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Pourquoi il faut couper le rôti en deux

Chacun a aussi sa propre histoire

Un jeune marié raconte.

« Une des premières fois que nous avons cuisiné ensemble avec ma future épouse, elle prit le rôti que nous venions d’acheter au marché et après l’avoir aillé et préparé, d’un coup vif, elle le tranche en deux avant de le mettre dans le plat du four. “Pourquoi tant de cruauté”, je lui demande. “Ma mère a toujours fait ainsi”, me répondit-elle.

« Un peu plus tard, lors d’un déjeuner chez mes futurs beaux-parents, rôti au menu (l’histoire s’étend sur quelques mois et nous ne mangeons pas que du rôti !), coupé en deux dans le plat. Sans vouloir mettre les pieds dedans, et subrepticement, question anodine sur le pourquoi de ce tranchage précuisson. Et la réponse fut identique : “Ma mère a toujours fait ainsi, répondit la cuisinière”.

« Heureusement que la grand-mère était toujours vivante avec toute sa tête, car cela permit de la questionner sur cette coutume très particulière de cette famille. La réponse fut qu’au temps de sa mise en ménage, dans des conditions difficiles de logement après-guerre, elle partageait avec son mari un logement si étroit que la cuisinière était minuscule. Le rôti n’entrait pas dans le four (enfin, le plat contenant le rôti, on aura compris). Elle était donc obligée de le couper en deux, habitude intégrée qu’elle conserva toute sa vie et qui se transmit avec les générations. »

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Les habitudes et les histoires de famille, patates chaudes que l’on se transmet ou chaleur des échanges, sont trop nombreuses et particulières à chacun pour en tirer des généralités. Mais elles nous imprègnent tellement et font vivre tant de psychothérapeutes et autres conseillers, qu’on ne peut pas ne pas parler de l’histoire qui nous entoure sans parler de son histoire personnelle, si personnelle.