Tandis que je veille à la quiétude de ton sommeil, la nuit envahit la pièce.

Des ombres dansent dans la nuit, à la lueur de la bougie. J'écoute les bruits parvenus jusqu'à mon ouïe et je souris.

Ma tête tout contre la fenêtre, le regard perdu au loin, je laisse vagabonder mes pensées.

Puis, lentement le jour se lève et comme je n'ai toujours pas sommeil, attirée par l'aube qui me dit "rejoint moi en cette fin de nuit", je sort pour la suivre.

Je marche attirée vers l'est où m'attend notre astre céleste.

Tandis que je marche seule dans la fraîcheur qui se lève, soudain je le vois, pour moi il se lève.

Comme un doux présent qu'il me fait parfois, le soleil sort de sa couchette jetant dans le ciel ses rayons ardents qui rosissent les nuages.

Je sourit, consciente du privilège, j'admire sa beauté parfaite.

Le spectacle ne dure qu'un instant car déjà l'astre m'aveuglant me renvoie vers toi.

Je lui tourne le dos et me hâte de te rejoindre pour te faire la douce surprise de ma présence à ton réveil.

j'approche de la maisonée, ton mouton bêle, il se réveille, je me hâte de plus belle.

Je passe devant la forge, et par la porte entrouverte, je t'aperçois, déjà à ta lourde besogne entouré d'étincelles, tu cognes sur un bout de métal comme pour lui prouver ta force, tu l'obliges à prendre forme.

Je t'observe émerveillée car tu as des doigts de fée et sous mes yeux ébahis, par ta force et ta volonté, le bout de métal devient épée.

Puis, je m'éloigne à pas de loup rejoindre notre douce tanière où le sommeil m'appelle. Je monte les escaliers, consciente que mes pas se confondent au tiens et soudain, la porte s'ouvre. Tu es là, devant l'entrée.

Pour un temps la fatigue s'éloigne, me permettant de courir dans tes bras. Nos cœurs emmêlés battent à l'unisson, me bercent et ramènent en moi le sommeil.

D'un tendre baiser, tu me sommes d'aller dormir. Je quitte à regret tes bras protecteurs, mais j'emporte avec moi ton magnifique sourire, ton regard amoureux, ils m'accompagneront au pays des songes.