur décolla et je rampai à ras le sol en direction de l’ouest. J’enfonçai mes griffes dans le béton défraîchi d’un immeuble et pris de la hauteur pour pouvoir séparer le tourteau de la colonne. Il avait réussi à renverser un blindé et continuait à frapper les autres. Je fis rouler le brosseur à toute vitesse, laissai quelques décharges électriques me traverser le bassin, mes fesses se bandèrent, alors j’ouvris la gueule et laissai l’orgasme me poignarder.
Deux petites secondes de plaisir, et mon rayon transperça la coque du monstre. À cet instant, les Homards surgirent dans la rue. Je me laissai tomber au milieu d’eux, activai les chaînes de mes bras, et les tronçonnai en pivotant sur moi-même. Ce n’était que du carton compact, mais j’imaginais très bien le sang extraterrestre gicler. Ma libido ne retombait pas, bien au contraire. Le brasier au creux de mon ventre s’enflammait. Un second Tourteau déboula à toute vitesse et me projeta sur le mur avant de foncer à toute vitesse vers le convoi.
Je restai estomaquée, le corps engourdi. Le Rhino de Mercedes passa devant moi à toute allure. Le char de tête tira un obus qui stoppa le Tourteau dans sa course. Trois secondes, il repartit aussitôt. Mercedes se jeta sur lui. Il fut dévié et percuta de biais le tank dont les roues se soulevèrent. Mercedes se figea, lorsqu’il revint vers elle. Au moment où il la percuta, elle l’agrippa et lâcha alors un tir lumineux de trois belles secondes.
Les Homards déboulaient par les avenues, je hurlais en galopant à quatre pattes vers eux :
— Homards des deux côtés !
Je me précipitai vers une rue en faisant ronronner les chaînes d’acier. Ils se positionnèrent derrière des abris pour tirer avec un lance-roquette. Je lâchai une contre-mesure et rasai le mur. Le missile éclata devant mon visage. Si ça avait été un vrai, l’explosion m’aurait sûrement secouée. Il fallait cesser de me prendre pour une héroïne de jeu vidéo et riposter à distance. Je levai mon bras et déployai le canon mitrailleur pour cracher mes balles. Soutenue par les fantassins, je parvins à en toucher trois avant que les autres battissent en retraite.
— On les poursuit ! indiqua une voix.
— Négatif ! Ils nous divisent ! avertit une autre.
Je fis décoller mon drone pour suivre la bataille. Un des soldats à côté de moi fit demi-tour et une balle de peinture le percuta en pleine joue. Il tomba au sol. Je levai le bras pour riposter, puis courus dans la rue en direction d’une entrée cochère menant vers un toit. Je plongeai à l’intérieur, mes épaules heurtèrent chaque mur, et je jouai des coudes pour passer, arrachant les plantes sauvages qui grimpaient. Je galopai dans les escaliers.
— ESAO C142 ! Que faites-vous ? ! aboya le commandement.
— Je venge mon camarade !
Je rampai sur le toit terrasse sans m’approcher du bord, caressée par l’enchantement doré des premiers rayons de soleil. Je démarrai une rotation lente de la sonde anale avant d’enclencher le transmetteur vaginal, en cambrant les reins comme s’il était possible de m’enfoncer davantage sur la selle. Le brosseur clitoridien roula autour de mon rubis et le premier frisson de plaisir m’envahit. L’idée d’éradiquer un escadron me plaisait davantage. Mais pour un tir long, il me fallait un orgasme de qualité, alors je le retins. J’accélérai la cadence des tiges, puis la ralentis, l’accélérai, la ralentis, l’accélérai, la ralentis… Je remis le brosseur en marche une seconde. Je frissonnai des pieds à la tête, tant il était sensible. Ça allait être magique ! Mon éclaireur localisa les homards tapis. J’approchai du rebord et remis le brosseur à rouler contre mon clitoris. Mes muscles tremblèrent des orteils à la nuque, mais je poursuivis jusqu’à ce que le premier spasme me surprît. Mon tir frappa le premier homard. Second spasme, second Homard. Troisième spasme, deux Homards côte à côte. Quatrième spasme, la colonne de quatre Homards qui fuyaient. Cinquième spasme, un véhicule. Sixième spasme, le groupe d’artilleurs me mettant en joue. Septième spasme, le sol car je n’avais plus de cible. Huitième spasme, la fenêtre vide en face.
Je reculai la tête en interrompant les sondes, bus une gorgée.
— Bravo C142 ! Guidez la colonne jusqu’à la place.
Je retrouvai mes camarades. Mercedes était partie avec les blindées poursuivre le second groupe de Homards. J’accompagnai alors mon groupe transportant les blessés et du matériel. Nous rejoignîmes la place de la Liberté.
— OK ! Sécurisez la zone ! Vous devez tenir jusqu’à l’arrivée du support aérien.
Tandis que le soleil se dressait par-dessus les toits, les soldats se disposèrent de manière à ce que toute la place fût protégée. Drones, radars portatifs, sentinelles. Je me sentais presque inutile. Je n’avais plus qu’à attendre et à me féliciter pour cette quinzaine de cibles abattues en un orgasme délicieux, pour ne pas penser à la faim qui me tenaillait à nouveau.
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