Une fois n’est pas coutume, je quitte le registre de l’autobiographie pour vous partager aujourd’hui un court extrait de mon bébé, La Prophétie de la dernière sorcière, Tome 1 : Résurgence.

Le soleil levant enflammait le ciel et colorait la neige d’une délicate touche dorée, rosée et scintillante. Les flocons, qui avaient tournoyé toute la nuit durant, avaient transformé le paysage en une toile vierge où ressortaient les empreintes des rares occupants de la forêt qui avaient bravé le grand froid en quête de nourriture. Le silence feutré était délicatement parsemé de notes cristallines provoquées par la chute impromptue de gouttes vitrifiées ornant les arbres scintillants de cristaux.

Kogan marchait sur un étroit sentier bordé de fougères et de buissons de ronces pris dans la glace. Il tirait derrière lui son chargement qui chuintait agréablement sur la gangue immaculée. Il se laissait bercer par l’ambiance rythmée du craquement de la neige sous les raquettes en bois fixées à ses bottes usées et un peu trop petites. Il allait encore devoir en changer.

En relisant ces mots, je me remémore l’hiver 2009 où la neige avait recouvert la petite ville où je vivais d’un épais manteau blanc. Je travaillais à 5 minutes à pied de mon appartement. La neige était si épaisse que je m’y enfonçais jusqu’aux genoux. Les arbres étaient gainés d’une épaisse couche de glace cristallisée qui scintillait. Les toiles d’araignée ressemblaient à des bijoux. C’était tout simplement féérique. Cette année-là, nous avions fait une longue balade nocturne dans la campagne enneigée qui m’a laissé un souvenir inoubliable.