Pourquoi la vie est si injuste?

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Mon téléphone sonne ; je sursaute, je m'étais quasiment endormie !

-Oui, allo Lisa, c'est moi, je suis à l'hopital, je me suis évanouie tout à l'heure...

-Oh ! Ce n'est rien de grave rassure moi !

-Euhhh... Il semblerait que je sois...anorexique..

-Maman ! Ne laisse pas ce crétin pourrir ta vie ! C'est à cause de lui que tu ne vas pas bien ! On finira par retrouver Léo, ne t'inquiète pas...

Des larmes coulaient sur mes joues. Accuser ma mère, franchement, c'est incompréhensible !

-Ne t'inquiète pas ma chérie, ça finira pas s'arranger...Enfin je l'espère, puis elle raccrocha.

Et voilà, ma mère n'avait plus d'éspoir, elle qui se bat tout le temps, devra maintenant passer des jours entiers à l'hopital. La porte s'ouvre violemment.

-Eh, gamine, je vais voir ta mère tu restes là, on se voit demain soir.

Juste avant qu'il claque la porte, je lui crie : tout ça, c'est de ta faute ! Il s'approche de moi, me donne une gifle, puis il part. Je reprend le couteau, et complète la collection de griffes sur mes bras. Il est bientôt dix-neuf heures, je termine mes devoirs et allume la télé. Le téléphone se remet à sonner ; Papa. Je décroche, il me lance :

-Ta mère est sur le point de mourir, voilà, bye.

QUOI ????? Je saute du canapé et appelle Jeanne :

-Allo ?

-Oui, allo, tu peux demander à tes parents de m'amener à l'hopital s'il te plaît?

-Pourquoi ?

-Je te raconte plus tard, mais s'il te plaît, demande.

Je respire de plus en plus fort, je n'arrive plus à retenir mes larmes, et je finis par pleurer.

-C'est OK, on est chez toi dans deux minutes.

Je recoiffe mes cheveux et je vais me réfugier dans le jardin où je retrouve le souvenir de la cabane, à présent disparue que nous adorions, mon frère et moi. Les phares de la voiture de Jeanne m'éblouissent, je cours et saute dans la voiture.

-Merci beaucoup, en tout cas, Madame.

-De rien

La mère de Jeanne a toujours été comme ça : très sympa, mais peu bavarde et discrète.

Elle me dépose devant les urgences, sans même me demander pourquoi je suis là. Je rentre en courant dans le batiment et demande à l'accueil :

-Madame Liny s'il vous plaît !

-Vous n'êtes pas autorisée à rentrer dans cette partie du bâtiment.

J'ai envie de gifler la petite dame devant moi. Elle repart sur son ordinateur sans tenir compte du fait que je suis là, devant elle.

-C'est ma mère, OK ? Donc je rentre dans le service si je veux !

-Mmmmh, bâtiment E, porte 27.

Je sprinte comme si ma vie en dépendait (ce qui est un peu le cas, c'est ma mère tout de même...).

Et, après ce qui me semble être une éternité, j'arrive devant la porte E27.

J'ouvre la porte et je vois ma mère, dans les draps blancs, entre la vie et la mort. Son souffle est à peine audible, mais mon père regarde la télé, l'air de rien. Je m'appreoche de lui, et pour une fois, c'est moi qui le gifle.

-Oh... Jeune fille tu le regretteras !

-Maman est sur le point de mourir et toi tu regardes les infos ??? On s'en fout des problèmes des autres ! Commence par t'occuper de ta famille ! T'es la pire personne du monde, tu sais parfaitement que ce n'est pas sa faute! Au lieu de la battre, tu ferai mieux de la soutenir : elle aussi est triste, et pourtant, ELLE NE TE FRAPPE PAS !!!!!!!

Et je lui redonne une claque. Une infirmière débarque ;

-Sortez tous de là ! Urgence !

Je sors en compagnie de mon "père" de l'hopital et reçois une bourrasque de vent au visage. Je m'assoids sur le muret et pour la je ne sais pas combientième fois de la journée, je pleure. À l'intérieur de moi, c'est un mélange d'émotions négatives : tristesse, colère... Mon père s'approche de moi.

-Dégage !

Je n'ai jamais osé parler à mon père de cette manière, même avant.

- Je suis vraiment désolé pour ta mère, mais elle n'a presque plus de chances de vivre, elle est plus du côté de la mort...

-Et à cause de qui ? À cause de qui elle est comme ça ? D'une personne débile qui ne pense qu'à lui et qui l'accuse pour rien, qui la bat et qui ne la respecte pas, voilà à cause de qui!

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite, je sais juste que je suis partie en courant comme une folle, et d'un coup... plus rien. Je suis dans des draps blancs "l'hopital !". Je me suis évanouie apparemment... Une infirmière vient me voir:

-De quoi vous souvenez vous mademoiselle ?

-J'ai couru, et puis plus rien.

-Vous ne vous rappelez pas de votre mère...de ce message...

-Où elle est ? Où est ma mère ? Je commence à crier.

-On a fait ce qu'on a pu, je vous le jure !

- Non, dites moi que c'est une mauvaise blague! Pas ma mère! PAS MA MÈRE !!! Je jette le vase par terre, et crie, crie comme je n'ai jamais crié. Je signe le papier pour sortir et me rend chez moi.

Tout ce que je sais, c'est que je la vengerai.

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