Lettre d'une mère décedée
Ma chère fille,
Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus de ce monde (déjà ?). Enfin voilà, je voulais te dire à quel point je t'aime, à quel point je suis fière de toi. J'espère que ton père ne te fera pas autant souffrir qu'il m'a fait mal, mais sâche qu'il faut que tu aies confiance en lui. Aime-le comme si c'était moi. Tu es plus forte que lui, ma princesse. Je ne veux pas non plus que tu sois triste. Si je ne suis plus là, c'est que c'était le destin. Si tu es triste, pense à ton frère, à tous ce qu'on a accompli tous ensemble. Retrouve le pour moi. Je ne peux pas écrire longtemps, on va m'endormir pour m'opérer. Enfin, cette lettre n'est pas très utile, mais la seule chose qu'il faut que tu saches que je t'aime, et que je suis fière de toi. Plus que jamais. Plus que personne.
Profite de la vie, plus que je l'ai fait
Ta mère qui t'adore.
Les derniers mots sont noyés par les larmes. Je prends conscience de deux choses : Je n'ai pas dit au revoir à maman, et ma mère a passé ses deux derniers mois à se faire battre par un mari égoïste. En pensant à ça, je suis prise de nausée, et j'ai du mal à respier. NON ! Je croyais que c'était fini. Que les crises d'angoisses m'avaient enfin abandonnées, que je serais tranquille. Je m'endors en pleurs, la lettre encore serrée contre ma poitrine. Je n'ai pas mangé, je ne me suis pas démaquillée, et je ne me suis ma mise en pyjama.
Voilà donc pourquoi je me retrouve dans un état pitoyable le lendemain, avec une terrible envie de me rendormir. Mais je reste debout et me prépare.
Quelques heures plus tard, je suis dans le cours de français, quand soudain, j'entends mon prof expliquer les devoirs :
-Pour demain, vous devrez faire une rédaction sur votre famille. Cela peut être n'importe quelle sorte de texte.
Alors je prends une feuille, et fais le devoir en trois minutes chrono :
Ma mère est morte, mon père est con, mon frère est disparu, je n'ai jamais vu mes grands parents, mes parents n'ont pas de frères et soeurs, donc je n'ai pas de tantes et d'oncle. Bref, ma famille est pourrie, voilà.
Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais je donne ma copie au prof, qui me regarde avec des yeux ronds. Je hausse les épaules : ce n'est pas de ma faute si il nous propose un travail nul et qui donne des mauvaises idées... Donc j'ai un 5 sur vingt. Tant pis, plus personne n'est là pour surveiller mes notes de toute façon...
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