Epilogue
« Nous approchons de l'aéroport de Narbonne. La température au sol est actuellement de vingt-deux degrés. L’atterrissage est prévu à 10h40. Veuillez redresser vos sièges et relever les tablettes »
Seul dans l'avion, Arturo se remémorait les événements des derniers mois. Cela faisait maintenant presque un an qu'ils se partageaient entre Lille et Santa Luci mais, au fil des moins, ils s'étaient sentis de plus en plus frustrés par les séparation. Ingrid avait craint que Jean lui fasse des difficultés lors de leur séparation mais, comme elle avait suivi son conseil et accepté les conditions de son ex-mari, la procédure de divorce avait pris moins de six mois.
Lors de leur séjour à Wissant, elle l’avait associé à ses réflexions et ils avaient commencé à faire des projets d’avenir ensemble. Il aurait aimé qu'elle vienne s'installer avec lui en Algarve mais il avait vit compris qu'elle n'aurait pas pu s'épanouir loin de son pays. Ces fréquents allés et retours entre la France et le Portugal ne pouvaient pas non plus s'éterniser.
Il déposa le magazine de la compagnie aérienne dans le filet accroché au siège avant, il remarqua un encart avec la tour Eiffel ventant les activités touristiques à Paris. Cette ville avait aussi attiré Annabelle qui y avait trouvé un emploi avant même d’avoir fini ses études. Et Nathan l’avait encouragée à accepter la proposition. Séduit par la ville lumière et la vie attractive qu'elle offrait aux les jeunes, il envisageait aussi d’y travailler aussi pendant quelques années. Sachant qu'elle pouvait facilement rejoindre sa fille en TGV depuis Narbonne, Ingrid était plus sereine et ouverte à un possible déménagement.
Arturo interrompit ses rêveries au moment du débarquement. Les passagers se pressaient pour récupérer leurs bagages et il était impatient de retrouver son amante de l’autre côté de l’ancienne douane, probablement avec leur 4X4. Il avait hésité à le vendre avant son départ puis, Ingrid l’avait convaincu de le garder en souvenir de leur rencontre. Ils l'avaient raménée tous les deux lors de leur dernier voyage ensemble, un périple tranquille avec de multiples étapes en chambre d’hôtes. Arturo ne pouvait plus revenir au nord , même pour sa belle mais, il était prêt à développer une nouvelle activité touristique avec elle à Narbonne.
Le tapis roulant s’ébranla et sa valise apparu parmi les premiers bagages disponibles. Il eut un petit pincement au cœur lorsqu'il la récupéra. Il avait décidé de laisser la gérance de son agence de Santa Lucia à Elena. Une page se tournait.
Chaque fin est le début d'une autre aventure
Leur nouvelle vie à deux allait commencer et Arturo se demanda s'il ne l'avait pas un peu bousculée, elle toujours si prudente et qui aimait pouvoir anticiper les évènements. Mais lorsqu'il l'aperçue, son visage lumineux lui enleva ses derniers doutes. Ils avaient trouvé leur vitesse de croisière et l'avenir s'annonçait radieux.
- Je me sens toujours si bien quand je te revois mon amour, lui chuchota-t-elle après l'avoir embrassée.
Ingrid semblait maintenant moins anxieuse qu'au début de leur relation. Il l’encourageait à profiter de l'instant présent et à aller de l'avant, avec lui. Et elle l’avait un peu assagi et, pour le moment, cela leur réussissait bien à tous les deux. Il la regarda et remarqua la disparition de son air triste, celui qui apparaissait dès qu'elle pensait que personne ne la regardait. Et Arturo se demanda si c'était parce qu'elle s'était enfin libérée de son syndrome du nid vide, ou si c'était dû à sa présence. Il en conclu que cela devait être la combinaison des deux qui l'avait aidé à s'épanouir de la sorte.
Ils se dirigèrent vers le parking et, juste avant de monter dans leur 4X4, Ingrid l'informa qu’Édith viendrait passer une dizaine de jours avec eux cet été.
- Cela me fera plaisir de la revoir. C'est un peu grâce à elle si nous sommes ensemble. Rentre-t-elle définitivement où est-ce seulement le temps des vacances ?
Édith était institutrice dans une école française depuis ce mois de janvier et elle revenait pendant les congés scolaires, retrouvant sa famille qui lui avait manqué, comme par le passé. Sauf que c'était elle qui décidait de l'endroit où elle allait maintenant.
- Elle revient seulement pour les vacances, même si Théo ne s'est pas acclimaté et qu'elle lui a promis de lui chercher un internat à Lille pour qu'il puisse retrouver ses copains. Elle repart, seule, pour au moins une année scolaire. Je ne pensais pas qu'elle laisserait un adolescent de quinze ans avec une grand-mère qui a très peu d'autorité sur lui.
- Moi, cela ne m'étonne pas. Cela correspond au besoin d’Édith de penser un peu à elle après avoir dû s’occuper seule de ses deux fils.
- Oui, je sais mais, l'adolescence est une période difficile. J'ai encore du mal à la comprends parfois.
- C'est normal, tu as toujours été fusionnelle avec ta fille. Et on ne sait pas pourquoi elle veut repartir. Peut-être qu'elle a rencontré quelqu'un là-bas et qu'elle n'a plus envie de revenir.
- Peut-être... Elle arrive dans trois semaines, nous en saurons plus alors.
Arturo l’embrassa sur le front ce qui effaça immédiatement la petite ride du lion qui se formait lorsqu'elle était tracassée pour une personne chère à son cœur. Elle avait toujours tendance à s’inquiéter facilement mais Artruo était là pour l'aider à faire confiance à la vie. Et sous ce ciel sans nuages, les yeux couleur de pluie de son aimée se mirent à briller de l'éclat du soleil au zénith.
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