Chapitre 10 : Google

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Il était vingt-et-une heures trente. May était maintenant couchée depuis une demi-heure, le ventre plein des délicieuses crêpes de Sure. Les garçons avaient terminé de manger en silence, avaient fait la vaisselle et rangé la table. Ils se regardaient maintenant sans rien dire, rendant l’atmosphère terriblement gênante.

- Ok Google, met une musique! demanda soudain Never pour casser le blanc.

Il n’en avait pas vraiment envie, mais il ne voulait pas non plus rester dans le silence. La présence de Sure le rendait malade : il n’avait pas besoin de son aide. Pourquoi était-il là d’ailleurs? Pendant toutes ces années, il s’était débrouillé. Il avait géré sa soeur, sa mère, il avait encaissé les coups et réglé les problèmes. Il n’avait besoin de personne. La voix de l’assistant vocal le sortit de ses pensées.

- J’ai mis : Fire on fire.

Les premières notes retentirent et Sure sourit. La musique laissait s’échapper des émotions qui appelait son corps entier à bouger. Ses doigts s’agitaient au rythme de la musique sans qu’il puisse les contrôler, et son pied marquait le tempo en silence. N’y tenant plus, il se leva, se mit face à Never et lui tendit la main.

- Attend là, t’es sérieux?

Sure effectua un tour sur lui même et réitéra sa demande. Never soupira, esquissa un sourire et mit sa main dans celle de Never. Il se laissa guider par Sure qui lui montrait avec douceur les mouvements. Le danseur le fit pivoter, et lui murmura :

- Laisse-toi aller...Vit...

Never se décontracta et ferma les yeux. Il chercha à ressentir tous les frissons que lui transmettait la mélodie. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il regarda Sure et ils dansèrent. Sans un mot, juste en un regard, ils se comprenaient. Pendant un instant ils n’étaient qu’un. Ils ne pensaient plus à rien. Tous les problèmes s’envolaient au fil des paroles :

Un feu enflammé, devrait nous tuer

Mais autant de désir, ensemble nous sommes gagnants

Ils disent qu’on est hors de contrôle et certains disent qu’on est pécheurs

Mais ne les laisse pas ruiner nos magnifiques rythmes

Car quand tu me déplies et que tu me dis que tu m’aimes

Et que tu me regardes dans les yeux

Tu es perfection, ma seule direction

C’est un feu enflammé

Never laissait couler ses émotions, mettant toute son énergie dans cette danse. Toute la peine, tout la rage, toute la peur, il ne les retenait plus. Cette fois-ci, il les libérait, les invitait à quitter son corps. Il s'abandonnait à la danse comme l'avait fait Sure avant lui. Ainsi, quand la musique s’arrêta, il s’effondra. Il se laissa tomber dans les bras de Sure et laissa couler ses larmes, intarrissables. Sure le tenait serré contre son corps chaud et réconfortant. Il retira timidement sa main du dos du jeune brun et la passa dans ses cheveux qu’il caressa doucement. Il sentait que le garçon se calmait. Il ne tremblait presque plus. Sure sourit tendrement. C’était la deuxième fois de la journée qu’il réconfortait quelqu’un. Mais cette fois-ci avait une saveur toute particulière.

La danse de Sure et Never en vidéo : https://youtu.be/WZsAgpBC5lI

Sure est représenté par la fille et Never par le garçon. La musique est exactement celle sur laquelle ils dansent.

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