Cher David
Cher David,
Depuis le temps que nous nous fréquentons, j’ai appris bien des choses sur toi.
Il est dit que dans une relation, quel qu’elle soit, il est essentiel de savoir accepter l’autre tel qu’il est.
Je me suis toujours pliée à cette règle sans considération du type de personne à laquelle je devais faire face.
Mais toi, tu es l’exception qui confirme la règle.
Cinq ans que nous sommes mariés. Cinq ans que je ferme les yeux sur chacun de tes agissements.
Je n’ai rien dit quand tu t’es pointé à l’office avec quinze minutes de retard.
Je n’ai rien dit quand tu as manqué la soirée que j’avais si minutieusement organisée à l’occasion de notre premier anniversaire de mariage.
Je ne me suis pas plainte quand tu m’as flagramment trompé avec ta secrétaire, cette pute de Carole.
Tu as même eu le culot de manquer la naissance de ton fils !
Et là encore, je ne t’ai fait aucune reproche.
Je voulais être une bonne femme pour toi. Je me disais que peut-être, peut être que c’était dans ta nature. Peut être que c’était vraiment plus fort que toi.
Et puis soyons honnêtes, tu n’en voulais pas de ce mariage. Idem pour moi.
C’est une chose que je comprends. Il n’y a jamais eu d’amour entre toi et moi. Aucun de nous n’a vraiment eu le choix.
Mais nature ou pas nature, tu dépasses les bornes.
J’en ai vraiment ras-le-bol de ton comportement irréfléchi.
Je te savais stupide mais je n’aurais jamais cru que tu l’étais à ce point.
Écoute moi bien espèce de sale connard prétentieux, si tu pensais pouvoir t’en sortir aussi facilement après avoir déblatérer des âneries pareilles, sache que tu te fourres le doigt dans l’œil !
Ose encore prononcer le mot divorce devant moi et je te jure que je n’hésiterai pas à te couper cette putain de chose immonde qui te fait office de langue.
Penses tu vraiment être le mieux placé pour réclamer un divorce ?
Pendant que tu passes ton temps à faire la fête avec tes putains et à claquer par la fenêtre la fortune familiale, moi je travaille d’arrache-pied pour faire fonctionner cette foutue entreprise de merde qui fait notre renommée.
Tu penses pouvoir t’en sortir sans moi ? Tu croyais quoi ? Que j’allais sauter de joie ?
Comment tu as pu croire un seul instant que je puisse avoir le moindre intérêt pour toi ?
Je me fiche royalement de ton sort, de ce que tu fais ou d’avec qui tu passes tes nuits.
Tu fais ce que tu veux de ta vie. Mais je ne tolérai jamais aucune forme de menace à l’encontre de mon foyer.
Tu me connais David. Tu sais parfaitement de quoi je suis capable, n’est ce pas ?
Alors si tu ne veux pas te retrouver six pieds sous terre, je te conseille vivement d’être présent au dîner de demain soir et de te conduire comme le plus respectable mari à n’avoir jamais foulé cette planète.
Cordialement, ta femme adorée.
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