...

2 minutes de lecture

Mon cher frère,

Cela fait maintenant plusieurs semaines que mon doigt se pose au dessus de la touche « envoyer » sans pour autant appuyer. J’ai appris que tu étais à l’hôpital, que désormais ta vie ne tenait plus qu’à un fil, que ton cœur pourrait s’arrêter de battre à tout moment. Je te hais, mais cela n’empêche qu’à une certaine époque tu représentais tout pour moi. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas là pour te rappeler toutes nos querelles passées, et nos blessures non-cicatrisées. Si je t’écris cette lettre aujourd’hui, c’est pour te parler du samedi 21 mai 1997. Tu te souviens de cette date n’est ce pas ? Si ce n’est pas le cas, laisse moi te rafraîchir la mémoire. Ce jour-là, papa et maman nous avaient emmenés à la mer. J’étais tellement heureuse, et toi aussi d’ailleurs, tu adorais la mer, tu me disais toujours qu’elle te faisait te sentir libre comme les oiseaux qu’on apercevait dans le ciel. Pour ma part, c’était la première fois que je voyais une étendue bleue aussi grande que celle-là. Nous avions fait la course, le dernier arrivé à l’eau payait les glaces, un pari totalement ridicule vu qu’aucun de nous n’avait d’argent de poche. Je me souviens que tu avais fait exprès de me laisser gagner et qu’à la place de m’offrir une boule chocolat, tu avais volé mes bonbons préférés au marchand du coin. Les soucoupes volantes, c’est comme ça que je les appelais. Ce jour là, tu avais été tellement attentionné envers moi, tellement protecteur, tellement aimant. Pourquoi cela a-t-il changé?

Ta petite sœur,

Madeline

C’est grâce à ce courrier que cette histoire commença. Un matin, environ trois semaines après l’envoi de cette lettre, quelqu’un frappa à ma porte d’entrée. C’est avec surprise que je découvris mon grand frère sur le seuil de porte, un sourire timide et un sachet de soucoupes volantes à la main. Ce n’est pas cela qui me troublait le plus à cet instant mais plutôt le fait qu’il soit là devant moi alors que chaque seconde qu’il passait en dehors de l’hôpital pouvait lui être fatale.

Annotations

Vous aimez lire dansonssouslapluie ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0