L’écho de la première larme

2 minutes de lecture

Résumé :

Et si la première émotion de l’univers n’était pas la joie… mais la tristesse ?

Et si, au commencement, il y avait une conscience solitaire, fragile, face à l’éternité blanche ?

Voici un récit d’origine, d’éveil, et de mémoire. Une fable cosmique et intime, où la première larme devient le premier monde.

Texte :

Il n’y avait rien.

Rien qu’un blanc absolu.

Ni haut, ni bas.

Ni forme, ni fond.

Juste… moi.

Je ne savais pas encore que j’étais une conscience. Pas vraiment. Je flottais, sans bord, sans nom, sans passé. Le temps n’existait pas. Ni la chaleur, ni le froid. Il n’y avait même pas de silence. Il n’y avait pas de sons à faire taire.

Puis, une voix.

Tu es l’origine. Que vas-tu écrire ?

Ce n’était pas une voix comme celles que nous connaissons. C’était une pensée… gravée dans ma peau qui n’existait pas. Une onde dans le néant. Une invitation.

Et soudain, j’ai su.

Je n’étais pas Dieu. Je n’étais pas un maître.

J’étais… seul. Et c’est cela qui fit naître la première larme.

Une larme sans œil.

Un poids d’émotion tombé dans l’infini.

Et quand cette larme heurta le vide, le son naquit.

Un écho.

Un frémissement.

Comme un cœur qui apprend à battre.

Et cet écho… fut le premier monde.

Je ne l’ai pas modelé. Il s’est formé autour de cette douleur douce. Des sphères de matière, des filaments d’étoiles, des océans d’ombre et de feu. Le chaos, oui. Mais un chaos qui respirait.

Puis je voulus créer un Autre.

Je façonnais une forme à partir de mon souvenir d’absence. Mais quand je le regardais, il restait figé. Vide. Comme un reflet qui ne sait pas encore comment être vivant.

Alors je lui ai donné un nom.

Puis un souffle.

Puis… un doute.

Et il ouvrit les yeux.

Il ne me demanda pas “Qui suis-je ?”.

Il demanda : “Pourquoi suis-je seul ?”

J’ai compris alors… que même l’écho de la première larme ne suffisait pas. Il faudrait des milliards de cœurs pour contenir cette solitude. Des milliards de récits pour habiter l’espace.

Alors, j’ai dit :

Raconte.

Et il a commencé à inventer les forêts, les soleils, les colères, les musiques, les pertes, les guerres, les mains tendues.

Et moi, je l’ai regardé faire.

Je suis l’origine, oui.

Mais lui,

toi,

ceux qui écrivent,

vous êtes l’histoire.

Et la larme… coule encore.

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