Ecrire jour après jour : février 2025
J'aime toujours écrire mais je ne peux pas dire que je le fasse beaucoup.
J'ai écrit quelques nouvelles depuis l'an dernier. J'ai également laissé remonter des souvenirs et continué mes fiches de lecture. Je lis de plus en plus, c'est surtout ça qui a changé. Beigbeder, Delphine de Vigan, Fottorino ! Quel plaisir de découvrir tous ces auteurs dont les œuvres me tendaient les bras, juste à côté de moi, dans mon salon où je les ai laissé prendre la poussière toutes ces années. Voilà la principale évolution de ces derniers mois : la lecture.
J'ai écris pourtant, je n'ai pas l'impression d'avoir eu une production importante ou plutôt d'avoir l'écriture chevillée au corps. Je me sens et d'une, un peu brouillon, peu sûr de mes mots et de deux, incertain de ma motivation. Il me semble que je pourrais arrêter d'écrire demain, continuer à lire et que ça ne serait pas si important. En disant cela, j'ai la crainte d'arrêter d'écrire. La "grâce" m'abandonnerait aussi subitement qu'elle est arrivée ? Est-ce si important que j'écrive ? Non pas vraiment. Il n'est pas nécessaire d'être passionné, comme s'il fallait mettre toute son ardeur à la tâche, faute de quoi, l'essai serait forcément voué à l'échec. Il s'agit de trouver les moments. Il n'est pas nécessaire de forcer le trait. Il s'agit de plaisir, seulement de plaisir. Vraiment ? Tu dois bien sentir qu'il est aussi question d'équilibre et de recherche intérieure ? Soit, mais l'exercice, en permettant, éventuellement, d'accéder à un état de paix, mène à une satisfaction proche du plaisir.
J'ai également senti que mon rapport au groupe n'allait pas de soi. Je suis bien plus âgé que la plupart des auteurs que je fréquente sur les sites et sur discord. Leurs centres d'intérêt ne sont pas les miens. Il faut vraiment qu'un récit de SF et surtout d'heroic-fantasy soit immersif pour que je m'y plonge. A soixante ans, j'ai surtout besoin de donner du sens à l'existence, comprendre comment l'humain fonctionne, me sentir en symbiose avec mon espèce pour accepter la fin, puisque les autres vont poursuivre leur chemin sans moi. Gravité ? Oui, il y a un peu plus de gravité dans mon approche et c'est logique, je n'ai plus vingt ans. Je m'impatiente lors de mes relectures, sur des textes un peu de guingois. Non pas que je me place au dessus du lot. Pas du tout, ce serait de la vanité pure, mais enfin je suis un lecteur et je suis capable de discerner un bon texte d'un mauvais. Il faut beaucoup de patience et de générosité pour relire sans juger et parfois sans aimer. Pourtant d'autres prennent le temps de me lire !
Je suis déçu, oui je peux le dire. Est-ce de moi ou bien des autres ? De moi, puisque nous venons d'admettre que je manque de générosité. Des limites, en tous cas, de ces groupes virtuels. Par moment, je m'investis trop, comme s'il était question d'amitié et je suis forcément déçu, parce que je cherche du sentiment là où il ne se trouve pas. Je ne sais pas encore si l'ego ne grippe pas les relations ? Alors je m'énerve, de ce que je considère comme des sottises, les gif et les mêmes, les discussions où certains parlent de techniques qu'ils n'appliquent pas ou pire, de tout et de rien. Je le prend pour du remplissage, l'expression d'un ego qui doit se rasséréner. N'est-ce pas humain ? Aimez-moi, je connais la chanson, les films et les expressions à la mode, toute cette expressions brouillonne qui me fait mal aux yeux ! J'ai envie de sens, d'humanité, d'émotions ! Alors je suis effectivement déçu, impatient. Je veux couper les ponts. Je voudrais partager mes lectures, par exemple. Elles n'intéressent pas. Est-ce que je veux montrer que je lis ? Pourtant je me rappelle d'un professeur de français, qui sur l'atelier des auteurs, avait réagit à l'une de mes chroniques (je ne sais plus laquelle). Il m'avait conseillé un livre du même auteur, que j'ai lu entretemps. la correspondance s'est arrêtée là. Je lui ai fait savoir que j'avais suivi son conseil. Silence radio. Il est peut-être tout simplement parti ! Je me rappelle d'un joueur d'échecs avec qui j'avais sympathisé. Il s'agit d'un autre domaine. Il a arrêté de fréquenter les sites de jeu d'échecs et je n'ai plus jamais eu de ses nouvelles. Il pourrait tout aussi bien être mort ! J'ai moi-même arrêté de jouer pour me consacrer à l'écriture. Au moins n'ai-je pas coupé les ponts et je suis toujours joignable par mes anciens partenaires. Je continue même à faire quelques parties par correspondance, pour "faire plaisir", car de plaisir je n'en ai plus pour cette activité. Ainsi en va-t-il de notre époque, le virtuel ça se consomme, comme le reste.
Je lis principalement de la littérature contemporaine, des autobiographies, quelques romans parlant des relations humaines et un peu de science-fiction.
Je ne suis pas aussi sectaire dans l'écriture et je suis prêt à aborder d'autres genres pour peu que je m'y amuse et que je puisse y distiller les angoisses humaines, des élans, un peu de vérité. Voilà où j'en suis après sept mois. A suivre…
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