Orage
Le ciel est noir. Il fait jour mais la lumière a disparu. L’horizon est devenu le fond de la caverne, l’obscurité m’enveloppe de tous côtés. Je ne peux même plus dire si ce sont les nuages ou la voûte céleste toute entière qui est aussi noire.
La couleur surgit à nouveau, soudainement, brièvement. Elle explose dans le ciel, le lacère. Éblouissement subliminal. Et puis, elle est partie. J’entends le grondement du ciel et le ressens sous mes pieds. La terre vibre à l’unisson avec son compagnon.
J’attends avec gourmandise le retour de l’éclair, sa violence abrupte et l’excitation qu’il réveille. La pluie glisse sur mes cheveux déjà trempés et retombe sur mon corps, le refroidit pour me calmer, m’aider à patienter. Je garde la tête dressée, prêt à sentir la puissance du monde me traverser à nouveau.
Alors que l’orage tonne une seconde fois, je me dis que le meilleur endroit pour admirer un orage n’est peut-être pas sous l’arbre au milieu du champ du grand-père.
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