16. Cette rencontre plus que fortuite
L'orange rougeoyant du soleil Llevecio paraissait déjà le ciel tel un joyau impérial, en ce premier jour du 9e mois de l'an XII759. Les passants s'arrêtaient, admirant son éclat, ensorcelés devant un tel spectacle, même les Anges n'auraient pas pu faire mieux. Que valent de vulgaires petites étoiles flottantes face à un tel rideau de soie gitane orangé. Mais si tout le monde prenait le temps d'admirer un tel tableau il y avait une personne qui, elle, passait sans y donner la moindre attention.
Claudia marchait d'un pas rapide et très rythmé, la foule présente dans la grande avenue ne la gênant guère, se faufilant tel un félin, son corps se tordant comme celui d'un serpent.
Un serpent...on n'en attendait pas moins d'une Raeienne. À sa connaissance, Claudia avait toujours été la seule native de Raesch dans cette ville, du moins la seule Citoyenne Raeienne. Comment avait-elle atterri dans ce pays ? Elle ne se souvenait plus très bien des circonstances mais se rappelait de Lord Alphonse Greyfox ainsi que son père Lord Gylhrin qui parlait avec le sien alors qu'elle n'était que très jeune. Ils avaient parlé de guerre, sûrement avec Grashka, Lord Alphonse avait alors été ennuyé par la tournure de la discussion et avait décidé de se tourner vers la fillette que Claudia avait été. Cette naissance d'amitié lui avait été bien réconfortante lorsqu'elle fut mise dans une somptueuse cabine de Vogue au Loin en direction de Crya. Le jeune étudiant parlait alors du système de navigation du navire volant expliquant à la fillette le pouvoir des No Humano mais aussi des tours retenant le pays tout entier. Une réfugiée de guerre, on pouvait l'appeler ainsi, Lord Gylhrin devait une fière chandelle à son ami et celui-ci lui avait demandé presque à genoux d'emmener sa fille loin de tout cela. Claudia avait été des plus troublées lorsqu'elle avait atterri dans ce pays : aucune voiture à vapeur, les gens se baladaient tous accompagnés d'un animal, d'étrange sphère libéraient une jolie mélodie quand on l'ouvrait, les humains ne volaient pas, pas de batterie à induction, pas de locomotive à suspension magnétique, pas de combinaison isolente sous les étoffes raffinés, ni même d'esclave. Claudia eut été bien heureuse d'avoir avec elle deux mécènes qui lui inculquèrent l'histoire de cet étrange pays digne d'un conte de fées.
La jeune femme ne savait que très peu de chose sur les Mirages, la plupart du temps elle demandait à son ami le duc de "brancher sa foudre" comme elle disait, le reste du temps elle observait les gens.
Mais la situation actuelle ne lui permettait pas de s'arrêter pour observer. L'inquiétude la gagnait à chacun de ses pas. Elle l'avait dit...cette virée à Liphia n'était vraiment pas une bonne idée. Elle enrageait face à la situation.
Une promenade sur les rives du fleuve, SEUL, n'est vraiment conseillé pour un narcoleptique ! pensa-t-elle alors que le rouge lui montait au nez. Incorrigible ! Mon pauvre Al, comment cela se fait-il qu'il soit aussi têtu !
Les routes se faisaient de plus en plus bonder, avec la soirée du Grand Recueil, les routes avaient été interdites au fiacres et aux traîneaux. Elle finit par arriver devant l'entrée du QG Est des Chapardeurs où l'atmosphère était tout aussi palpable. Claudia s'en souvint : en même temps que la fête de Ptah aurait lieu le traditionnel tournoi des Chapardeurs, l'offrande favorite des Dieux selon les habitants. D'après les rumeurs le QG Nord aurait sûrement remporté la victoire s'il n'y avait pas eu ce coup d'état. Il n'y aurait donc que trois QG en lisse sur les terres des Baskerville. Le gagnant parmi ces trois là durant les sélections ira défier les autres gagnants des autres terres pour déterminer quelle terre possèdent les meilleurs Chapardeurs. Une vieille coutume frivole pour détendre l'ambiance mais aussi pour donner une raison à ces bagarres de gamins.
Claudia voulut continuer sa route mais lorsqu'elle tourna la tête de l'édifice en ébullition une main lui tapota le dos. C'était une jeune fille de petite taille aux cheveux d'argent et yeux de flammes.
- T'aurais pas vu une fille aux cheveux bleus avec une grosse robe rouge ? demanda Licana.
Claudia examina la jeune fille de haut en bas. Si elle portait une robe décorée et parée selon l'art des grands couturier son langage était aussi élégant que la révérence d'un soulard.
- Navré mais je n'ai vu personne d’une telle description, répondit-elle.
Licana haussa les épaules et se tourna vers un raton-laveur gris.
- Rien, dit-elle simplement.
- C'est pas en importunant les gens comme tu le fais qu'on la retrouvera plus vite, sermonna Kem.
- Et c'est pas en restant là à poireauter qu'on la trouvera.
Claudia n'y prêta pas attention et tourna les talons.
Elle était arrivée à la limite de la ville et pourtant elle n'avait toujours pas retrouvé son maître. Cela faisait un petit moment que cette ombre la suivait...Elle l'avait remarquée alors qu'elle passait devant la cathédrale de Liphia. Elle se déplaçait sans aucune discrétion, comme si elle ne voulait pas se cacher. Claudia était un serpent. Et si il y a une chose que les serpents détestaient c'était d'être observé.
Elle se retourna, hachette à la main. Prête à fendre un crâne. Selon les règles d'art de la guerre à Raesch, le gagnant devait fendre le crâne du perdant afin que son esprit tout entier puisse sortir de sa tête et ainsi rejoindre la Grande Toile de Sagesse. Si le crâne n'était pas ouvert, seule une partie de l'esprit sortait et ainsi, l'esprit se perdait et serait oublier à jamais, son âme, ses connaissances perdus à jamais.
Malgré les vingt-deux ans qui la séparait de son pays natale, jamais elle n'avait oublié les traditions. Le combat à la hache, la Chaîne, la mécanique ancestrale.
Elle savait comment combattre un homme, elle l'avait appris avec son père.
Pendant ces vingt-deux ans trois mois et dix-sept jours elle avait appris à combattre l'Energie.
Elle avait comblé son ignorance.
Il était impossible de la vaincre.
Or ce n'était pas ce qu'il s'était produit : l'ombre était devant elle, à quelques centimètres de son visage. Ses yeux auraient pu la transpercer sur place. Claudia resserra sa poigne sur son arme et donna un coup vif et rapide dont seul les Raeiens avaient le secret. L'ombre se trouvait à présent derrière elle...comment avait-elle put éviter la lame...c'était comme si elle s'y était attendue...comme si elle avait senti le coup venir. Alors que Claudia sentait déjà la mort l'emporter l'ombre lui tapota l'épaule de ces deux doigts.
- Tu cherches quelqu'un ?
Licana se tenait devant elle. Claudia se figea à sa vue. Cette fille avait quelque chose. La première chose qui la troubla était le fait que sa chevelure s'était rallongée de deux centimètres. La seconde fut de voir l'innocence dans ses yeux : avait-elle vraiment failli se faire trancher la tête par une étrangère ?
- Pardon ?
- Tu étais plutôt pressée et inquiète alors j'ai pensé que tu cherchais quelqu'un, répondit la fille-dragon.
Alors que je dissimule mes pulsations, elle a réussi à deviner l'état dans lequel j'étais, pensa Claudia.
- Tu peux me dire, moi aussi je cherche une personne alors on pourrait peut-être s'aider.
Claudia restait indécise : elle évitait de se fier à n'importe qui et le nom de la famille à laquelle elle appartenait le lui incitait davantage.
Les Greyfox était une famille à sombre réputation et son instinct lui disait que rien n'allait s'arranger. Mais la jeune fille aux cheveux d'argent n'avait pas l'air d'y prêter attention. Le Mirage n'était pas là.
- Où est ton Mirage ?
- Oh ! Kem ? Ce n'est pas le mien, répondit Licana en haussant les épaules, il est parti devant pour trouver Levy.
Levy...une fille aux cheveux bleus...elle ne parle tout de même pas de...
Claudia commençait à comprendre et se rendit compte que la fille-dragon n'avait aucune idée de la relation épineuse entre les Baskerville et les Greyfox. Mais curieusement ce nom lui rappelait une autre personne. Bizarrement celle-ci lui inspirait la plus grande sympathie ainsi que de la confiance. Après tout qu'aurait-elle perdu à se faire aider ?
- Je cherche mon maître, son Mirage n'est pas avec lui : il est resté dans sa demeure, commença-t-elle. Il est plutôt simple à reconnaître : il a les cheveux long blonds noués et des yeux rouges.
- Avec une manie bizarre de s'endormir ?
- Oui......est-ce que vous l'auriez vu ?
- Ah ça oui ! Ça aurait été dur de le louper !
Claudia remercia la Chaîne, cette situation ne pouvait être qu'un coup du destin. Empressée de mettre fin à cette course-poursuite infernale et de rentrer avant la nuit - qui n'était pas si loin - elle pressa la fille-dragon de raconter les circonstances de cette rencontre plus que fortuite.
« On était devant un stand qui vendait des masques abominables, Levy était en train de tester ces horreurs sur la tête de Kem et puis l'homme que tu cherches est apparu. Je l'ai remarqué et je ne sais pas pourquoi il s'est tourné vers nous. Quand il a vu Levy j'ai cru qu'il avait vu un une sorcière, il a écarquillé les yeux et a dit "Nightway" je sais pas non plus pourquoi. Levy s'est retournée et sur le coup elle est devenue verte, j'ai même pas eu le temps de me demander se qu'il se passait que cette faussaire à prit son sourire le plus fourbe et a attrapé le bras de ce type. Kem avait fini par m'expliquer que c'était un de ses anciens commanditaire. Ils se sont éloignés en gloussant comme ces nobliaux de mes deux. La suite tu la connait. »
Un ancien commanditaire ? Mais il n'a jamais fait de commande à visage découvert, pensa la jeune femme, excepté pour cette Chapardeuse. Nightway, c'était bien son nom...une minute...il a appelé Levira Baskerville "Nightway" ? Levy...des cheveux bleus…heh ?!
- Vous vous nommez ? demanda-t-elle.
- Me...Licana Silverius, répondit Metalicana.
- Mlle Silverius...est-ce que par hasard Lady Baskerville...ne porterait pas également le nom de Levy Nightway ?
La fille-dragon ne réagit pas immédiatement. Elle eut un bref mouvement d'étonnement puis elle déclara "non" avec une exagération vraiment - mais alors vraiment - mal dissimulée : cette fille ne savait pas mentir. Claudia la fixa avec exaspération et devant un tel regard Licana ne put tenir ce mensonge très longtemps.
Claudia n'y croyait pas, son esprit était sans dessus-dessous. Une fille aussi distinguée qui se rabaisse à cette "profession" ?! Elle ne pouvait pas y croire mais la bêtise de cette Silverius la rendait suspicieuse sur le sujet. La jeune fille se gratta la tête nerveusement se rendant compte de la belle bourde qu'elle venait de commettre. Claudia avait déjà entendu parler de cette famille de duc par le cadet de la famille Greyfox mais elle commençait vraiment à douter de la confiance qu'on pouvait leur accorder.
- Et toi c'est comment ?
Claudia se tourna vers la fille-dragon.
- Ton nom c'est quoi ?
Cette fille était étourdie, illogique. Comme elle à l'époque.
- Claudia LluvCapere, dit-elle en souriant.
- On cherche ensemble Claudia ? dit Licana en lui rendant son sourire.
Le souk était vraiment remplis. D'ordinaire Levira aimait bien cet endroit, tous ces gens à la peau cuivrée étaient chaleureux, aimable, un peu gripe-sous mais assez honnête ( cela dépendait à qui l'on s'adressait ). Les épices se mélangeaient les unes aux autres au point que l'odeur en devenait bien trop forte. La jeune demoiselle ne se lassait jamais de cet endroit, on trouvait ici des soies dignes des Dieux, des bijoux non sophistiqués mais d’une simplicité qui faisait tout leur charme. Le curry était délicieux, ce n'était pas un plat que les cuisiniers du manoir pouvait réaliser avec le même talent que les gitans. Ils ne restaient jamais plus d'une semaine : juste assez pour écouler leurs petits stands de fortune et rentrer à Grinz, l'Île Marchande. Après cela ils revenaient la semaine ou le mois suivant, ça dépendait.
Les gitans ne parlaient que très peu en criis, la plupart du temps il ne tendait l'oreille qu'au son de leur langue. C'était l'une des raisons pour laquelle la duchesse avait choisi cet endroit là. Les gitans ne voyaient rien d'autre que deux jeunes gens se baladant bras dessus bras dessous. Deux tourtereaux fous l'un de l'autre…S'ils savaient vraiment ce qui se tramaient dans leurs esprits…
Les deux jouvenceaux parlaient de mondanités, de la dernière mode, étrangement le regard de Lord Greyfox s'étaient assombris lorsque sa "compagne" évoqua le nom de Calvin. Elle ignorait qui était cet homme auquel elle avait tendu le bras, ses informations sur son client étaient très vagues. Ce mot était encore trop fort, en fait elles étaient presque nulles, on pouvait considérer qu’elles étaient nulles. Elle ne connaissait même pas son, sûrement l'avait-elle oublié.
- Une Baskerville qui se livre au Chapardage, déclara Jack souriant, brisant ainsi le silence. Si cela venait à l'oreille de la Cour cela ferait jaser.
Levy le savait bien. D'ordinaire les nobles employaient un Chapardeur et une fois leur commande reçue, ils les oubliaient. Les gens ne se souciaient que très peu de ces nobles vagabonds et les rangeaient dans un petit coin de leur tête, un coin si petit que la moindre annonce dans le journal aurait vite de mettre de côté.
- C'est bien pour cela que je vais vous demander de tenir votre langue monsieur.
- Ça alors vous ne vous souvenez guère de mon nom, ironisa le jeune noble, moi un de vos clients ?
- Vous croyez vraiment que je n'ai que cela à faire, soupira Levira avec irritation, les clients ne retiennent jamais nos noms.
- Je me sens offensé, répondit Jack avec un sourire charmeur.
Levira lui jeta un regard noir en guise de réponse. Maintenant qu'il avait levé le voile de soie qui masquait le vrai visage de la jeune fille, celle-ci n'avait plus à se priver de montrer ses véritables sentiments. Et si il y en avait un qui primait parmi tous ceux défilaient dans sa tête c'était bien la rage : celle de s'être fait reconnaître par un de ses commanditaires mais aussi celle de passer le reste de la journée avec un type aussi hypocrite que lui.
- Et maintenant ? demanda le jeune homme.
- Maintenant vous allez être bien gentil et oublier Levy Nightway, répondit Levira sur un ton proche - voir très proche - de la menace.
- Ai-je mal entendu ou la somptueuse Baskerville viendrait-elle de proférer des menaces ?
Le soupçon de défi présent dans les paroles de son interlocuteur irritait la duchesse. Ses yeux écarlates semblaient remplis des flammes. L'enfer avait décidé d'y élire domicile. Jack n'aimait pas trop cette couleur, elle lui rappelait le sang qui collait aux mains, à ses mains. Lui et la jeune fille avaient les mêmes yeux.
- C’est un avertissement, rectifia Levira.
- Une menace donc.
- En tant que compagnon de haut rang, je présume que vous connaissez notre bon vieux dicton : "un pour tous...
- ...chacun pour soi". En effet je connais ces bien sages paroles, dois-je en conclure que vous n'hésiterez pas à me tuer si jamais je tentais quoi que ce soit ?
- Vous tuer ne servirait à rien au contraire cela ne ferait que confirmer vos accusations. De plus je ne vois pas l'intérêt d’en arriver à de telles extrémités pour une telle affaire.
- Vous voilà sans défense alors, répliqua Jack avec audace.
- Dîtes moi, combien vaut selon vous, votre parole contre la mienne ? Ou plutôt...combien de jour pourriez tenir face à moi ?
Jack hésita, cette fille n'avait rien à voir avec celle des fantasmes des autres nobles.
Là c'est plutôt simple, mais pour voir son vrai visage derrière son masque il faut vraiment avoir un œil de Goopryrt, pensa Jack, chapeau frangin.
- Pas plus d'une demi-journée ?
- Le moins que l'on puisse dire c'est que vous avez du bon sens, ironisa la jeune fille.
- Mais je préfère vous prévenir Lady Nightway : mon rang me permettrait aussi de gagner cette bataille.
- Je serais curieuse de savoir quel est votre rang pour que vous espériez remporter la victoire.
- Il est bien plus élevé que vous le croyez, et même si il ne suffisait pas pour convaincre toute la Haute classe, cependant il le serait assez pour en convaincre Lord Sidoh Baskerville.
Levira se figea. Ces mots résonnaient comme la pire menace possible.
- Sale rat ! pesta Levira dans un murmure presque inaudible.
- Puis-je donc compter sur votre dévouement Mlle ? demanda Jack.
Ne pas planter sa dague dans le crâne du jeune homme fut pour la duchesse une épreuve digne des Saints. Elle avait rencontré beaucoup de personnes mais jamais elle n'avait eu le malheur d'en rencontrer un doté d'un tel génie manipulateur que ce jeune renard. Son esprit cogitait, elle devait trouver un moyen de couper court à ce chantage. Son frère l'aimait beaucoup trop pour lui faire le reproche mais l'idée que son anonymat soit brisé lui était insupportable.
Plus important encore, comment pouvait-il approcher Sidoh aussi facilement ? Levy comprit là l'énorme gaffe qu'elle venait de commettre : elle ne pouvait rien contre un membre du Consistorium. Pire encore si son ancien client était une Chouette.
À ce rythme là...
Levira songea à son poignard, la lame en cristal rouge était bien trop rare pour être détenue par un simple citadin. Elle ne pouvait donc se risquer de le tuer à l'abri des regards : le meurtre d'une Chouette engagerait une analyse approfondie et la nature de l'arme du crime serait vite révélée. Il ne faudrait pas longtemps pour que les Chouettes ne remontent jusqu'à elle.
Il fallait qu'elle le tue devant des gens...non...qu'elle ait une raison valable pour le tuer….
…Tuer ?…
Levira eut un haut-les-cœur en repensant à la petite voix. Nul besoin de le tuer. L'idée qu'elle avait put penser à l'assassinat l'horrifiait. Cette voix avait toujours le même effet sur elle. Le discréditer suffira. Des dizaines de scénarios prirent forme dans son esprit mais tous étaient assez bancals.
Un homme, réfléchit la stratège, le meilleur plan serait une agression. Avec un bon aphrodisiaque et une soirée mondaine ça devrait faire l'affaire.
Qui veut la fin veut les moyens. Cette phrase avait souvent aidé Levira.
- Et si je refuse, se risqua-t-elle.
- Eh bien dans ce cas..........
- LEVYYYY !!!!
Les deux conspirateurs tournèrent la tête tout comme les dizaines de troqueurs qui siégeaient sur leurs tapis persans. Curieusement le jeune Greyfox fut surpris de tomber nez-à-nez avec deux iris aussi rouges que les flammes. Trois personnes aux yeux rouges au même endroit, au même moment…
Licana s'approcha en courant et les gouttes de sueurs qui perlaient sur sa nuque à découvert suffirent à Levira pour savoir que la fille-dragon n'avait pas fini de râler de cette course-poursuite. Jack jugea préférable de ne pas se mêler de cette affaire.
- Ça fait des heures que j'te cherche ! lança Metalicana.
- Ça ne fait que quarante-trois minutes...riposta la jeune duchesse (en prenant sa montre )…et treize secondes que l'on s'est quittées.
- M'en fiche n'empêche que j'ai dû courir dans tous les sens et en plus il commence à faire froid et nuit !
- Il ne fait pas froid les nuits d'été.
- Et alors ?! Qu'est-ce qui t'as pris de partir avec un Greyfox ? Vous êtes pas censés vous taper dessus ?
- Nous ne nous tapons p...
Levira crut s'étouffer avec sa propre langue lorsqu'elle prit conscience de ce qu'elle venait d'entendre. Derrière elle Jack grimaça. Quand la jeune duchesse se tourna vers lui avec effarement en réclamant une explication - rationnelle - il finit par sourire nerveusement.
Il rit vraiment ou j'ai encore fait une bourde ? se demanda Licana.
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